vendredi 31 août 2012

SPÉCIAL ÉLECTIONS: on vote mardi!



Allons directement au but. Puisque LE CRAPAUD a fait le serment officiel à titre de secrétaire dans un bureau de vote de ne pas favoriser qui que ce soit et bien d'autres choses, il se voit dans l'obligation de publier aujourd'hui - 31 août 2012 - son dernier SPÉCIAL ÉLECTIONS d'avant les élections.

Vous irez voter mardi prochain à moins que ce ne soit déjà fait.

Vous aurez à choisir (ou vous avez eu à choisir) - je tiens à m'excuser auprès des partis dont LE CRAPAUD ne tient pas compte - entre le PLQ, le PQ, la CAQ, QS, ON et le PV .

Au-delà de 15% des électeurs ont déjà griffonné un bulletin de vote, manifestant ainsi leur confiance, leur mécontentement, leur stratégie, leur indécision, ou officialiser le troc de leur vote envers un des QUI en présence (candidat(e) s officiellement reconnu(e) s par le DGE). En reste donc 85% à qui je m'adresse et à qui je dis solennellement:

1) il faut voter;

2) il ne faut pas vous tromper car impossible d'effacer le petit signe que vous tracerez au bout de la photo et du nom du (de la) QUI que vous souhaitez voir devenir votre député (e);

3) il faut que vous votiez de manière à ce que le lendemain vous ne disiez pas: « j'aurais donc dû! »;

4) pour éviter cela, voici quelques petits conseils:

4.1) vous aimez les campagnes électorales, aimez voter souvent, pas seulement aux quatre ans - n'oubliez pas que LE CRAPAUD écrit sur la politique électorale québécoise - alors vous devez voter de manière à ce que le résultat final se traduise par un gouvernement minoritaire;

4.2) comment doit-on voter pour que le résultat final se traduise par un gouvernement minoritaire?

Simple: consultez une source fiable en laquelle vous avez confiance, voyez ce que cette source fiable en laquelle vous avez confiance prévoit pour votre comté de même que pour le gouvernement, par la suite vous votez pour l'un des autres partis politiques inscrits sur votre bulletin de vote.

Exemple: CAQ dans votre comté et PQ pour le gouvernement selon votre source fiable en qui vous avez confiance, alors vous votez PLQ, QS, ON ou PV; ça marche à tout coup.

4.3) Vous haïssez les campagnes électorales, argumentant que c'est toujours du pareil au même, une perte de temps et d'argent, que vous payez maintenant impôts, taxes, etc. et, de toute manière, devrez continuer à le faire après ;

4.4) comment voter lorsque vous faites partie de la catégorie définie au point 4.3?

Simple: vous faites partie de cette catégorie de gens fort peu intéressés par la politique électorale, alors je vous conseille de ne pas consulter une source fiable en laquelle vous auriez confiance mais plutôt de vous fier à votre instinct du moment.

Exemple: alors que vous entrez dans le OÙ (bureau de vote), vous apprenez qu'il ne vous sera pas possible de voter parce que, n'étant pas intéressé (e) par la politique électorale donc moins informé (e), vous avez oublié votre carton d'électeur ainsi qu'un des cinq documents prouvant votre identité. Vous resortez du OÙ, hurlant que c'est toujours du pareil au même, une perte de temps et d'argent, que de toute façon ce sont toujours les mêmes qui votent.

4.5) Vous êtes indécis si:

ne savez trop si le (la) QUI de votre comté se révèlera un(e) bon(ne) député(e);

ce (cette) QUI fera un(e) bon(ne) premier(ère) ministre(e);

ce parti sera à la hauteur de ses engagements;

cet autre parti exprime vos valeurs;

celui-ci possède tous les atouts pour bien diriger le Québec;

un autre serait en mesure, en cas de gouvernement minoritaire, de bien assumer les responsabilités venant avec la balance du pouvoir entre les mains.

Si vous réunissez plus d'une des conditions mentionnées plus haut, vous êtes vraiment indécis.

4.6) Comment voter si vous êtes indécis?

Simple: d'abord, je tiens à rassurer les électeurs (trices) indécis (es), vous n'êtes pas seul(e)s puisque selon les différents sondages, plus de 20% des inscrit(e)s sur la liste électorale le serait. 20%, c'est presque le 1/5 des appelé(e)s aux urnes. Sans doute ce taux varie-t-il d'un comté à un autre mais LE CRAPAUD va tout de même essayer de vous offrir le meilleur conseil disponible.

Vous êtes indécis? Pour en être certain, répondez à cette première question que vous trouverez sans doute un peu réductrice mais qui devrait vous éclairer: l'indécision dont vous souffrez se situe-t-elle au niveau de votre comté? Au niveau national? Une fois résolue cette interrogation, vous devriez vous sentir un peu moins indécis. On approche de la solution.

La deuxième question - important de suivre le mode d'emploi, question 1 ensuite question 2, etc. - repose sur une introspection personnelle. Dans la vie quotidienne, en dehors des jours de politique électorale, présentez-vous le symptôme suivant: une certaine difficulté à faire des choix? Oui ? Non?

Si la réponse est «oui», vous êtes donc un indécis chronique ce qui se traduit en terme de politique électorale par indécis solide par rapport à un indécis mou. Cette catégorie (les mous) est celle auprès de laquelle les organisateur(trice)s des partis politiques braquent tous leurs efforts lors des derniers jours de la campagne. On devrait normalement vous harceler.

Les solides devront accepter de vivre avec leur problème et souhaiter ardemment que les prochaines élections n'aient lieu que dans quatre ou cinq ans.

Les mous - ceux qui ont répondu «non» à la question numéro 2 - vous risquez d'être interpelés à gauche, à droite ou au centre, et cela jusque dans vos plus inimaginables retranchements. Dans la majorité des comtés, les indécis (solides ou mous) possèdent dans leurs mains, et sans véritablement le savoir, le pouvoir, le vrai pouvoir mais ils hésitent ne sachant pas quoi faire avec.

Le mou votera mais immédiatement après il se retrouvera aux prises à ce grand dilemne existentiel: était-ce vraiment cela que je souhaitais? Était-ce vraiment cela que j'aurais dû faire? Aurais-je ou n'aurais-je pas dû?

Le solide «indécisera» ... et un peu comme le non-intéressé s'en remettra à son instinct du moment mais lui n'aura pas oublier sa carte d'électeur et un des cinq documents prouvant son identité. Certainement l'électeur le plus difficile à cerner, à prévoir...

5) Court résumé: on aime les élections, on n'aime pas les élections ou on est indécis. Facile de conclure que celui qui aime est à gauche, à droite celui qui n'aime pas et l'indécis au centre.

Simple. Mais la politique électorale, c'est beaucoup plus compliquée que cela et LE CRAPAUD n'est pas ici pour en décortiquer tous les ceci/cela/pas ceci/pas cela, plutôt vous inciter à voter et finalement, vous annoncer ses grandes et dernières prédictions en vue de l'élection du mardi 4 septembre 2012. Prédictions dont vous pourrez vérifier les r é s u l t a t s autour de 22 ou 23 heures sur les ondes de Radio-Canada ou TVA.


D E R N I È R E S

P R É D I C T I O N S

LE CRAPAUD prévoit:

un gouvernement MINORITAIRE

formé par l'élection de 50 candidat(e)s de la CAQ

une opposition dirigée par le PQ

composée de 45 candidat(e)s élu(e)s

la troisième opposition, le PLQ

avec ses 24 député(e)s

et les 6 autres proviendront de QS.



Pour les QUI chefs des principaux partis politiques,
selon LE CRAPAUD les battus dans leur comté seront:

Jean Charest (PLQ) dans Sherbrooke

François Legault (CAQ) dans l'Assomption

Jean-Martin Aussant (ON) dans Nicolet-Bécancour

Claude Sabourin (PV) dans Notre-Dame-de-Grâce.


Pour les QUI chefs ou co-chefs des principaux partis politiques,
selon LE CRAPAUD les élus dans leur comté seront:

Pauline Marois (PQ) dans Charlevoix-Côte-de-Beaupré

Françoise David (QS) dans Gouin

Amir Khadir (QS) dans Mercier.



LE CRAPAUD prévoit un taux de participation d'au-delà de 70%.


À vérifier et à commenter par la suite.
Bon vote.





lundi 27 août 2012

SPÉCIAL ÉLECTIONS: quatrième point


Dans une semaine demain sera le jour J. Quand même surpris de voir à quel point cette campagne électorale aura passé vite! Un coup de vent... certains diront un coup de balai...

Nous entrons donc dans la dernière semaine, celle que j'appelerais «la semaine des pelures de banane» car c'est sans doute la plus périlleuse pour tous les QUI de ce monde électoral. Une erreur peut être coûteuse voire dramatique; un quiproquo peut s'avérer un coup d'épée ( de DÉMOCLES dirait Jean Charest); une incertitude, une hésitation à répondre ou une mauvaise compréhension de la question posée par un(e) journaliste asticieux(se) peut vous assommer (comme Pauline Marois avec ses conservateurs souverainistes); se retrouver au mauvais endroit au même moment qu'un autre (Charest et Legault en même temps en Outaouais, Marois et David dans Gouin par un même dimanche après-midi); des pelures de banane.

Une pelure de banane peut très bien vous servir à la condition d'être celui / celle qui la dépose aux pieds de l'adversaire ou vous nuire si vous ne la voyez pas venir. C'est sans doute pour cette raison que vous ne verrez que les chefs cette semaine. Pas question que Duchesneau fasse un mauvais pas et surtout, il ne faut pas que le Dr Barrette glisse... quel cataclysme cela occasionnerait. Pas question qu'Amir Khadir y aille d'une sortie chevaleresque rendant le combat David/Goliath perdu à l'avance. Encore moins que les purs-et-durs-caribous du PQ entreprennent dès maintenant la collecte du presque million d'électeurs exigé pour la tenue d'un référendum. Parlant référendum, je crois que le PQ a commis une grave erreur: RIP ne signifie pas Référendum d'Initiative Populaire mais bel et bien Requiescat in Pace, un peu comme le référendum sur la souveraineté. Et j'oubliais la première pelure de banane, celle de Jacques Parizeau qui souhaite la ré-élection de Jean-Martin Aussant (ON) dans son comté... Il est le maître en pelure de banane celui-là, toujours bien placée et au bon moment...

En plus des pelures de banane à quoi faut-il s'attendre au cours des 7/8 derniers jours de cette campagne (en ville)?

1) Que l'on vous martèle les slogans:

DEBOUT...
POUR LE QUÉBEC...
À NOUS DE CHOISIR...
SE DONNER UNE VOIX...
C'EST ASSEZ, FAUT QUE ÇA CHANGE...
ON PEUT MIEUX POUR LE QUÉBEC...

Des slogans entre 1 et 6 mots qui se veulent des leitmotiv qui motivent.

2) Des chocs télévisuels:

Jusqu'à maintenant, pas beaucoup de partis politiques ont utilisé les ondes télévisuelles pour passer leur message se disant sans doute que les débats et les face-à-face auront suffi. Non, surveillez bien, ça va frapper fort!

3) Les menaces utilisant l'argumentaire de la peur:

Les Libéraux sortiront tous les démons cachés dans un référendum caché...
Les Péquistes vous avertiront du retour de la crise sociale et du carré rouge si le PLQ est reconduit au pouvoir...
Les Caquistes vous diront que les années à venir seront pleines de statut quo et que le ménage sera encore plus difficile à faire si le PLQ ou le PQ forme le prochain gouvernement...
Les Solidaires ne cesseront de vous rappeler qu'ils ont trois/quatre Amir Khadir en réserve et qu'ils pourraient envahir l'Assemblée nationale même s'ils ne sont pas élus...
Les ONistes nommeront Jacques Parizeau chef de leur parti si vous n'élisez pas Jean-Martin Aussant dans son comté...
Les Verts ... on verra.

4) L'apocalypse d'un gouvernement minoritaire:

Et ceci vous l'entendrez de la part de tous les chefs des partis. Un gouvernement minoritaire, c'est une autre élection à court terme... c'est un autre 78 millions$ dépensés inutilement... c'est donner la balance du pouvoir à un parti qui aura Ottrecueilli moins de votes que les autres...c'est rejouer le scénario connu lors d'élections fédérales pour finir avec un gouvernement majoritairement conservateur et entièrement arrogant.

5) Le mensonge de la campagne électorale:

Vous entendrez tous les chefs crier haut et fort:
ALLEZ VOTER, VOTER EST LE DEVOIR DU CITOYEN, L'ESSENTIEL C'EST DE VOTER...
Alors qu'en eux-mêmes ils pensent: SI VOUS ALLEZ VOTER POUR MON PARTI C'EST BIEN, SINON RESTEZ CHEZ-VOUS...

«le p'tit crapaud de la semaine»

La première dame du Québec, Michèle Dionne, aurait aimé que son mari Jean Charest quitte la politique parce qu'il«avait beaucoup donné». Je crois qu'elle voulait plutôt dire parce qu'il «avait beaucoup reçu».

Prédiction de la semaine

Lundi prochain, 3 septembre, LE CRAPAUD vous fera sa dernière prédiction, l'officielle. Aujourd'hui, à 7/8 jours du scrutin LE CRAPAUD prédit:

Un gouvernement minoritaire
dirigé par la CAQ
avec le PQ comme opposition officielle
un PLQ sans chef, puisque Jean Charest sera défait dans Sherbrooke
une CAQ sans premier ministre, François Legault étant battu dans l'Assomption
un PQ sans chef de l'Opposition, Pauline Marois battue dans Charlevoix-Côté-Beaupré
un QS avec ses deux porte-parole élus dans Gouin et Mercier
et finalement
une ON sans rien, Jean-Martin Aussant perdant son comté de Nicolet-Bécancour.

Ne manquez pas le dernier SPÉCIAL ÉLECTIONS à 24 heures du 4 septembre pour les derniers conseils et la prédiction officielle.

À la prochaine

jeudi 23 août 2012

SPÉCIAL ÉLECTIONS: les débats



Il y a de cela bien des années...
à l'époque, les campagnes électorales (qui ne se tenaient pas seulement dans les villes) il y avait deux partis politiques fort bien identifiés à partir de leur couleur respective (le rouge libéral de l'enfer et le bleu du ciel des conservateurs qui se sont appelés Conservateur ou Union Nationale);
à l'époque du pavage des routes dans les comtés ayant voté du bon bord;
à l'époque où un libéral ne pouvait épouser une bleue;
à l'époque où l'on votait de père en fils puis de père et mère en père et mère pour le même parti;

... et je pourrais vous décliner les belles et uniques habitudes reliées au bipartisme jusqu'ad nauseam, il existait ce qu'on appelait les assemblées contradictoires...

à l'époque où les sondages se faisaient sur le perron de l'église après la messe du dimanche;
à l'époque où un vendu passait d'un parti à un autre pour des raisons stratégiques souvent reliées à de la corruption;
à l'époque où tous les services publics étaient privés;
à l'époque où l'on vendait nos ressources naturelles pour 1 cent la tonne;

... mais je veux revenir sur les assemblées contradictoires.

Je n'ai jamais assisté à de telles assemblées mais je sais qu'elles réunissaient beaucoup beaucoup de monde de chacune des allégeances politiques: le rouge et le bleu ne pouvaient pas se confondre, un candidat s'amusant à pourfendre l'autre non pas à coups de % ou de $ mais de promesses locales, et ça s'achevait tout près de l'empoigne physique.

À cette époque donc, nous avions de véritables débats, vous n'avez pas idée à quel point. On en parlait des jours à l'avance et on en discutait des jours après. Mais personne n'avait changé son opinion ni son capot de bord.

Et aujourd'hui, qu'avons-nous? Non plus des assemblées contradictoires (on se réfugie derrière un petit écran à part ceux qui peuvent se payer un 54 pouces et plus), nous avons droit soit à un débat, soit à un face-à-face. Et pour compliquer davantage la donne, le débat rassemble des chefs ou porte-parole mais pas tous et non plus des candidats QUI s'affrontent OÙ, dans un comté précis, le vôtre. Pourquoi faire simple quand ça peut être compliqué?

Nous avons donc eu l'insigne honneur de pouvoir assister dimanche dernier à un débat ( 4 participants, 2 animatrices, 4 femmes, 2 hommes) sur les ondes partagées de Radio-Canada et Télé-Québec. Et nous étions plus d'un million six cent mille, non pas sur le perron de l'église à la sortie de la messe du dimanche, mais dans notre salon autour de 21 heures, heure de l'est.

4 QUI qui ont 124 autres QUI derrière eux et elles. 4 QUI n'ayant pas le droit à l'erreur. 4 QUI qui se sont pratiqués à l'avance, ont reçu la directive de dire absolument ceci ou cela (et si possible, le répéter ad nauseam) , d'éviter de dire ceci ou cela (et si cela arrive, de faire comme si ce n'était pas arrivé), sourire mais pas trop, écouter mais pas trop, prendre des risques mais pas trop, s'approprier le crachoir et le garder: finalement aucune place à l'improvisation.

Puis ce fut les trois face-à-face, sur les ondes convergentes de TVA: du lundi au mercredi avec changement de fauteuil à chaque fois, ce qui est à mon point de vue la quintescence exemplaire de la neutralité objective. Cette fois la donne change: 3 hommes et 1 femme sur la ligne de départ et une soirée sans femme, donc deux soirées bêtement masculines. Et l'on dit que les échanges les plus virils furent ceux entre une femme et un homme, je vous laisse le choix de deviner le QUI contre QUI.

Je ne souhaite pas entrer dans le vif du débat, proclamer un(e) gagnant(e) pour chacun mais ajouter mon petit grain de sel:

le débat: une gagnante (Françoise David), deux animatrices aux cheveux blonds, un QUI aux cheveux bouclés, un autre QUI avec un petit mouchoir pas de la même couleur que sa cravate et une autre QUI qui a laissé échapper un fort joli «à soir»...

le face-à-face 1: il me semble que les histoires de vieux couple (Marois/Charest) c'est d'une autre époque...

le face-à-face 2: j'ai souvent entendu que l'on pouvait faire dire n'importe quoi à des chiffres: ce débat au cours duquel Charest a démoli Legault en fut un fort bel exemple...

le face-à-face 3: le frère et la soeur devenus ennemis... je me doute que dans leur famille respective on devait, à l'époque, être rouge ou bleu à quelque part, sans jamais l'avoir dit...


«le p'tit crapaud d'la semaine»

Jean Charest alors qu'il s'aventure dans la haute voltige de politique électorale, déclarant qu'un vote pour la CAQ est un vote pour le PQ. Ramené à l'ordre par un organisateur libéral qui dit qu'un vote pour le PLQ est un vote pour le PQ et qu'il faut voter CAQ. Un conseil, vérifier comme il faut le nom du QUI dans le OÙ vous irez voter.

Prédiction de la semaine:

Jean Charest battu dans le comté de Sherbrooke;
François Legault battu dans le comté de l'Assomption;
Pauline Marois battue dans le comté Charlevoix-Côte-de-Beaupré;
Françoise David, élue dans Gouin.

À la prochaine

dimanche 19 août 2012

QUATRE ( 4 ) CENT-TRENTE-HUIT ( 38 )


Vous avez sans doute remarqué à quel point, cet été, les papillons sont nombreux; les tourterelles tristes aussi d'ailleurs. Je peux affirmer avec exactitude qu'ici, en campagne, c'est tout à fait remarquable et combien joli. Ces petits insectes qui poussent parfois leur audace tout près d'une épaule ou d'un bout de doigt m'ont fait me rappeler un poème vietnamien lu quelque part entre Na Thrang et Hué. Je l'ai retravaillé; il donne ceci.


papillon de nuit


Le vent fait de la musique avec les feuilles des arbres
un papillon de nuit, blanc, voltige autour de la fille
dans l’air qui sent la pluie, les ailes du papillon battent
et lentement il se pose sur une main ouverte à la lune

«Tu es seule?» lui demande le papillon de nuit
elle regarde ce petit corps qui ne bouge plus
«Mon Amour est loin d’ici», fut sa réponse
et le papillon de nuit reprit sa ronde autour d’elle

«Il est où ton Amour?» insiste le petit insecte blanc
« Mon Amour vit à deux endroits» lui dit-elle
«Comment peut-il vivre à deux endroits au même instant?»
les yeux de la fille fixèrent le ciel noir comme de l’encre

«Mon Amour vit là-bas, très loin, et vit ici, tout près»
elle vit que le papillon, courte tache blanche dans la nuit,
semblait ne pas comprendre ses mystérieuses paroles
«Il vit au-delà des mers et à l’intérieur de moi»

Le papillon s’envola, au bout d’un court instant
revint vers la fille, couronnant sa tête de boucles
alors que le vent se taisait dans cette nuit étrange
le papillon proposa : «Veux-tu que je lui porte un message?»

«Celui que tu lui porterais, déjà il le connait,
mais si tu réussis à te rendre jusqu’à lui, j’aimerais
que sur sa main tu te poses, longtemps tu y restes,
jusqu’à ce que vers lui je sois revenue.»

Et partit le papillon de nuit, le blanc papillon
le vent soufflait sur ses ailes, souffla encore
tellement que le messager porté par cet élan
arriva là-bas, sur la main de son Amour s’arrêta

Un Amour sourit.

À la prochaine

samedi 18 août 2012

QUATRE ( 4 ) CENT-TRENTE-SEPT (37 )


Il n'y a que la politique dans la vie d'un blogue! Pour meubler l'insoutenable attente des débats, voici ce poème dont l'influence vietnamienne est palpable.


un fil blanc
une femme qui pleure



un fil blanc, long comme un boulevard illuminé, lézarde les yeux
de la femme qui pleure dans son invariable silence de statue de pierre

non, ce n’est pas dans les yeux de la femme qui pleure qu’on aperçoit
le mieux ce fil blanc, mais plutôt à son doigt, tout au bout de son doigt
qu’il allonge finement comme s’il cherchait quelque chose à capter au loin

il ne fouille pas le lointain ce fil blanc qui semble allonger le doigt
de la femme qui pleure, non, il n’a rien de l’appendice, du sémaphore
ce fil blanc qui pernicieusement s’enroule à son poignet, le gauche,
l’enserre comme un bijou, une guipure que le soleil se plait à noircir

la cicatrice à son poignet gauche, rien à voir avec un bracelet de fil blanc
celle que la femme qui pleure cache de sa main droite, une main rouge
comme le sable auquel on aurait mêlé du sang ou plutôt, en fixant bien,
c’est une longue carte toute de veines bleuie qu’elle tend devant elle
qui parle à sa place, qui demande à être lue entre ses lignes blanches

la femme qui pleure, au poignet gauche n’a pas de cicatrice, plutôt
des stigmates recousues au fil blanc, à vif alors qu’elle ne pleurait pas
à ses chevilles tordues par une douleur sauvage, des chaînes en fil blanc
s’amusent à la harceler… les yeux vers les nuages, elle apprendra à pleurer

elle n’a pas de chaînes en fil blanc torsadées à ses pieds, plutôt une longe
retenant son corps en pleurs, clone du gris des trottoirs, du noir des rues
devenue gouttes humides, s’évaporant aussitôt écrasées sur le bitume sec

la femme qui pleure a ligoté ses rêves l’un à l’autre avec un fil blanc
le temps que les larmes nettoient le vide qui peuple son âme désespérée

À la prochaine

mercredi 15 août 2012

SPÉCIAL ÉLECTIONS: troisième point



Le troisième point de politique électorale sur lequel LE CRAPAUD souhaite attirer votre attention - après le QUAND et le QUI - troisième point qui pourrait apparaître comme moins important, plus en retrait, légèrement droite-centre-gauche ( concept politique très difficile à défendre) mais pour autant essentiel: OÙ faut-il exercer notre droit de vote?

La politique électorale n'a rien à voir avec la démocratie, n'étant pour l'espace d'un court mois que la possibilité offerte aux électeurs-électrices québécois-québécoises-de-souche-ou-de-choix, de se faire entendre par écrit, le vote oral étant interdit par la loi: essayer de vous présenter dans un bureau de vote - vous avez ici un indice important du OÙ - en signalant que vous venez placer votre «x» tout à côté des nom, prénom, parti politique de tel ou telle candidat candidate. Vous m'en donnerez des nouvelles. Le manu militari surgira de nulle part et vous vous retrouverez dans la rue, sans casserole ni trompette.

Donc OÙ voter c'est essentiel autant que le QUAND voter et pour QUI voter. Et c'est tellement simple: dans un bureau de vote de votre comté. Voilà donc pour le OÙ. Expéditif peut-être mais chirurgicalement clair.

Passons maitenant aux choses sérieuses, celles qui ont pimenté la campagne électorale entre le 9 et le 16 août.

Vous ne trouvez pas que ça se précise?

On sent chez Jean Charest se dessiner la couleur rouge pâle de celui qui se rend tête baissée vers un abattoir... en s'arrêtant à la cantine Ti-Oui afin de brasser quelques frites à la sauce brune et une nouvelle législation sur le lobbyisme. La seule chose que l'on ne sait pas est la suivante: était-il filé par la Sûreté du Québec qui aurait par la suite interrompu la filature parce que Monsieur Charest se serait adressé à un électeur surpris de le voir en basse campagne. Ou voulait-il simplement s'éloigner de ce Bellemarre qui le pourchasse continuellement pour le mener à sa belle mort?

Chez François Legault, plutôt la main-mise sur tout ce qui entoure son parti (on n'entend plus Jacques Duchesneau, il nous faisait pourtant tellement rire avec ses soubresauts), on ne voit presque plus (et pourtant il est facile à voir) le Dr Barrette, vous savez celui qui fait de l'ombre à son chef lorsqu'on regarde sa pancarte électorale sur un poteau et je suis certain que Monsieur Legault nous prépare le grand coup du: «On ne peut pas tenir nos promesses, le gouvernement libéral ayant laissé les finances du Québec dans un état plus que lamentable.» Il a toutefois, il faut lui donner cela, commencé à économiser en retirant de ses promesses celle du 100$ par enfant qui ne va pas la garderie.

Chez Madame Marois, elle tente de nous faire voir sa texture de premier ministre (ou première ministre, si vous préférez) en cajolant des enfants, en marchant fièrement et résolument, mais surtout en parlant comme une première première-ministre totalement laïque mais surveillée par le crucifix de l'Assemblée nationale. Elle souhaite devenir la première première-ministre de tous les Québécois/Québécoises même les anglophones et les fédéralistes

Du côté de Françoise David/Amir Khadir, je sens qu'il/qu'elle se sentent plafonner malgré la pertinence de leurs propositions de sorte qu'il/qu'elle en sont arrivé à ce paradoxe: voter pour nous et ensuite on votera pour le PQ s'il est monoritaire à l'Assemblée nationale.

La semaine dernière, on a donc beaucoup parlé d'éducation: plus d'heures à l'école, le début du 9 à 5 pour notre jeunesse rêveuse de belle vie et tellement difficile à réveiller le matin.

On a aussi, pas très longtemps, abordé la question de l'amiante, question sur laquelle on a assisté à du grand, du très grand Legault: pas question d'exploiter l'amiante et d'exporter le danger ailleurs, de sorte que la mine Jeffrey (on y retrouve là que de l'aminate) devra se recycler... en quoi, bon Dieu? Peut-être en produits dérivés de l'amiante???

Le grands penseurs politiques voient dans la campagne électorale du PLQ et de la CAQ une certaine similitude dans leur stratégie avec celle qu'a utilisée Stephen Harper. Pensait-on à l'arrivée de la publicité négative? Aux petites promesses quotidiennes faciles à comprendre et qui permettront à l'électeur moyen de sauver au bout de 5 ans la rondelette somme de 25 cents par jour?

À cela j'ai préféré l'idée du troc électoral. Facile: deux électeurs enregistrés sur la liste électorale, qui savent QUAND se tiendra l'élection, qui connaissent le QUI pour QUI ils voteront, mais craignent que leur QUI ne puisse être élu dans leur comté, échangent leur vote. Un exemple pour clarifier ce qui est pourtant si simple: je vote QS dans mon comté parce que le PQ n'a pas de chance d'être élu et tu votes PQ dans le tien parce que le QS n'a pas de chance d'être élu. Mais le DGE n'aime pas cela, il l'a écrit sur Twitter et l'a répété sur facebook.

Dernier petit point: la Loi 101 vue à partir du point de vue CAQ et du point de vue PQ. Une seule chose à dire: comment se fait-il que l'on doive, encore, revenir sur la question du français alors qu'il est la langue officielle du Québec? Il me semble que le Québec c'est l'école, le travail, la santé, la culture, le loisir... c'est tout cela sans restriction. M'enfin...


Le «p'tit crapaud» de la semaine:

François Legault et la belle vie des jeunes...

Prédiction de la semaine:

Minoritaire CAQ opposition PQ et disparition du PLQ chez les francophones.

À la prochaine et n'oubliez pas les débats télévisés de cette semaine auxquels l'ON ne participera pas et QS juste un tout peu, pour le Parti Vert, on verra.

mercredi 8 août 2012

SPÉCIAL-ÉLECTIONS: second point


Ça va vite... Pas même le temps de commenter la première semaine de l'élection du 4 septembre que nous voilà entrés dans la deuxième qui apporte avec elle de beaux et bons moments!

Certains se diront un tantinet soit peu «tannés» des élections? La raison en est simple, fort simple: tout comme LE CRAPAUD ils ne passent pas la majorité de leurs 24 heures quotidiennes à lire les journaux (soit dit en passant, les journaux gratuits qui ressemblent davantage à des circulaires ne sont pas très explicites sur le sujet), à «pitonner» entre RDI, R-C, LCN, TVA, etc. afin de suivre à la seconde près les hauts et les bas de la campagne qui se déroule surtout en ville. Si vous souhaitez dépasser journaux et télés, je vous conseille quelques sites www: celui du DGE (Directeur général des élections), un autre fort intéressant TOO CLOSE TO CALL (il se spécialise dans l'analyse des sondages et fait des prédictions parfois judicieuses), celui de la firme de sondages LÉGER et finalement sur Facebook, Agenda des militants. Si vous en connaissez d'autres qui vous apparaissent pertinents, faites-le moi savoir.


Mon second point portera sur le QUI. Le premier abordait le QUAND.
Allons-y.

QUI, pronom relatif... enfin je ne crois que cela puisse sensiblement vous émouvoir mais sachez que sans lui, pas d'élections. Sans candidates sans candidats, pas de politique électorale: un euphémisme. Qui sont donc ces candidats et candidates? Un peu trop long de tous les nommer mais sachez que QS compte 47% de femmes, le PLQ, 37% alors que le PQ fait piètre figure avec ses 29%, à peine plus que l'ON à 25 %, c'est la CAQ qui ferme la marche avec 21%. Socio-politico-statistiquement parlant... ça parle!

QUI, le pronom interrogatif... vous le saviez aussi...m'amène à relever de petits détails qui peuvent avoir leur importance:

1) vous avez sans doute remarqué lorsque Jean Charest parle au micro, les QUI de son parti (PLQ) nous envoient de magnifiques sourires... un peu bébêtes ;

2) vous vous rappelez François Legault nous prévenant qu'il allait avoir à ses côtés de gros candidats, parlait-il Dr Barrette ?;

3) Pauline Marois nous a démontré qu'elle est «bollée» en mathématiques car un + et un - ça s'annule: un + connu (Léo Bureau-Blouin) et un - connu (Jean-François Lisée): l'inconnu demeurant le résultat final;

4) QS, de son côté, recrute des QUI qui nous laissent relativement interrogatifs;

5) ON, des QUIdams;

6) pour le Part Vert... QUI vivra verra.

Votre perspicacité habilement titillée vous incite à dire: «LE CRAPAUD oublie l'entrée en scène de Jacques Duchesneau.» et vous avez raison. Ce QUI-là qui est là, il ne faudra pas le négliger et on devra fatalement revenir sur le nouvel Elliot Ness, le M. Net du Québec qui semble avoir le don de laisser tomber des pelures de banane devant lui et glisser dessus par la suite, et pas toujours de manière élégante.

Est-ce important d'être un QUI connu lorsqu'on se lance en politique? Sans doute, mais il semble que les partis politiques ne le savent pas ressentant le besoin d'afficher leurs figures sur les poteaux électriques ou non de chaque comté. Tous sur un poteau différent si possible mais la pénurie de matière première les oblige à partager le même espace. Une importante question se pose alors: qui a la priorité? Par ancienneté, par ordre alphabétique, on ne sait pas trop mais je vous invite à regarder ces QUI immobiles sur leur pancarte et tenter de les nommer par la suite dans l'ordre qui vous voudrez bien.

Un autre petit détail qui peut contenir de grandes choses: tous les QUI sont, sur leur blanche pancarte égayée d'autres couleurs aux couleurs de leur parti, photographiés de face. Aucun de profil. La raison en est fort simple: une question de justice, d'équité puisqu'il n'existe que deux profils - le gauche et le droit pas de profil centre - le DGE n'a pas voulu prendre parti pour un parti ou pour un autre, obligeant tout le monde à regarder tout le monde face à face.


Un autre QUI sème la terreur: Claude Roy, le «col rouge» amuse la galerie avec ses propos racistes.

Je m'en voudrais d'oublier ce QUI, candidat pour la CAQ, spécialiste en divination à partir de «garnottes».

Que dire de tous ces candidats surnommés «poteaux»: il s'agit d'un candidat prête-nom pour un parti politique qui croit ne posséder aucune chance de remporter un comté mais tient absolument à y être représenté sans doute en raison des sous qu'un vote lui rapporte. Le Québec doit retenir une grande leçon de ces candidats-poteaux: la «vague orange» lors des dernières élections fédérales qui apporta avec elle une cinquantaine de députés NPD du Québec vers Ottawa.

Dernier point sur le QUI avant de vous donner ma première prédiction et décerner le titre de «p'tit crapaud» de la semaine. Êtes-vous au courant du nombre de QUI indépendants lors de cette campagne électorale qui se déroule, je vous le rappelle avec une certaine fierté, en ville? Osez un nombre! Moi non plus je ne le sais pas.

Le «p'tit crapaud» de la semaine 1 de la campagne électorale, celle qui s'est étalée entre le 1er et le 8 août 2012:

. unaniment, LE CRAPAUD décerne le titre à Gilles Duceppe pour ses propos à l'endroit d'Amir Khadir. Et ce titre lui vaudra une mise à la retraite de la part du PQ. À vérifier.

Première prédiction:

Un gouvernement minoritaire dirigé par la CAQ avec le PQ comme première opposition.

Au prochain... point!

samedi 4 août 2012

SPÉCIAL: élections québécoises

François Legault (CAQ)
Jean-Marie Aussant(ON)
Amir Khadir/Françoise David (QS)
Pauline Marois (PQ)
Jean Charest (PLQ)


Afin que toutes et tous soient sur la même longueur d'onde, que nous puissions vibrer au son du même diapason, avant de parler j'écrirai ceci: nous irons voter le 4 septembre prochain. Je sais, certaines et certains se verront surpris d'apprendre cela mais comme LE CRAPAUD, et vous le savez chacune et chacun, est un expert électoral dont il ne faut pas négliger, que non, la valeur incontestée de ses prédictions, il compte bien, à un mois de la date fatidique, d'abord abaisser votre niveau de stress puis vous orienter, plus encore vous dire ce qu'il faudra faire lors de la journée du vote afin que par la suite tout puisse se dérouler correctement dans notre Québec post-électoral. Une élection, c'est sérieux.

Ce n'est pas facile pour la commune et le commun des mortels de faire un choix éclairé surtout avec toute cette luminosité inhérente à la saison estivale, mais, ici, vous reconnaitrez tout de go le sens critique, objectif et visionnaire du CRAPAUD qui, par ses analyses en profondeur, la limpide clarté de ses propos lors d'élections subséquentes, vous ont d'abord surpris, puis ébahis et finalement renversés par leur justesse et leur exactitude.

Si vous suivez mes conseils et réussissez à lire entre les lignes de mes propos qui rivalisent facilement en rigueur avec ceux de Claude Poirier, non seulement vous voterez le 4 septembre prochain dans le calme et la sérénité, mais vous aurez cette incommensurable impression du devoir accompli tout comme vous direz aux générations qui forcément suivront: «Moi j'ai voté le 4 septembre 2012 et mon vote éclairé fit une différence.»

Petit rappel avant de députer (pardon, débuter): toutes les prédictions électorales du CRAPAUD se seraient implacablement réalisées si toutes et tous les avaient suivies. Petit rappel à connotation de conseil.

PREMIER point:

. Vous entendez dire à gauche et à droite, peut-être au centre également, qu'une élection générale au Québec en plein été c'est aberrant. Afin que je-tu-il-elle-nous-vous-ils-elles partent sur le même pied (fatalement le gauche ou le droit, au diable le centre), sachons nous rappeler que le 12 septembre (tout de même assez près de notre 4 actuel) nous allâmes aux urnes, nous étions en 1994. Résultat: élection du PQ avec 77 candidats élus, le PLQ en raflait 47 alors qu'un seul membre de l'ADQ se retrouvera à l'Assemblée nationale. Je ne veux pas vous embêter en fournissant la liste des nouveaux députés et celle des malheureux vaincus, mais sachez que la campagne électorale se déroula durant la saison estivale.

Ce n'est pas complet. Il y eut une seconde élection provinciale à peu près dans les mêmes temps, quelques années auparavant, le 25 septembre 1989. Ça faisait donc deux élections estivales en ligne... à la différence que celle de '89 débuta en été et connut son apogée en automne. Lors de cette élection, le PLQ se retrouva avec 92 députés contre 29 pour le PQ - vous remarquez ici le jeu mystérieux des chiffres - et 4 candidats du EP/PE remportèrent la victoire. Pour le bénéfice de votre maladive curiosité, EP/PE = Egality Party.

Nous sommes donc 1 à 1 lors d'élections estivales. Afin de départager regardons les résultats d'une élection se déroulant en période semi-caniculaire: celle du 23 octobre 1973. Sur deux saisons, le PLQ sort gagnant puisque lors de celle-ci il frôle la perfection avec 102 élus contre 6 pour le PQ. À cette époque, l'Assemblée nationale qui ne portait pas ce nom mais plûtôt celui d'Assemblée législative ou Parlement provincial, comptait 110 députés contre 125 pour les élections subséquentes. Pour nourrir votre insatiable besoin de tout savoir, le 2 derniers candidats élus étaient des Créditistes, ceux de l'héroïque période de Camille Samson. Je me demande d'ailleurs s'il est toujours vivant. L'autre, Fabien Roy. Quelle mémoire phénoménale!

Conclusion:

Une élection déclenchée en été et qui s'achève en été, le PQ gagne.
Une élection déclenchée en été et qui s'achève à l'automne, le PLQ gagne.

Comme il serait facile et pour utiliser les mots de Gilles Duceppe fustigeant Amir Khadir, populiste, de prévoir aujourd'hui, un mois avant la tenue du scrutin, une victoire péquiste. La politique électorale est beaucoup plus complexe que cela, le CRAPAUD le sait mais recevoir ces données n'a pour but que de vous informer.

Voilà pour ce premier point que j'ai fort intelligemment, il va sans dire, nommé PREMIER point, les prochains suivront au rythme effréné de la campagne.

D'ici notre prochain rendez-vous, je vous convie à remplir le questionnaire BOUSSOLE ÉLECTORALE sur le site de Radio-Canada. Les résultats sont surprenants vous dit le présentateur et il a entièrement raison. Personnellement je compte le refaire en modifiant mes réponses car le résultat ne me convient pas du tout. Tentez l'expérience vous-même et vous verrez.

Je ne sais pas encore qu'elle sera mon deuxième point sauf que je l'appellerai SECOND point.

À la prochaine

mercredi 1 août 2012

QUATRE ( 4 ) CENT-TRENTE-SIX ( 36 )


La possession, la constatation et la prégnance sont les trois derniers thèmes que je voulais aborder en rapport avec le Vietnam. J'allais dire en lien avec mon voyage au Vietnam mais je me rends compte, quelques mois après, en achevant le bilan que ce ne fut pas complètement un voyage. Ce le fut alors que je me rendais dans d'autres localités, d'autres villes, d'autres régions du pays ou encore à l'extérieur - la Chine - mais ça ne l'était plus quand je demeurais à Saïgon. Je m'entends encore dire, descendant de l'avion ou du bus en provenance de Hué, Hanoï ou de Chine, «Je rentre à la maison!». Je retrouvais Saïgon, l'appartement et la routine quotidienne. C'est dans ce sens là que j'entends la possession: celle des lieux, de l'environnement, en fait de sa situation par rapport aux points cardinaux. Être en possession de, c'est beaucoup se reconnaître, apprécier ce sentiment d'être à la bonne place au bon moment. Ça peut se manifester par des détails insignifiants comme savoir où se trouve le marché, savoir que le bus passera exactement et toujours au même endroit à peu près à la même heure, que tu iras dîner dans un restaurant que tu connais, là où tu risques de retrouver des clients habituels qui te salueront d'un sourire complice.

Le deuxième point, celui que j'appelle la constatation, je pourrais l'associer à l'analyse que tu fais de ta situation à un certain moment donné, au moment où les objectifs de ton voyage se matérialisent carrément comme tu les avais fixés, deviennent la réalité, ta réalité de tous les instants qui n'a plus rien à voir avec celle laissée derrière toi pour un certain nombre de jours et dans mon cas, de mois, alors que celle qui t'habite devient seconde peau. Tu n'es plus un Québécois à part entière - j'y reviens tout de suite afin de mieux expliquer - et pas encore un Vietnamien mais beaucoup plus près de cela. À titre d'exemple je prendrai la crise étudiante. À Saïgon, aucun mot, quelques images sur CNN tout juste après le compte rendu de la situation explosive qui régnait en Syrie et parfois deux mots sur TV5; rien pour me faire réagir ou exiger plus d'informations des gens du pays. Tu essaies de comprendre en faisant des liens, des recoupements avec des situations antérieures mais tu n'es plus dans le contexte. Il te dépasse. Tu as pris possession d'autre chose et tu le constates. Bizarrement, je me préoccupais davantage de ce qui se déroulait en Syrie et beaucoup en Corée du Nord - c'était au moment où le lancement d'un missile était imminent - de même qu'en Chine alors que le début d'une certaine purge politique se tramait. Je rappelle que la majorité de ces informations, je les recevais en anglais... Pas évident!

Le dernier point, possiblement le plus intéressant car il synthétise l'ensemble de ce séjour asiatique: la prégnance. On dit d'une structure prégnante lorsqu'elle s'impose à l'esprit. Dans mon cas, ce qui s'est imposé à mon esprit fut d'abord le fait de littéralement tomber en amour avec Saïgon, une ville qui s'est imprégnée en moi autant que Paris ou Montréal. Une ville comme je les aime mais, en plus, une ville différente des autres. Je suis allé à New York deux fois. À vingt-cinq ans de différence. Le deuxième séjour m'a permis de constater à quel point elle avait changé. Faut dire que j'y étais après le 11 septembre 2001 alors que du premier voyage, je me souviens avoir dit que c'était la «grande ville», la «ville folle», la ville qui émerveille par tous ses superlatifs. Saïgon c'est la ville qui, tous les jours, apportait à mes yeux des émerveillements renouvelés, des «jamais pareils»... Saïgon, jamais tout à fait la même - j'exclus la chaleur - réussissait à se métamorphoser au fil des heures, des couleurs, des odeurs. Et des gens. Saïgon aura été ma plus grande découverte, ma plus chaleureuse amie, d'une entière présence, celle qui s'est offerte à moi dans toute sa splendeur, ses mystères. J'y ai vécu en toute sécurité, jamais ressenti ce désagréable sentiment, ce malaise de ne pas se sentir à sa place, jamais reçu dans le regard des Vietnamiens autre chose qu'un accueil ouvert et généreux. Et c'est pour cette raison que j'y retourne à l'automne prochain - de novembre à mai - y vivre cette fois-ci plus proche encore des Vietnamiens.

Voilà donc pour ce bilan d'un séjour inoubliable et surtout combien invitant à y revenir. Plusieurs endroits au Vietnam me sont encore inconnus que je veux découvrir, tout comme je souhaite passer quelques jours en Thaïlande et au Cambodge. Et surtout, principalement, prendre mon temps qui là-bas se qualifie de zen.



Au prochain saut

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