jeudi 16 avril 2015

Les chroniques de Saigon (11)



Ça y est! La machine fonctionne à nouveau; à partir d'une version ''crakée'' vietnamienne de Windows8. Lao Coi aura réussi à la faire redémarrer et les petits désagréments qui accompagnent la nouvelle installation ne m'empêchent pas de revenir sur LE CRAPAUD.

Ce billet paraîtra alors que dans deux semaines, jour pour jour, je prendrai l'avion pour mon retour au Québec. D'ici là, j'aurai passé une semaine à Hoi An, du 20 au 27 avril, puis fait le tour des amis vietnamiens pour un dernier salut avant le retour de novembre prochain. Retour dans un nouvel environnement, Vung Tau, à deux heures de bus de Saigon.

Du nouveau? Oui. Du bon et du moins bon. Allons-y par le moins bon. Mon frère Jacques est actuellement en bataille serrée contre un cancer qui l'attaque au poumon droit. Selon ses propres paroles parvenues en début de semaine, une guérision semble peu envisageable. Mais, comme l'écrivait Catherine, ma super optimiste de fille, une exception est toujours possible. Ce que toute la famille, à partir de la sienne proche et la fratrie Turcotte souhaitons de tout coeur.

Mes anges vietnamiens travaillent en ce moment à lui envoyer de bonnes pensées et de l'énergie. Ils ne sont pas les seuls. Ça bouge de partout afin qu'il puisse envisager le combat avec courage et savourer la victoire avec nous.

Le cancer, cette horrible maladie, vient de toucher mon frère comme il l'avait fait l'an dernier pour ma soeur Sylvie. La battante a gagné. Son exemple pourra encourager Jacques, j'en suis assuré.



Parmi les bonnes nouvelles, d'abord la location de l'appartement à Vung Tau tient la pôle. J'envisage ce déménagement avec enthousiasme. Exact que ça sera une toute nouvelle et combien différente vie: mer, montagne, ruralité. Un peu comme lorsque quittant Montréal je m'installais à Saint-Pie.

La météo vietnamienne, pour Saigon du moins, annonce la venue prochaine de la mousson. Davantage d'humidité, quelques brusques ondées voilà souvent les primices de la saison des pluies. Ceci explique la raison de mon séjour à Hoi An, plus au centre du Vietnam, donc mousson tardive. Cette semaine de repos au bord de la mer me permettra de revenir en forme et proposer ma présence auprès du frèrot.

Également, le fait que mes petits problèmes en lien avec la labyrinthite semblent passés. Je rencontre mon ostéopathe demain vendredi pour un dernier traitement avant le départ. J'ai également eu recours à la massothérapie, très efficace ici, afin de débloquer quelques courbatures. Presque un jeune homme...

Il y a aussi la lecture. Je faisais, ce matin, le décompte des livres lus depuis mon arrivée en novembre dernier et j'en arrive à une trentaine de livres. Quelques petites merveilles et certains plus sérieux avec lesquels j'apprends beaucoup sur la culture vietnamienne. Culture vaste et en mouvement: la grande question à laquelle on tente de répondre porte sur le choc entre le passé et la modernité. Il est évident que la censure empêche de voir publiées certaines oeuvres qui permettraient un meilleur éclairage sur l'ensemble, mais on fait avec.

En plus de la littérature, de la peinture, de l'architecture, le ''blog'' prend de plus en plus une place de choix dans l'expression de la réalité vietnamienne. Ici également, la censure devient intrusive.

Le phénomène de la reproduction d'oeuvres ''underground'' prend de l'ampleur et, avec de bons contacts, on peut - en vietnamien seulement - se procurer des recueils de poésie ou quelques romans qui, selon ce que l'on me dit, sont de moins en moins influencés par le discours officiel ou encore cette affreuse habitude à calquer la culture chinoise.

D'ailleurs, la présence chinoise dans l'écrit semble remise en question même chez les auteurs ''officiels'' ceux qui reçoivent la bénédiction des autorités. On verra bien sur quoi cela débouchera d'ici quelques années.

Le Ministère de la culture a lancé un programme visant à une plus grande publication d'oeuvres vietnamiennes en favorisant leur traduction, principalement en anglais. À suivre.

Je retourne à mes petites occupations quotidiennes et la prochaine chronique parviendra de Hoi An

À la prochaine



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