vendredi 10 décembre 2021

O T I U M 12

Le voyage d’Éclair et d’Hosttana

Essai de conte

« Ce que je tenais à dire aujourd’hui, c’est que l’âme est vagabonde, et qu’il n’est pas dit que le corps soit toujours pour elle le plus accueillant des refuges. »

Jean-François Beauchemin




 Il était une fois une âme qui aspirait à conquérir l’infini.

Sertie depuis des décennies dans le corps d’Éclair, cette âme jeune et vaporeuse avait des velléités d’émerveillement. Soumise depuis quelque temps à l’écoute forcée des gémissements du corps dans lequel elle était enfermée, elle commençait à envisager la possibilité d’être libérée sur la voie de la conquête convoitée. Avec une impatience grandissante, elle rêvait d’une échappée plus ouverte et grandiose que les horizons finis   auxquels la heurtaient les pensées redondantes de l’organisme qui l’hébergeait.

Elle avait l’intuition qu’une fois affranchie de ses entraves, les si ténus échos du monde que lui communiquaient les sens limités de ce corps vieillissant lui seraient dévoilés dans une fulgurante vision. Le grand mystère de l’existence qui l’avait taraudée depuis sa prime étincelle trouverait enfin sa résolution dans un feu de lumière. Elle fantasmait cette éblouissante révélation.

Jour après jour, l’âme d’Éclair se languissait donc de vivre cette apothéose lumineuse.

Un jour, ayant eu vent des ardentes aspirations de cette pauvre âme, Hosttana la fatale, qui par ailleurs était très affairée sur la Terre, eut pitié de ce désir. Il faut savoir qu’Hosttana avait le pouvoir particulier de transmuter les âmes, même parfois sans leur assentiment. Cette fois-ci cependant, touchée par l’honnêteté de cette âme particulière, elle lui fit une proposition :

« Que dirais-tu Éclair que je te lance dans ta quête ? Pour que tu ne te sentes pas trop précipitée, je te propose de rester à tes côtés 49 jours, après quoi, tu auras le loisir de  déterminer la suite. »

Confrontée à ce choix précis, l’âme d’Éclair se mit tout à coup à faseyer d’un léger effroi. Toutefois, la perspective d’être accompagnée par la puissante et apparemment bienveillante Hosttana, la réconfortait.

Elle accepta donc le pacte.

Elle entendit cette nuit-là de puissants coups de tambour arythmique résonner contre toutes sur les parois du corps d’Éclair. Ils furent suivis d’un silence absolu qui ouvrit une brèche par lequel elle se sentit s’échapper.    

Souriante Hosttana se tenait au seuil de ce silence, les bras grands ouverts.

« Viens, dit-elle, nous pouvons entreprendre notre périple…»

C’est alors que côte à côte, l’âme maintenant dépouillée de son prénom de rattachement et l’impérissable Hosttana se lancèrent dans cette vertigineuse cavalcade de 49 jours.

Elles migrèrent à travers des siècles et des siècles de phénomènes.

Hosttana observait la jeune âme éblouie par l’incessante valse de contractions et d’expansions de l’espace-temps; hallucinée par les tsunamis de couleurs - des ultraviolets jusqu’aux infra-rouges en passant par toutes celles de l’arc-en-ciel; fascinée par les maëlstroms de molécules, le jeu des agrégats de matières, les fumerolles, les fumées, les geysers gazeux; subjuguée par les abîmes de noirceurs insondables, les déflagrations de lumière aveuglante, les oscillations de températures extrêmes, les plongées au sein des multivers; ahurie par le concert des sonorités – fatras d’explosions tonitruantes, fréquences terrifiantes, bourdonnement initial ; renversée par la prodigieuse mathématique du chaos.

Au quarante-huitième jour, tandis que les bruits commençaient à s’atténuer pour faire place à un fonds diffus, la chaleur, elle, prenait des proportions cosmiques. Du coin de l’œil, Hosttana surveillait l’âme apparemment moins alerte. Elle n’en était pas surprise.

« Nous arrivons, chère âme, aux confins de notre périple. En effet, nous approchons le point infinitésimal de la singularité et au-delà de ce point, ton ticket ne sera plus valide. Si tu décides de le franchir, ton âme ne fera plus deux avec le créé. Elle basculera et s’absorbera dans le non-né, non-produit, non-créé, non-formé…»

Hottsana ne manqua pas de remarquer le tressaillement qui traversa sa compagne de voyage. Celle-ci semblait frémir à la perspective de cette absolue dissolution dans le mystère qu’elle avait pourtant tant cherché à cerner.

 «Ah Hottsana, se lamenta-t-elle. Veux-tu la vérité ? Je me languis maintenant d’un retour au logis, je m’ennuie de la chaleur d’un cocon, de la sécurité d’une chrysalide, des perceptions d’un corps dans la simplicité des phénomènes terrestres. Oui, je m’ennuie de sentir un corps s’émouvoir dans la contemplation de la couleur du vert ensoleillé des champs d’été, du bleu profond d’un ciel d’août, du pépiement discret des mésanges, du clapotis des flots sur une grève, du parfum sucré du trèfle ou de l’arôme d’un café fumant, du rire des amies ou des exclamations des enfants, de la fraîcheur de la brise de printemps sur la peau, de…»

« Oh ! Je t’entends bien l’interrompit Hottsana qui connaissait parfaitement la suite. Ce sont des choses qui arrivent aux abords de ce point quand l’âme est encore imprégnée. Dans ce cas, je peux te raccompagner jusqu’aux portes de l’entrée d’une nouvelle existence. Tu as déjà franchi l’arche utérin, tu n’auras qu’à refaire ce trajet et espérer que la prochaine existence t’accordera un destin clément et un prénom digne de ta mission. Tu sais, c’est au cours de ces existences que l’âme se forge une stature pour être en mesure de triompher du point de la singularité et d’assumer l’unité. Sois patiente petite âme, ne désespère pas. Ton temps viendra, et je serai toujours là ! »

 

 PS : On aura reconnu qu’Éclair tient lieu de Claire et Hottsana de Thanatos et que Claire n’est donc pas prête à mourir de sitôt, même si son âme aimerait bien avoir un « clue» sur le mystère !

Claire

Décembre 2021


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Au-delà de soi

Le silence éternel des espaces infinis… m’émeut profondément. Devant le grandiose, je me tais et me recueille en moi-même humilité. J’ose ainsi m’élever au-dessus des contingences, et vivre l’au-delà.

Penser l’au-delà! Quand je regarde un grand ciel étoilé, je songe à ces Séminaires de mon ami Jean Bédard, ce paysan-philosophe qui organisait invariablement ses rendez-vous philosophiques aux Perséides, ce moment de l’année en début d’août alors que les étoiles filantes abondent. La première fois où nous nous sommes rendus à Bic pour y participer, nous avions dormi dans le champ près de chez notre amie Marielle Beaupré, à Saint-Valérien.

Nous avions eu le soir, Claire, mon fils Laurent et moi, accès à un magnifique déploiement de cet univers étoilé par un ciel sans nuage, une nuit qui avait inspiré au philosophe Blaise Pascal ces mots:

Le silence éternel des espaces infinis m’effraie.

C’est exactement ce que Laurent, alors âgé de 3 ou 4 ans a dû ressentir, car apercevant ce ciel plein d’étoiles s’étalant à l’infini, est rapidement entré dans la tente pour ne plus y ressortir avant l’aube. De mon côté, ce silence je le vis comme une présence bienveillante. Ce n’est pas pour rien que pour les Grecs anciens, ce mot cosmos signifiait tout aussi bien univers qu’ordre, ou même bon ordre, s’opposant ainsi à chaos. Le philosophe auvergnant le disait éternel car le concevant précédant le temps, et n’étant d’abord qu’espace. C’est tout cela qui m’émeut plus qu’il ne m’effraie.

Ainsi je conçois le cosmos comme une bienveillance qui est : il m’invite à méditer sur ma place dans cette vie pour nous les humains, si brève. Pascal aurait ajouté, qu’au-delà de cet effroi : heureusement il y a la poésie et la musique; d’ailleurs l’astrophysicien Trinh Xuan Thuan ne parle-t-il pas de la mélodie de l’univers?

C’est peut-être ce « silence éternel des espaces infinis » qui inspira à Baudelaire son sonnet, Le Gouffre :

En haut, en bas, partout, la profondeur, la grève,

Le silence, l'espace affreux et captivant...

Sur le fond de mes nuits Dieu de son doigt savant

Dessine un cauchemar multiforme et sans trêve.

J'ai peur du sommeil comme on a peur d'un grand trou,

Tout plein de vague horreur, menant on ne sait où ;

Je ne vois qu'infini par toutes les fenêtres,

Et mon esprit, toujours du vertige hanté,

Jalouse du néant l'insensibilité.

J’ai eu, dans le passé à ressentir ce sentiment de gouffre (qui n’en fut finalement pas un …) un espace-temps où je perdais pied, suspendu dans un univers sans début ni fin.

C’était lors de mon premier voyage psychédélique sous influence de LSD. Le décollage fut d’abord enivrant: le fameux album des Beatles Magical Mystery Tour, me propulsait dans des sensations nouvelles jamais ressenties. Puis ce fut le grand bond dans le cosmos. J’étais assis dehors et regardais ce ciel nocturne sans nuage. Je volais; en fait je virevoltais, en état d’apesanteur. C’était jouissant jusqu’à ce que je me demande comment revenir. Je ne pouvais m’arrêter de pirouetter autour des étoiles. Ce fut alors l’effroi, la peur du gouffre sans fin. Heureusement, une jeune amie assise près de moi, connaissant elle-même l’effet du psychotrope, effleura mon épaule, et me murmura doucement ces mots : « C’est tellement beau, profites-en. N’es pas peur, tu reviendras ». 

Me sentant un peu plus en sécurité, j’eus alors le sentiment non plus d’être ballotté dans tous les sens, mais plutôt de me fondre dans l’infini. Ma conscience se dilatait totalement, voyant autant à gauche qu’à droite; en fait, il n’y avait plus de centre, qu’une sphère en constante dilatation. J’étais de la même nature que le cosmos : une conscience en état de plasma. Je suffoquais comme si ma respiration était insuffisante à soutenir cette expérience suprahumaine : astrale?

Plus tard, ce qui me parut une éternité, l’effet de la drogue s’estompant probablement, je me suis alors vu, assis par terre et regardant le ciel, en état d’hébétude, mais serein. Tout était redevenu comme avant ce voyage cosmique. Je remerciai cette amie initiatrice, compagne avisée et salvatrice de ce périple imprévu mais tellement bouleversant, qui m’a propulsé par-delà mes sens de simple humain, comme une courte visite de l’au-delà.

De cette expérience je retiens cette modeste intuition que l’au-delà, c’est que l’infini, c’est surtout du non encore fini. Que l’éternel, c’est du présent tout le temps. Je fais mienne aussi cette conviction que nous ne pouvons survivre sur cette planète bleue tourbillonnant dans l’immensité du cosmos sans la présence de l’autre, cette nourrissante et essentielle relation vécue à travers l’amitié entre humains. Comme la jonction des deux colonnes de pierre sur cette photo se rejoignant en une gigantesque et puissante poignée de mains.

                                                                                                            Pierre

                                                                                                                           décembre 2021


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Le ciel

 

Deux mains jointes,
telles un parapluie,
abritent
dans une lumineuse clarté stellaire
un être sous la voûte céleste.
 
En appui sur le sol
ces gigantesques patoches
l’encadrent et le protègent.

 

Que cette nuit est belle !

 

au-dessus de nos têtes

 

Elle offre mille clartés enluminées,
des millions de souvenirs
d’origine immémorée
qui lui parviennent
maintenant
après des années-lumières de transit dans l’univers.

 

Cet être humain
scrute l’immensité
y cherchant un autre sens
loin de celui des astrophysiciens,
des télescopes, des philosophes aussi,
un sens qui surpasserait l’espace lui-même.

 

Que cette nuit est belle !


est comme

 

Serait-il porté à chercher un système de mesure
lui permettant d’arriver à se situer
dans cet ensemble qui, jour après nuit,
sans complètement se modifier,
réussit tout de même à tout consigner ?

 

Les deux pieds souqués à la terre,
moult questions surgissent ou rebondissent,
la majorité sans réponses,
gravitant toutes autour d’une seule et même
qui ne semble pas avoir été résolue :
qu’est-ce que je fais ici ?
 

Que cette nuit est belle !

 

une immense forêt d'étoiles.

 

Certains points lumineux
dans cet ensemble pulvérisant l’éternité
s’unissent, se désunissent
cherchent, se cherchent
dans cette pirouette sans fin
qu’une force inégalée provoqua.

 

D’invariables choses se perçoivent la nuit
belles ou obscures
visibles ou invisibles
éphémèrement atteignables
ou
résolument inapprochables.

 

Que cette nuit est belle
lorsqu’on la regarde les mains jointes !

 

* Le ciel au-dessus de nos têtes est comme une immense forêt d’étoiles.
  Hubert Reeves


Jean
Décembre 2021

mardi 23 novembre 2021

O T I U M 11

 La promesse de l’aube

Otium 11

On m’invite à participer à un exercice de création ayant pour thème «La promesse de l’aube», titre ouvert du célèbre roman de Romain Gary évoquant la promesse faite à sa mère qui nourrissait une orgueilleuse ambition à son égard, lui, son fils unique.

Je m’approche du sujet en soupesant dans mon esprit, à la manière du jongleur, ces deux concepts de «promesse» et d’«aube ».

Les points de vue de la promesse minterpellent. Qui promet à qui : promesse de soi à lautre, promesse de lautre à soi, promesse de soi à soi ou encore promesses que lextérieur fait miroiter en soi ? Par ailleurs, je sens que cette notion provoque en moi une tension, car lengagement commande quon sy tienne, sans quoi on sexpose à la déception de soi.  

Maintenant, je prononce « aube » et de sereines visions installent leur paysage en mon esprit. Je suis transportée dans latmosphère immobile davant le jour ; je suis enveloppée dans le velours dune luminosité immanente ; je suis absorbée par la paix du silence, réceptacle de tous les sons qui se lèveront.

Aube, moment béni de la page blanche, temps de béance et de suspension ouvert à tous les possibles, instant de résonnance dans le silence.

Traverse-t-on plusieurs aubes dans la trajectoire dune vie ?

Ces questions posées à titre de jalons de réflexion, je privilégie de suivre le filon de la promesse faite à soi-même, en tentant de retracer les engagements pris au cours de mes aubes successives.

La première aube, celle de lenfance davant les mots.

Annick de Souzenelle, écrivaine récemment revisitée, affirme que « jusquà lâge de cinq ans on se souvient de quelque chose ». Quelque chose dimpalpable, dit-elle.

Je pense que lenfant placé devant limmensité et lapparente nouveauté de lunivers en fait alors lexpérience émotivement, sans mots, sans concepts. Et dans ma mémoire, la qualité de cette expérience directe revêt la forme de lémerveillement. Un émerveillement non exempt non plus de ce « quelque chose dont on se souvient » :

Tant de grains de sable, tant déclats de lumière, tant de brindilles dherbes, tant de flocons de neige, tant de scintillantes étoiles, tant de gouttes de pluie ! Lenfant se voit ainsi saisi par lincalculable abondance du donné, le fabuleux chatoiement du monde, ce creuset de limmensité et de linfini dans lequel il prend ancrage.  

Un vécu quil continuera de porter à la pointe de son âme ou dont il enfouira la muette empreinte au fond de celle-ci. On est dans lunivers du sentiment qui sait. Sans capacité à formuler dengagement, mais sensible à une possible promesse

Puis il y a laube de la conscience : ces premiers défrichements rationnels du monde, ces premières effractions de lucidité dans la pensée. Je me souviens davoir pressenti, très jeune, en un foudroyant éclair, lenfer dans lequel lexistence serait enfermée. Je venais de saisir trop tôt que la majorité des échanges humains seraient monnayables, régis par le calcul et par le troc de largent. Janticipais quil ne pourrait y avoir quune forme de « perversion » dans nos rapports, conséquence de cette médiation chiffrée. Je déplorais, par intuition, que le geste envers autrui ne serait que rarement gratuit, que lauthentique générosité se verrait corrompue. Lengagement de me tenir dans la générosité sest alors ciselé en mon cœur.

Se lève ensuite laube de ladolescence, le temps de la fabrication de lidentité, ce moi frêle exposé à laltérité jugeante. Pour caractériser cette période, me revient la phrase dintroduction du roman de Charles Dickens, David Copperfield. David se demande : « Serais-je le héros de ma propre histoire ? Ou quelquun dautre y prendra-t-il cette place ? »

Tout comme lui, à cet âge, je chérissais lidée de devenir le héros de ma propre existence. Cependant, je ne me représentais pas de silhouette héroïque précise, je ne formulais pas dengagements intrépides fermes. Jaspirais seulement à honorer quelques valeurs inculquées  la quête de vérité, lauthenticité, la générosité  et je rêvais dactualiser une certaine audace dans mes choix de vie et dans la créativité, alors stimulée par la foisonnante fantaisie des artistes surréalistes dont je nourrissais mon feu.  

Puis la vie sest mise à bouger, en soutenant un mouvement allégro presto. Dautres aubes sont apparues, appelant une mobilisation davantage axée vers lextérieur, parfois à lécart de ma propre intimité. Beaucoup de jours à courir après le sens, mais des jours aussi marqués par les merveilleux engagements envers lépoux et envers le fils, mes deux êtres tant aimés, mes pierres dassise, source dune joie plus pure encore que celle dune promesse !

Et me voici déjà à contempler laube du crépuscule, la vie professionnellement active ayant refermé son chapitre. À réfléchir sur la promesse de laube, sans tenir un filon aussi précis que notre ami Romain Gary. À réviser certains spectres dengagements, sans volonté de bilan, de crainte de pointer quelque trahison. À jongler encore avec les aspects de cette proposition de création littéraire.

Jen fais à nouveau appel à Annick de Souzenelle, alors que je me sens toujours aussi éclatée, toujours papillonnant autour de désirs innombrables, et aussi, il faut le dire, encore inassouvie des sens donnés à cette existence.

« Nous sommes en cette vie pour conquérir linfini », affirme-t-elle.

Conquérir linfini !

Pourquoi cette grandiose affirmation trouve-t-elle écho en moi maintenant ? Pourquoi cette soif de totalité, cette soif dabsolu me vrille-t-elle aux tripes comme un grand retour du refoulé ?

Fermons les yeux. Laissons les mots affluer dun autre horizon que celui de la réflexion. Peut-être maideront-ils à formuler une promesse pour lultime aube ?

 

Habiter la dernière aube

Y faire silence

Rassembler ses fragments

Se laisser glisser

Au fond du puits

Atteindre le gisement

Ce quelque chose oublié

De lenfance

Affronter le trou noir

Sans se cramponner aux repères

Danser avec lénergie

Passer de lautre côté du miroir

Puis faire corps

Avec la lumière une

Et sans mots

S'effacer

Dans léblouissement de la promesse !


Claire

Novembre 2021


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Promesse… de l’aube?

Chaque matin, dès l’aube, Sol sortait marcher au-devant du jour. Il était hanté par cette croyance que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt. Alors, tel un bon élève, il s’astreignait à cette discipline spartiate, plus soucieux de voir cette promesse d’avenir radieux qu’on lui avait prédit que de profiter du lever de soleil qui se déployait souventes fois autour de lui.

Alors en effet, Sol marchait, regardant peu mais se souciant beaucoup : qu’allait advenir. Parfois se disant : je vais sûrement rencontrer quelqu’un, ou… quelqu’une, ce dont il se réjouissait d’avance secrètement. Chaque fois il rentrait chez lui, déçu, mais accueillant de bonne grâce cette autre journée si souvent routinière.

Un matin d’automne, alors qu’il marchait le coeur léger, attentif à l’inattendu, il fut saisi d’émotion à la vue d’un arc-en-ciel traversant tout le ciel. Ce phénomène céleste étalait une telle panoplie de couleur que cela lui fit penser aux crayons Primascolor de son enfance. Il s’arrêta alors, séduit par ce spectacle à grand déploiement. Pour un moment, son esprit fut focalisé par ce qu’il vivait dans l’instant présent, n’ayant plus le souci de ce qu’il pouvait lui arriver; il n’était plus dans l’advenir, mais dans ce qui advient. Il poursuivit encore un peu sa marche, mais cette fois, contrairement aux  jours précédents, il était heureux de ce qui s’était présenté à lui.

En rentrant chez lui, il prit un temps pour repenser à cet arc-en-ciel qui l’avait tant ébloui. Comme je suis chanceux d’avoir vécu ce moment d’émerveillement ce matin, se dit-il. Quel beau cadeau du ciel !

Le lendemain matin, il entreprit sa randonnée matinale dans un état d’esprit un peu différent, cette fois un peu plus  attentif à ce que l’aube allait lui offrir. Il remarqua pour la première fois un nid à la cime du vieux bouleau jaune qu’il croisait chaque matin sans trop lui accorder d’importance. « Quelle sorte d’oiseau peut bien habiter dans ce nid? », se demanda-t-il. Tout en scrutant la cime de ce vieil arbre, il aperçut un grand oiseau bleu et gris se déposer dans le nid. Il demeura quelques instants à suivre le va-et-vient affairé du geai bleu en s’appuyant sur le bouleau jaune. Il ressentit la force de cet arbre centenaire et décida de caresser son écorce. Il poursuivit ensuite sa route, heureux de cette rencontre avec de la vie végétale et animale.

Cette journée-là lui parut particulièrement légère et prit conscience qu’il offrait plus de bienveillance envers ses collègues au travail. Sa voisine de bureau, habituellement réservée à son égard, lui sourit et lui demanda si quelque chose d’heureux lui était arrivé ces derniers temps. Il resta un moment à réfléchir, d’abord surpris de la voir lui parler pour la première fois, lui répondit : « Je ne sais pas trop. Mais ce matin j’ai eu la chance de croiser un bel oiseau bleu sur un grand arbre doré, et cela m’a rendu joyeux. » La jeune dame le remercia pour cette confidence et lui confia qu’elle aussi adorait les oiseaux. Il lui offrit de prendre un café à la pause pour lui raconter sa rencontre matinale, ce qu’elle accepta avec enthousiasme.

Le lendemain matin il amorça sa rencontre avec le jour le cœur plus joyeux, délesté de cet esprit soucieux de l’advenir, et ouvert à ce qui se passerait autour de lui. Le bouleau jaune lui parut plus grand que la veille. Il ne vit pas le geai bleu dans son nid, mais distingua à travers les immenses branches du bouleau deux écureuils roux grignotant quelques noix, totalement indifférents à sa présence. Il retourna chez lui en état de grande satisfaction de cette rencontre avec ces êtres vivants ayant enrichi son excursion matinale.

Il réalisa finalement que c’était la qualité de vivre le présent que lui offrait cet engagement à se lever tôt: une promesse offerte par l’aube. Se rappelant ce texte du philosophe définissant la lumière du matin : La lumière du matin inspire et expire la création, elle produit tous les êtres vivants; elle précède tout, il comprit que ce qu’il recevait chaque matin à travers cette luminosité matinale, c’était la promesse d’une belle journée toute neuve, DÈS l’aube. En revenant à son travail, il vit que quelqu’un lui avait déposé une grande feuille blanche sur laquelle était écrit à la main, ce texte.

C’était un extrait du poème Élévation de Charles Baudelaire :

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins; 

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prend un libre essor,
— Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!

 

Il en fut bouleversé. En regardant autour de lui, il aperçut le large sourire de sa voisine.

Tout sourit à qui se lève tôt : c’était là le fruit de sa promesse de… l’aube.

Pierre

Novembre 2021


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la promesse de l’aube...

(... la promesse de l’aube)

 

     Mon grand-père maternel avait l’habitude de se lever tôt, à l’aube. Il s’assoyait sur le balcon de son chalet face au lac Arnold à la porte du Maine aux États-Unis qui, selon les jours, à quelques courts instants du lever du soleil, frémissait sous les impulsions du vent matutinal ou polissait délicatement le miroir qu’il allait devenir.




    Je me suis réveillé je ne sais trop combien de fois durant la nuit, à un point tel que chacune des heures qui passaient m’apparurent l’une après l’autre dans un cortège de chiffres que mon portable accumulait dans l’espace restreint que représente le cadran pour, finalement, permettre à l’alarme de me hurler qu’il était temps de me lever, l’aube, délicatement, traversait telle une promesse les rideaux de tulle ivoire qui, sans jamais y parvenir, tentent de conserver une certaine noirceur à l’intérieur de cette chambre qui donne sur le District 2 de Saïgon, au Vietnam.

 

    C’était un homme peu loquace et, dans ses mots, résonnaient surtout des chiffres. Toute sa vie il a su compter des billets de banque, évitant, comme les hommes de sa génération et certaines l’ayant suivie, de dévoiler ce qui se murait dans son intimité. Mais les yeux savent difficilement mentir ou dissimuler sentiments et émotions. Lui, Eudore de son prénom, était sensible et émotif, ça se lisait dans son regard parfois fuyant, mais ici, dans cet endroit qu’il surnommait son “paradis terrestre”, peu ou pas d’espace pour les problèmes inhérents aux activités de chef d’entreprise qu’il était, et, parallèlement, au prêteur sur gage auprès de je ne sais trop combien de gens ; les bénéfices provenant de la vente de ses produits alimentaires et les intérêts qu’il exigeait de ses débiteurs s’engrangeaient de façon astronomique pour l’époque durant laquelle il a vécu.

 

    Il faut me préparer car on m’attend à l’hôpital Chợ Rẫy situé dans le District 5, sans aucun doute l’établissement le mieux coté pour la médecine générale et l’endroit que les Vietnamiens se recommandent entre eux si, par malchance, un problème de santé survient et que cela exige soit une hospitalisation, soit une consultation à la fine pointe de la modernité dans des domaines aussi variés que la neurologie, l’oncologie et la chirurgie, mais moi je m’y présente pour un traitement que seul cet établissement est en mesure d’offrir - l’autre se trouve à Hanoi - soit le “couteau gamma” qui permet de bombarder des lésions cérébrales, et dans mon cas, un anévrisme qui s’étend sur près de 2 centimètres situé au-dessus du crâne, vers l’arrière.




    Son prénom rime avec “aurore”, ce moment qui suit l’aube, précède immédiatement le lever du soleil alors que l’horizon présente des couleurs brillantes et rosées. Il participait à l’une et à l’autre, espérant sans doute que le jour, définitivement installé, l’invite à quitter son mirador pour s’activer comme s’il avait reçu, provenant du ciel, la promesse que tout allait lui être favorable. En homme croyant, fortement croyant, sa posture assise sur une chaise en paille rouge, toujours la même, laisse à penser qu’il prie, mais non, il médite. Prier nécessite la parole, méditer, c’est rejoindre l’âme. Cet homme peu bavard, lorsqu’il bougeait les lèvres, c’était comme s’il mémorisait un message, celui de l’aube, celui qu’elle venait de lui offrir, une promesse plus qu’une offrande. Il fallait respecter ses moments de profonde intériorité ; il faut dire, d’ailleurs  - je parle de moi qui l’ait si souvent vu dans cette posture ressemblant à une certaine prostration - que peu de choses, que ce soit le bruit des vagues éclaboussant les rochers à quelques mètres du balcon, le froufrou des feuilles grelottant dans les matins frisquets, les premiers roucoulements des oiseaux ou encore le sinistre cri du huard qui fend l’eau avant de s’y projeter pour en ressortir quelques mètres plus loin ou tout simplement, j’allais dire bêtement, mon baîllement devenu soupir, car je ne savais pas comment résister, comme lui, à ne rien faire d’autre que de l’introspection.

 

    Descendant de la voiture taxi, il n’est pas encore 6 heures du matin, je me surprends de constater à quel point tout s’active, il faut dire qu’en ces temps de pandémie - ici on préfère le mot épidémie - l’hôpital est surchargé et qu’il est interdit à ceux qui n’ont pas rendez-vous de pénétrer dans cette enceinte qui surprend autant par sa hauteur que son étendue, mais on m’attend et ici les services sont catégoriques, “ ne soyez pas en retard car vous vous retrouverez au bas de la liste des patients qui seront reçus par les médecins “, alors que ma visite a été fixée pour 6 heures 30, je peux me permettre d’observer autour de moi une fois que toutes les ablutions liées à la protection contre la covid-19 sont réalisées, je me permets donc de considérer le grouillement des activités surprenantes et diversifiées : vendeurs et vendeuses de soupe vietnamienne, d’autres, ce sont des billets de loterie, quelques chauffeurs de motocyclettes proposant à ceux qui sortent - l’hôpital fonctionne 24 heures sur 24 - et qui semblent ne pas avoir de moyen de locomotion, de les reconduire, mais le plus époustouflant demeure tous ces gens étendus à même le sol, en attente d’un parent qui doit subir un traitement quelconque ou veillent au grain, je veux dire par là qu’ils y demeureront jusqu’à la fin de l’hospitalisation d’un membre proche ou éloigné puisque l’on vient de loin pour se faire soigner ici et qu’il est interdit d’entrer à cause des mesures de sécurité que ce mastodonte de building a mis en place afin d’éviter que le sournois virus qui sévit actuellement dans Saïgon n’atteigne plus de gens encore que les quelques milliers de cas que l’on dénombre quotidiennement et que la lenteur de la vaccination ne réussira pas à enrayer avant quelques semaines.

 

    L’aube bien installée, on le croirait revenir d’un lieu inconnu, plutôt d’un lieu que lui seul connaît. Certains ont dit qu’il a toujours été profondément attaché à sa belle-mère, cette femme-roc, au moral inébranlable et à la force de caractère inaltérable. Ça serait, c’est du moins ce que l’on a répandu au sujet de la relation qui les unissait, ça serait de l’ordre du mystique dont les séances matinales pourraient en être la manifestation. Autant ma grand-mère Rose-Anna, épouse d’Eudore, fille de celle que tout le monde appelait “memère Hardy”, autant cette femme d’une beauté et d’une noblesse à nulle autre pareille était pieuse, frôlant la bigoterie, autant le modèle maternel est tout autre, davantage aérien, plus immatériel. C’est sans aucun doute à son contact que mon Eudore de grand-père a hérité de ce souci du silence sur les choses surnaturelles, cette ferme conviction qu’il existe un canal de communication entre l’humain et ce qui s’en éloigne, ainsi que de ne pas chercher à en comprendre la structure ou le fonctionnement. Mon grand-père a beaucoup été trahi dans sa vie, souvent même par quelques-uns de ses propres enfants - être le père de dix-sept enfants dont quinze ont survécu n’est pas une sinécure - mais cela ne l’a pas aigri ou, pire encore, mené à la vengeance ou la répudiation. Il a plutôt fermé les yeux et, comme le lui conseillait certainement memère Hardy, appris à pardonner. Le pardon c’est sans doute, aussi, comme une promesse de l’aube... 

 

    Il m’a fallu traverser deux immenses cours pour parvenir au département de neurologie et à l’espace réservé au traitement par “couteau gamma”, un endroit qui ressemble à tous les autres mais qui entrepose sans aucun doute la machine la plus dispendieuse de tout l’établissement, d’ailleurs, le neurochirurgien, m’expliquant cette technique hyper moderne, ne se gêna pas pour vanter l’hôpital de s’enorgueillir du spécimen qui allait me recevoir dans son antre, ainsi que quatre autres patients avant moi, et qu’il était exactement le même que ses jumeaux installés en Asie, en Europe et en Amérique, tous basés sur l’intelligence artificielle et l’informatique, ce qui a eu pour effet, non pas de réduire la douleur, malgré l’anesthésie locale, lorsqu’on t’insère des vis à raison de deux sur le front et deux autres à l’arrière de la tête, comme une espèce de masque de fer afin d’empêcher la tête de bouger d’un seul petit millimètre et que tu réalises la ressemblance avec la célèbre photo de Frankenstein sur laquelle, lui, semble être bien confortable, mais je l’avoue honnêtement, un court instant j’ai cru que j’allais m’évanouir, c’est par la force d’une pensée vers ma tante Madeleine, cette femme qui a résisté toute sa vie à des douleurs autant physiques que mentales et cela sans jamais, mais vraiment jamais, froncé les sourcils un seul instant, que cela m’a été d’un immense secours avant de sortir de cette petite pièce que maintenant je qualifie de salle des tortures, sans même songer un seul instant que j’allais devoir y revenir une fois le traitement achevé afin de m’enlever cet attirail supplicier. 

 

    Et il rentrait dans le chalet comme s’il sortait d’une profonde retraite que lui seul venait de quitter. S’affairant à préparer son petit-déjeuner, toujours le même, des rôties sur lesquelles il étalait la margarine qui fit de lui un homme riche mais qu’à ce moment-là il appelait encore le “spread”. Personnellement, ce goût ne m’a jamais emballé mais il fallait taire cela au risque de lui déplaire. Je crois bien qu’à cette heure-là nous n’avions pas encore échangé un seul mot et à moins que ce ne soit pour annoncer le programme de la journée, le silence perdurerait. Il avait reçu sa promesse de l’aube et sans soute s’imaginait-il qu’il en était de même pour moi ou tout autre personne avec qui il partagerait les prochaines heures. Nous avions à retourner vers l’autre côté des lignes, c’est ainsi qu’il nommait le passage à la douane autant américaine que canadienne et s’il ne s’agissait pas de cela, nous aurions à nous affairer à quelques occupations en lien avec le chalet alors qu’en hiver c’était de longues excursions en motoneige, certainement ce qu’il préférait le plus durant la saison froide.

 

    Inconfortablement casqué de cet attirail d’acier on m’a dirigé d’abord vers la salle d’imagerie de résonance magnétique afin de bien calibrer le tout, préalablement à mon entrée dans la machine du “couteau gamma” qui n’allait pas tarder puisque la jeune fille qui me précédait venait tout juste d’en ressortir, avec tous ses morceaux, ce qui me rassura un peu avant que l’on m’installe une sorte de cage en verre qui allait abriter mon attelage de fer et qu’on me propose de la musique pour les trente-sept minutes que le traitement allait durer, j’ai alors choisi du classique, vivant ces quelques minutes en compagnie de Mozart et Beethoven, ce qui en soit n’est pas désagréable et a eu pour résultat de calfeutrer un peu le bruit ambiant qui revenait aux trois ou quatre minutes environ, sans que je sache s’il s’agissait d’une sorte de rebondissement des rayons ionisants que l’on m’envoyait afin de faire obstacle à l’anévrisme tout en stoppant sa progression et entamant le processus de réduction, ce qui, c’est du moins ce que le neurologue m’a dit, doit s’étendre sur une période pouvant aller entre six et douze mois, avec un amenuisement des maux de tête, j’avoue que le seul fait d’envisager que ceux-ci n’allaient plus progresser m’a soulagé.

 

    Et nous revenions, le plus souvent en fin de journée, mon grand-père satisfait de ses rencontres ou des kilomètres de promenade motorisée dans les bois de l’Arnold - il possédait une 2 chevaux de Citroën pour les trois saisons autres que l’hiver qui, lui, était réservé aux nouveaux modèles que son ami Armand Bombardier, inventeur de la motoneige, lui échangeait d’une année à l’autre - et moi, ne cessant de me demander s’il avait réussi à aller jusqu’au bout de sa promesse de l’aube.

 

    Je suis sorti de cette machine plus rassuré que lorsque j’y suis entré car je voyais, je parlais, j’entendais et je pouvais sentir toutes les odeurs autour de moi, cela me permit de dire que les rayons gamma n’avaient pas endommagé d’autres parties du cerveau qui s’étaient offertes à son flux, réalisant que la promesse de l’aube, la mienne, celle de voir disparaître plus ou moins rapidement ces maux de tête qui m’assaillent depuis plusieurs mois, quelques années pour certains, il me semble qu’une majeure partie d’elle venait de se réaliser et qu’à partir de maintenant, il me fallait attendre la suite des choses, puisqu’une promesse, parfois, ne se réalise pas complètement de façon magique.

 

    Lorsque je repartais du chalet Arnold dans le Maine, dans la Cadillac qui nous ramenait vers la civilisation, toujours une seule et même question de sa part : “c’est bien le paradis terrestre ici, n’est-ce-pas ?” Ma réponse, toujours la même : “vous avez parfaitement raison.” Il clôturait la conversation par un “faudra revenir” qui me semblait relever de la promesse et nous poursuivions notre route... dans un silence le plus religieux qui soit.

 

 

Nota Bene 

 

Il y a dans le mot “promesse” cette assurance, le plus souvent verbale, de faire ou de dire quelque chose alors qu’au pluriel ce sont des  paroles prodiguées sans intention ou sans possibilité de les mettre à exécution, mais dans les deux cas, la promesse de représente une annonce, un signe.


L’aube, ce moment qui précède l’aurore alors que la lumière du soleil levant commence à blanchir l’horizon, est également un symbole de pureté, d’immatérialité, de promesse de vie, d’espoir.

 

Jean

Novembre 2021


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