mercredi 30 avril 2025

50 ans



Deux chars d’assaut fracassent les grilles protégeant l’entrée du Palais de Norodom. Ils se nomment T59 390 et T54B 843 ; nous sommes le 30 avril 1975, 12 h 30. 

Ils sont maintenant devenus des icônes nationales.
 
50 ans plus tard...

Depuis la fin de l’Opération Ho-Chi-Minh dont l’objectif était la chute de Saïgon et la réunification du pays, ce Vietnam qui, enfin, 6 ans après le décès de son libérateur changeait de drapeau, expulsait par les airs et par les eaux les envahisseurs américains, leurs marionnettes qui écrasaient sous leurs bottes une population prise en otage et vivant dans la désinformation malgré un support international formidable. 

Les exploiteurs du pays cherchent désespérément à fuir tels de lâches collaborateurs. Aujourd’hui encore on glorifie ces déserteurs, ces «boat people» qui ont tant et tant souffert... Le mérite-t-il vraiment ces fuyards aux mains ensanglantées, aux poches remplies de ce qui aura une valeur marchande, ailleurs, leur permettant de couler des jours heureux ? Le mérite-t-il vraiment ?
 
Le 30 avril 1975 le Vietnam devient un pays indépendant et libre comme l’a toujours proclamé Oncle Ho.
 
Tout est à reconstruire - les infrastructures administratives - la politisation de gens nouvellement habitués à la disparition d’un régime corrompu laissant place à un nouveau centré sur le peuple, sa dignité à retrouver, à reconquérir, à rebâtir.
 
Les blessures sont nombreuses, on a tant et tant violé durant ces interminables années de guerre : - la terre acidifiée par l’agent Orange, - les maisons brûlées, - les habitants civils et militaires ; surtout, on aura violé les espoirs d’une vie libre, empêché de briser le licou esclavagiste qui étouffait leurs âmes.  

Il aura fallu qu’un homme, infatigable, dont la foi en son pays, en sa réunification, transporte les Vietnamiens, les amenant à croire en eux et en elles, car il ne faut pas  oublier ces femmes qui menèrent des combats essentiellement importants pour la sauvegarde d’une nation porteuse d’avenir.
 
50 ans plus tard...

Le Vietnam est devenu une nation qui se ressemble, celle qu’elle a toujours été au plus profond d’elle-même, de ses ancêtres, une nation qui a éclos lorsque rassemblée malgré la trop longue césure qui tranchait son territoire en deux solitudes, C’était ne pas connaître l’âme vietnamienne. Cette volonté que certains puissants ont voulu broyer, à savoir que les gens du nord et les gens du sud seront, à jamais, incapables de s’unir, de se retrouver. Eh bien, cette volonté s’est transformée en  ardeur, peu commune, à s’approprier autant les souffrances cruellement ressenties au cœur des familles, que ce vouloir profondément ancré dans la force du travail et de la collaboration, l’assurance que l’indépendance et la liberté, maintenant acquises, durement, plus jamais, plus personne jamais ne pourra les en départir.
 



J’aurai été là, présent, fébrile, face au Palais de la Réunification - l’ancien Palais de Norodom - pour chaque 30 avril depuis 2012, coude à coude avec une innombrable foule rassemblée à 12h30 sous un soleil de plomb et plus tard en soirée alors que le temps devient tiède, participant aux réjouissances que les feux d’artifice éclairaient, feux qui, sans doute,  rappelaient à certains les détonations des kalachnikovs de 1975.
 
Aujourd’hui...

30 avril 2025, 50 ans après, jour de la Réunification du Vietnam, je lève mon chapeau et salue bien bas ce grand peuple !



Projet entre nostalgie et fantaisie... (20)

                                           C ombien de voix perdues contre un seul cri inlassablement étouffé celui qui remonte le cours du ...