dimanche 18 mai 2025

Projet entre nostalgie et fantaisie... (20)


                                          

Combien


de voix perdues
contre un seul cri inlassablement étouffé
celui qui remonte le cours du temps
qui impétueusement se lance
dans l’espace des mots nomades


    de pas égarés
contre un seul sentier qui péniblement se tord
tous ces pas menant au pied des potences
suppliciées   crevassées   fermées
sous un bouleau centenaire à l’orée des forêts


        de mains tendues
contre un seul adieu détaché au bout de soi
dans le perpétuel recommencement des siècles
qui frileusement puiseront encore
à la chiromancie des plantes vertes

            de cœurs ouverts
contre la haine qui transfigure les hommes du Yémen
de Lybie    de Syrie    d’Algérie    de Tunisie
ils déambulent sur des chemins ensanglantés
en quête d’une impossible liberté

                de regards fermés
contre un seul espoir annonçant au-delà des saisons passagères
le début d’un renouveau au cœur des icebergs
qui se vengeront à coup d’ours polaires des traîtres
gauchement engoncés dans leurs principes surannés

             
                      de temps faudra-t-il
à ce siècle sourd pour qu’armés des pinceaux de l’urgence
il grafigne les socles   griffe les piédestaux  tague aux murs  
les couleurs de l’irrémédiable cri éraillé des mouettes
hurlant aux océans leur cruelle mélancolie 

 

19 septembre 2011 
Saut 417





orchestre matinal


le violoncelle - à l’aurore - joue un prélude de Bach
les oiseaux dansent
barbouillant les nuages d’icônes multicolores

un peu en retard une voix enrouée l’accompagne
la rosée chante
sur laquelle s’octavient huit gouttes de nuit

à l’est du soleil aux branches endormies
le vent s’entortille
les notes blanches du matin doucement s’harmonisent


le violoncelle
de l’aurore joue un prélude de Bach
les hommes marchent
redressant à peine leur tête engourdie

entre si et sol un cri désespérant
reste là immobile dans l’herbe humide
à demi enfoui sous les feuilles d’un capharnaüm

la sonate en fleur majeure improvise
un air de jazz délicatement orchestré
par les musiciens d’un orphéon disparu


le violoncelle de l’aurore joue un prélude de Bach
alors que le ciel bleu harnache le brouillard
qui enrobe le clocher de l’église

de fines pellicules de pluie pianotent finement
sur la brise matinale
puis s’évaporent tels de légers coups de cymbale

au coin de la rue longue comme un air d’opéra
une triste chanson triste
s’inscrit dans le libretto du jour

 

11 octobre 2011
Saut 420





larmes sur drapeau

les larmes coulaient
vagues perdues derrière un tsunami
torrentiel mouvement
les portant vers la rive
qu’elles n’ont pas eu le temps de rejoindre


le sang des larmes
s’arrachait tels des lambeaux desséchés
torrentiel ressac
aux mains tendues   déchirées
s’offrant lui-même


les larmes sur un drapeau poussiéreux
torrentielle course
en d’indélébiles lettres de feu
tracent le mot liberté
le désert les aura promptement coagulées

 

26 octobre 2011
Saut422

Projet entre nostalgie et fantaisie... (23)

en choeur                                                             en chœur ils disent « crions plus fort   pour que personne   ne nous i...