vive allure
À vive allure
un bolide se dirige vers le mur
un bolide se dirige vers le mur
bolide vert qui s’emmure
à une vitesse incandescente
À vive allure
leur souffrance cherche blessure
les derniers mots sur la langue
comme des violences éclatées
dilacèrent leurs tympans
À vive allure
leur bolide se noie aux cendres du sang
recouvrant de bruits les murs souillés
hargneux, huit hommes hirsutes hurlaient
on accrocha un numéro muet
pour étiqueter leur cadavre
à pleine vitesse
au non vu/au non su
de tous/de toutes
agenouillés au pied du mur vert
à vive allure
on referma le bolide
puis
on nettoya le tout
proprement
à vive allure
2 mars 2009 - Saut 266
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matin retors
dans un bruit matinal
se referma la porte
ronronna la voiture taxi
la pluie appelle le verglas
trois chats se font face au bout de la ruelle
sous la voiture taxi
la fumée en nuages,
s’éfaufila
s’effrangea
s’effilocha
erra comme un fantôme
un souvenir démarre, emmêlé à la pluie,
laissant quelques traces dans la gadoue
la ruelle aura repris ses couleurs de l’aube
alors que la voiture taxi, ayant cligné de l’œil,
oubliera ce pâle ruban que le matin dénoue
quelque chose de présent dans l’absence
la nocturne noirceur se brisa
à l’heure où glissait la voiture taxi
sur des parapets abstraits
que le temps a plantés autour de la ville
elle s’installera dans la ruelle
y prendra toute la place
l’espace est mince
entre césure et coupure
on vit dans des déchirures de fumée
quelque chose d’absent dans la présence
8 avril 2009 - Saut 274