mémoire des choses à venir
oublier avoir déjà tout oublié
le passé il y a une minute
le passé il y a une minute
une heure une journée
cela arrive
cela arrive
découpler mieux ce qui vient que ce qui va
davantage les pieds sur terre
la tête vers le ciel
cela se fait
tous les dix-sept heures ne sont pas les mêmes
comme ces putains de la rue Ontario qui trottent sous la chaleur
à la fenêtre d’un alcôve chaud un ventilateur essoufflé
défait le lit
une langue noire tatouée sur le froid du trottoir
un je t’aime rouge aux lèvres noir aux yeux
bleu aux bras violets
espérer dans un trou de mémoire
qui s’emplit des choses à venir
résister au temps
tout comme le ciment de la rue Ontario
Saut 156