lundi 18 mars 2013

Petites histoires drôles



Quoi de mieux, entre quelques photos et vidéos, que ces petites histoires drôles issues de la culture populaire vietnamienne.
À Hoï An (j'aime Faifo que cette ville a porté comme nom alors que les Espagnols y faisaient le commerce) le vieux monsieur parlant français me disait qu'une des premières tâches à laquelle les communistes se sont attaqué fut de détruire les élans de culture confucéenne qui régnait dans le pays. Ils se sont aperçus, rapidement d'ailleurs, que l'on ne détruit pas en un jour ce que des siècles ont déposé dans l'âme des gens. Ce fut même, selon lui, peine perdue.
La plupart des histoires, des contes et des légendes qui tissent l'imaginaire vietnamien sont de mouture confucéenne même si de nos jours elles font partie du folklore.
Voici deux autres petites histoires suivies d'un cours rapide de langue vietnamienne.

Un malin

         Un buveur fut invité par un ami à un repas. Il voulait avoir beaucoup d’alcool, mais comme il n’était pas convenable d’en réclamer à son hôte, il imagina une ruse. Il appela l’homme qui servait à la table du maître de maison et lui dit à voix basse :

-      Mon ami, aidez-moi un peu : je ne m’y connais pas en fait de boire de l’alcool; si je déguste une seule coupe, je suis déjà ivre. Donc, faites-moi cette faveur : quand vous arriverez à ma place, versez-moi environ une demi-coupe, choisissez la coupe la plus petite. Voici, permettez-moi de vous offrir en cadeau un peu d’argent.

Il glissa un billet dans la main de l’homme qui servait. Le serviteur s’écarte dans un coin hors de vue pour examiner le billet, il vit qu’il s’agissait d’un faux. Furieux, tout au long du repas, le serviteur ne fit que choisir le verre le plus grand, ravitaillant l'’ôte en alcool; il murmurait en lui-même :

-      Puisses-tu en crever!




Je vous prie de me donner un bol d’eau froide

         Dans cette maison, il y avait un anniversaire de décès; les invités arrivèrent en foule pour le repas. Les plateaux du festin avaient été disposés l’un à côté de l’autre, remplissant la maison. Dans son affairement, le maître de maison avait oublié de donner des baguettes à un hôte.

L’hôte s’assit et attendit, mais il ne voyait toujours pas le maître de maison venir lui apporter des baguettes. Tout autour, chacun mangeait et buvait bruyamment. L’hôte appela alors le maître de maison :

-      Eh! Maître, venez ici, voulez-vous me faire une faveur?

Le maître de maison se hâta d’accourir. L’hôte, se penchant à son oreille, lui dit :

-      Donnez-moi, je vous prie, un bol d’eau froide.

Surpris, le maître de maison demanda :

-      Oh! Pourquoi avez-vous donc besoin d’eau froide?
-      Pour me laver les mains, je mange avec mes doigts!





Une autre langue

La plus grande difficulté dans l’apprentissage de la langue vietnamienne réside à distinguer les différents tons. Elle comporte six (6) tons dans la langue standard qui sont notés dans l’écriture par des symboles placés au-dessus et en dessous de la voyelle centrale de la syllabe. On doit faire attention de ne pas confondre les marques qui servent à distinguer les voyelles et celles que l’on utilise pour noter les sons.



Voici un exemple à partir de la voyelle «a» :
ton 1           ta                je
ton 2                          sorcière
ton 3                          douzaine
ton 4           tả                décrire
ton 5                          lange
ton 6            tạ              poids

Comme vous le constatez selon la tonalité, le sens du mot est changé.

Le ton est la hauteur musicale et la courbe mélodique sur lesquelles doit être prononcée une syllabe. Les six (6) tons se répartissent en deux registres : le haut et le bas. Ça donne donc :
. un haut-égal  . un haut-montant  . un haut glottalisé;
. un bas-égal    . un bas-glottalisé   . un bas descendant-montant.

Et je ne vous dis pas qu’en plus on distingue des différences entre le Nord, vers Hanoï, le Sud, vers Ho-Chi-Minh et vers le Centre autour de Hué.

À la prochaine


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