jeudi 14 mars 2024

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 5



TIRÉ À PART... # 5

DÉPRESSION

                              )()()  ( Psychopathologie )  ()()(


Symptomatologie

 

     La dépression est un état handicapant qui peut défavorablement affecter la famille, la scolarité, le travail, le sommeil, l'alimentation et la santé en général. Son impact sur le fonctionnement et le bien-être est comparé à celui des conditions cliniques chroniques comme le diabète.

Un individu souffrant d'un épisode dépressif majeur montre habituellement une très forte baisse de moral, ce qui affecte négativement son point de vue sur tout son environnement, et une incapacité à prendre du plaisir lors d'activités qu'il considérait auparavant agréables. Les individus atteints de dépression peuvent ruminer ou être préoccupés par des pensées ou sentiments d'impuissance, d'inutilité, de regret ou culpabilité, de désespoir et de haine envers eux-mêmes. Dans certains cas plus graves, ils peuvent également être victimes de psychose. Ces symptômes incluent la paranoïa, des délires ou, moins communément, des hallucinations, habituellement désagréables. D'autres symptômes de la dépression peuvent inclure des difficultés à se concentrer et à retenir des informations (en particulier chez les patients souffrant de symptômes psychotiques ou mélancoliques), un retrait d'activités familiales ou sociales, une libido réduite, et des pensées de mort ou de suicide. L'insomnie est fréquente chez les individus dépressifs. Habituellement, ils se réveillent tôt sans réussir à se rendormir par la suite. L'insomnie affecte au moins 80 % des individus dépressifs. L'hypersomnie, ou excès de sommeil, peut également survenir. Certains antidépresseurs peuvent favoriser l'insomnie à cause de leurs effets stimulants. Plus généralement, une clinophilie est associée à la sédentarité et au manque d'exercice physique.

Un individu souffrant de dépression peut montrer des signes non psychiatriques comme des maux de tête ou des problèmes de digestion. Les problèmes physiques sont les problèmes les plus répandus dans les pays en voie de développement, selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé. L'appétit diminue souvent, causant une perte de poids, mais dans certains cas l'appétit peut augmenter et causer alors une prise de poids importante. L'entourage du patient peut remarquer chez ce dernier un comportement actif ou léthargique. Des individus dépressifs plus âgés peuvent montrer des symptômes cognitifs comme une perte significative de la mémoire et une très grande lenteur dans les mouvements. La dépression est également présente chez les personnes âgées souffrant de symptômes physiques, comme ceux de l'accident vasculaire cérébral ou autres maladies cardiovasculaires, la maladie de Parkinson et la bronchopneumopathie chronique obstructive.

 

Comorbidités

 

    La dépression est fréquemment présente dans de nombreux problèmes psychiatriques. Les résultats du National Comorbidity Survey  (1990-1992) rapportent que 51 % des individus dépressifs souffriraient d'anxiété durant toute leur vie. Les symptômes anxieux peuvent avoir un impact sur le trouble dépressif, causer une guérison tardive, une augmentation du risque de rechute, ainsi qu'un plus grand handicap, et des risques élevés de suicide. Il existe un lien entre le stress, l'anxiété et la dépression qui peut être mesuré et démontré biologiquement. Il existe un risque élevé d'abus substantiel et d'alcoolo-dépendance, et environ un tiers des individus diagnostiqués de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité développent une dépression comorbide. La dépression est aussi fréquemment retrouvée chez les individus souffrant de trouble de stress post-traumatique.

La dépression accompagne souvent les douleurs physiques intenses. Un ou plusieurs symptômes douloureux surviennent à 65 % chez les patients dépressifs, et environ 85 % des patients victimes de douleurs souffrent de dépression. La prévalence est plus faible en médecine générale qu'en pratique spécialisée. Le diagnostic de la dépression est souvent inexistant ou tardivement effectué, et la dépression peut s'aggraver avec le temps. Elle peut également s'aggraver lorsque les symptômes dépressifs sont incorrectement traités.

 

Pronostic

 

    Seul un petit pourcentage de patients non traités voient leurs symptômes de dépression s'améliorer spontanément. Ainsi, des patients non hospitalisés sur liste d'attente montrent une réduction de 10 à 15 % des symptômes en quelques mois, avec environ 20 % qui n'entrent plus dans les critères d'un épisode dépressif. La durée moyenne d'un épisode est estimée à 23 semaines, avec une plus grande chance de guérison dans les 3 mois.

Des études montrent que 80 % des patients souffrant d'un premier épisode dépressif majeur seront une nouvelle fois atteints d'au moins un épisode de plus dans leur vie, avec une moyenne de quatre épisodes dans leur vie. D'autres études de population indiquent qu'environ la moitié de ceux ayant souffert d'un épisode (traité ou non) récupèrent et guérissent bien, tandis que l'autre moitié d'entre eux seront atteints d'au moins un autre épisode, dont environ 15 % feront l'expérience d'une récurrence chronique. Des études accueillant des patients hospitalisés suggèrent une chance réduite de guérison et un plus grand risque de chronicité, tandis que des études sur la plupart des patients non hospitalisés montrent qu'environ tous guérissent, avec une durée moyenne d'un épisode de 11 mois. Environ 90 % des patients souffrant de dépression sévère ou psychotique, dont la plupart rencontrant des critères d'autres troubles mentaux, font l'expérience d'une rechute.

Le risque de rechute s'accroît lorsque les traitements ne parviennent pas à guérir totalement les symptômes. Des prescriptions d'antidépresseurs sont recommandées quatre à six mois après guérison pour éviter toute rechute. Une étude par essai randomisé contrôlé indique que la prise continue d'antidépresseurs après guérison peut réduire les risques de rechute à 70 % (41 % par placebo contre 18 % par antidépresseur). L'effet préventif dure probablement pendant au moins les 36 premiers mois après utilisation.

Les individus souffrant d'épisodes répétés de dépression requièrent un traitement à long-terme pour éviter les risques de développer une dépression plus longue et plus sévère. Dans certains cas, les individus se doivent de prendre leur traitement pendant un long moment ou pour le reste de leur vie. Les cas dans lesquels les chances de guérison sont réduites sont associés à un traitement non-adapté, des symptômes initiaux sévères qui peuvent impliquer psychose, un développement précoce des symptômes, des antécédents d'épisodes, une guérison partielle après un an, un trouble médical ou mental préexistant, voire également des problèmes familiaux.

Les individus dépressifs ont une espérance de vie raccourcie par rapport aux individus non-dépressifs, en partie à cause du risque élevé de décès par suicide. Cependant, le risque de mortalité élevé des individus dépressifs peut impliquer d'autres causes, dont la susceptibilité de développer d'autres conditions médicales comme les maladies cardiovasculaires. Plus de 60 % des suicides impliquaient des troubles de l'humeur, dont la dépression, et le risque est particulièrement élevé chez un individu marqué par le désespoir ou souffrant à la fois de trouble de la personnalité borderline et de dépression. Aux États-Unis, le taux de suicide associé au diagnostic de dépression est estimé à 3,4 %, avec un risque plus élevé chez les hommes (7 %) que chez les femmes (1 %) (bien que les tentatives de suicide soient plus fréquentes chez les femmes).

La dépression est souvent associée au chômage et à la précarité. La dépression est actuellement la cause principale de maladies liées au statut socio-économique en Amérique du Nord et dans d'autres pays à hauts revenus, et la quatrième cause principale mondiale. En 2030, elle semblera être la seconde cause principale mondiale après le SIDA, selon l'Organisation mondiale de la santé




















lundi 11 mars 2024

Un être dépressif - 13 -

 


Un être dépressif

- 13 -

Des fleurs, des feuilles, des tiges
et
des racines...


    Dans le merveilleux monde de la politique, lorsque l’on attribue le titre de ‘’plante verte’’ à un ou une élue, et si, de surcroît, il ou elle s’adresse au public utilisant la ‘’langue de bois’’, on s’attend à rencontrer une personnalité pour le moins quelconque… inactive et peu bavarde.

Ce qui caractérise une plante ce sont les éléments qui la composent : les racines, la tige, les feuilles et les fleurs. Le lecteur / la lectrice me voit sans doute venir avec mon pot de grès. De la classe animale ( le pagure dont je faisais mention dans le dernier billet ) je passe au végétal. Perspicacité quand tu nous tiens !

À mi-chemin entre Doha (Qatar) et l’aéroport international de Montréal, je fus envahi par une réelle certitude : jamais je ne quitterai cet avion vivant. L’inconfort, autant physique que moral, était à son maximum ; je ne parvenais plus à trouver une position vivable sur mon siège… ne parvenais plus à me lever afin de marcher dans les allées de l’avion… je devais être complètement désagréable pour ma voisine qui ne cessait de soupirer afin de manifester son embarras… un court instant j’ai souhaité que le Boeing 747 de Qatar Airways s’écrase…

Tentant de chasser ce profond malaise, j’ai dû vérifier mon passeport une multitude de fois ainsi que mon ArriveCAN sans que cela ne réduise le temps restant à parcourir. Au risque de me tromper, je peux dire qu’à ce moment-là je réalise qu’au-delà des continuelles fixations sur mon état de santé physique, autre chose  infecte mon cerveau.

(J’apprendrai plus tard, en fait au début de ma thérapie avec la psychologue, qu’une personnalité anxieuse comme la mienne a une vision du monde continuellement marquée par l’anxiété, prévoyant toujours le pire, de manière consciente ou non.)

Lorsque l’avion se pose sur la piste, nous sommes le 5 novembre 2021 en milieu d’après-midi. Je sors, masqué et entièrement ahuri, reçu par mes amis F* et D*. Une attaque frontale m’assaille, menée par la fatigue, les maux de tête, les étourdissements, les vertiges accompagnés de nausées, les palpitations cardiaques pires que celles qui ont perturbé mon voyage et une poignante sensation d’étranglement.

S’amorce alors ma quarantaine obligatoire et scrupuleusement vérifiée par les autorités canadiennes.



    La seule chose dont je me souviens c’est qu’il fait froid. Très froid. Et cette froidure m’attaque aux os sans plus jamais me quitter. 24 heures sur 24 je l’éprouve. Puis ça se métamorphose en froideur. Sans pouvoir l’expliquer - aujourd’hui je peux l’écrire - graduellement, tout autour de moi se transforme littéralement en insensibilité, en frigidité et il me semble y répondre par une impassibilité que ma psychologue nommera de l’ataraxie, ce qui induit une certaine forme d’indifférence caractéristique de certaines névropathies obtenue sans l’influence d’agents neurologiques supprimant toute réponse réactionnelle. À ce moment je ne suis aucunement médicamenté, même pour les problèmes cardiaques qui exigeaient une prise quotidienne de perindropil.


Montréal,       

                                                                   c'est du début de la quarantaine jusqu’à la fin du mois de février 2022.

Rien n’évoluera physiquement, moralement encore moins. Je ne parviens pas à rétablir les notions d’espace (de lieu) et de temps. Ma dépendance s'accentue et j'ai comme l'impression que mon personnage imaginaire se dispute avec un être de plus en plus dépressif.

Pour établir un lien entre la plante verte et ce séjour montréalais, je dirais des fleurs, qu’elles sont tombées, les feuilles, flétries et la tige, fortement frigorifiée.


SAINT-HYACINTHE

 

    Comme il a été mentionné antérieurement, mon retour à Saint-Hyacinthe se départage en deux temps : février 2022 à octobre de la même année et puis celle qui mène à aujourd'hui.  

Les sept mois (février à octobre) je les vis chez Da* qui a accepté de recevoir celui qu’elle ne reconnaît pas et avec qui elle tentera de s’adapter, consciente qu’il sera difficile de vivre avec quelqu’un qui croit encore qu’il faut ‘’mourir, avant que ça aille mieux’’. Difficile de partager son espace avec quelqu’un qui cherche le sien.

À ce moment-là, il est compliqué de trouver un appartement surtout pour un dysfonctionnel qui n’a encore acquis aucune indépendance et, surtout, peine à prendre des décisions même les plus élémentaires. Si Phuoc m’avait interrogé sur mon état général, je lui aurais répondu en pourcentage : 50% et moins.

Cette phase de ma vie d’être dépressif se façonne autour de quelques missions à accomplir. Renouer avec les Filles et leur mère qui ont perdu de vue leur père depuis près de trois années ; établir rapidement un bilan de santé physique ; chercher un appartement ; recourir à de l’aide pour mon état de santé mentale.


(Je garde pour un prochain billet les démarches entreprises afin de me replacer dans la famille ; elles méritent d’être décrites correctement.)


Le bilan de santé conclut que l’aspect physique, compte tenu de ce que j’ai vécu au Vietnam, ne signale rien de majeur et centrer mon attention sur ma santé mentale.

Avant de trouver la psychologue qui m’accompagne, j’aurai passé en revue toutes les ressources disponibles, autant publiques que privées, mais elles sont complètement surchargées en raison des séquelles laissées par la pandémie de covid-19.

Je serai en mesure de quitter Da* pour emménager dans mon propre logement, à la fin du mois de septembre 2022. J’y suis toujours et très heureux d’y être.

Entre ces dates, n’eut été des Filles et leur mère, de mon frère Pierre et ma belle-soeur Claire, auxquels s’ajouteront des amis (des véritables, de ceux qui te reçoivent, t’ouvrent les bras sans condition et sans arrière-pensées) et puis les inévitables coupures avec ceux et celles dont il me semblait que la confiance nous habitait, mais qui se sont avérés des fleurs qui tombent, des feuilles qui fanent et de précaires tuteurs pour une tige pétrifiée, n'eut été ces personnes essentielles, où en serais-je ?

Entre ces dates, aujourd’hui je le constate et peux l’écrire, ce fut de l’attente, cette forme de dépendance confuse et désordonnée. Ce fut, aussi, un temps entièrement nonchalant, apathique, paresseux et indolent.  Mes journées ne furent que des heures qui passent, sans qu’aucun projet ne puisse me stimuler. Sans lecture. Sans écriture : entre avril 2021 et mars 2022, soit onze (11) mois, je n’aurai publié que six (6) billets sur le blogue. Ce seront ceux que l’on a nommé ‘’Otium’’, mon frère Pierre et ma belle-soeur Claire.

Un être dépressif dépendant en attente de mouvement. Un mouvement du soleil, celui de l’eau pour la plante verte encore à la recherche d’un tuteur pour sa tige glacée…

Il vint début octobre 2022 
lorsque je pris conscience 
que l’essentiel 
est 
dans les racines.

À la prochaine
 


jeudi 7 mars 2024

Un être dépressif - 12 -

 


Un être dépressif

-  12  - 

Les derniers longs mois à Da Nang...
reclus, enfermé, claquemuré et cloîtré
comme un pagure inquiet.

 

    Le mois d’avril 2021, finalement derrière moi, j’anticipe maintenant les prochains comme pouvant s’avérer imprévisibles. Trois ans plus tard, scrutant ce passé, relisant des textes écrits au cours de ladite époque*, je réalise à quel point le personnage imaginaire, alors que je quittais  l’hôpital psychiatrique, m’a suivi. Et tellement d’autres choses que je vais tenter d’éclaircir dans ma démarche de remise en ordre de l’espace et du temps.

 

*     Le principal texte datant de cette époque s’intitule MA SITUATION (il n’a pas été publié sur le blogue que vous consultez actuellement) dans lequel j’essaie, le plus régulièrement possible, de circonvenir mon état sanitaire ainsi que le peu d’activités que je réalisais. Relu aujourd’hui, une question me saute aux yeux : quel est le rôle joué par le personnage imaginaire qui m’a accompagné à l’hôpital psychiatrique dans l’écriture de cet agenda dont les premières lignes datent du 19 mai 2021 ? Une seconde : ma tentative de suicide n’est pas liée avec une problématique de santé mentale, mais de santé physique se dégradant et, méthodiquement, installait un dysfonctionnement psychique. À l’époque, je n’ai aucune conscience de cela. Si j’approfondis un peu, je découvre que la routine implantée dès la sortie de l’hôpital, se déroule sous le leitmotiv suivant : “Plus question de retourner dans un hôpital vietnamien.” Je poursuis la marche quotidienne. Progressivement l’appétit revient. Le sommeil, toujours chaotique. Un certain suivi médical une fois que j’eus rencontré le cardiologue Dr Lu qui émit l’hypothèse que les maux de tête seraient en lien avec mes carotides opérées en 2018. L’IRM qu’il me prescrit décèle un anévrisme au cerveau qu’une certaine urgence à soigner imposerait. La reprise de contact avec mes Filles, mon frère Pierre et ma belle-soeur Claire et mon amie F* de Montréal avec qui j’avais voyagé à Paris et à Prague, consolait mon isolement en raison des interdictions dues à la covid. Finalement, répondre à l’incessante question : demeurer au Vietnam ou retourner au Québec ?.

 

L’image du pagure (ou bernard-l’hermite) est celle qui peut le mieux définir qui je suis au moment de mon retour au 401. Crustacé invertébré, il ressemble à un homard, mais aucune carapace ne protège son mol abdomen. Il a huit pattes, deux pinces, deux yeux ainsi que deux antennes. À mesure qu’il grandit, il change d’habitation pour une carapace plus grande, la coquille vide d’un autre crustacé pour se protéger.

Complètement démembré, me déplaçant avec une lenteur inouïe, vivant dans ce brouillard enveloppant qui m’habite, m’obligeant à un immobilisme déconcertant et surtout, peu de volonté de me reprendre en main, soumis à la tutelle de mon ami Phuoc, sans qui, mon retour au monde eut été impossible. Il sera boussole et gyroscope jusqu’à mon départ pour le Québec, en novembre 2021.

Ayant étudié en philosophie, cet être spirituel a vécu une situation semblable (au Québec on la définirait comme “proche aidant”) alors qu’il prit en charge ses grands-parents souffrants, à la porte de l’au-delà. Je crois qu’il maîtrise la distance entre lui et ceux qui souffrent.

Je me sens dépendant et aussi peu combatif que le pagure, cette  espèce de crabe ; étant né sous le signe du Cancer, la similitude tombe sous le sens. La dépendance, de cette période jusqu’à tout récemment, est ce qu’il faut retenir et ce qui le mieux définit ces interminables mois. Ai-je appris à mieux la gérer, voire, à la limite, la délimiter ? Je crois qu’entre avril 2021 et octobre 2023, elle m’a complètement embobeliné.

Pour y aller chronologiquement, je diviserai cette période en quatre temps :

Vietnam (1);

Montréal (2);

Saint-Hyacinthe (3);

Saint-Hyacinthe bis (4).


 VIETNAM

DA NANG  

 


                                                           Un être dépressif et le chien CaCao.

 

    La première partie, d’avril à novembre 2021, se déploie à Da Nang. Phuoc, à la demande du médecin qui m’a vu avant de quitter l’hôpital psychiatrique, devient responsable de la gestion des médicaments. Lors d’un renouvellement de ceux-ci, je rencontre le Dr Lu qui établit un lien entre mes maux de tête et les carotides, me proposant un traitement au “barolex” - injection quotidienne du produit devant éliminer ou du moins atténuer les étourdissements et maux de tête. Ce cardiologue s’exprime très bien en français, ayant vécu en France durant une dizaine d’années,  m’a également prescrit un examen IRM à la suite duquel on diagnostique un anévrisme qu’il faut, selon lui, corriger rapidement. Un neurologue parle du “gamma knife”, chirurgie disponible qu’à Saïgon ; tous les moyens de transport pour s’y rendre étant inaccessibles en raison des restrictions liées à la pandémie, on reportera jusqu’en octobre.

En plus de gérer la médication, mon voisin de palier m’impose une routine quotidienne comprenant deux pôles : marche seul autour du quartier en avant-midi et une marche plus longue avec le chien CaCao et lui à 17 heures. Je dois aussi continuer à m’alimenter.

Ce régime concomitant doit s’harmoniser avec les règles sanitaires imposées par la ville de Da Nang auxquelles s’ajoutent celles du gouvernement vietnamien. Elles auront pour conséquence de m’empêcher de prendre un avion pour revenir au Québec au mois d’août ; les aéroports ayant annulé tous les vols quelques jours avant le départ. Il faut décoder ici que ma décision est prise : ça sera retour au pays.

Ma condition physique devient bifonctionnelle : un jour il me semble que ça va mieux, puis le lendemain, repli à la case départ quand ce n’est pas un recul plus prononcé. Phuoc exige qu’à tous les matins j’attribue une cote en pourcentage afin de qualifier mon état général. Ça fluctue entre 45% et 75%, ce qui n’est pas rigoureusement scientifique et sans doute bien difficile pour lui d’en décoder le caractère.

Il y eut un temps - cela dura plus de deux semaines - au cours duquel nous fûmes contraints de demeurer dans l’appartement, interdiction de sortir sans raison valable. C’est au moment combien tendu du renouvellement de mon visa. Le principe est simple à comprendre : pas de visa, on est dans l’illégalité, ce qui signifie qu’il faut quitter le pays avec interdiction formelle d’y remettre les pieds, mais sans visa, impossible de quitter le pays. Par chance (certains ont dit par imprudence) risquant de le perdre, je poste mon passeport à une amie à Saïgon afin qu’elle voit à le renouveler. Cela mettra un certain temps, exigeant un certain... “pushing”, en d’autres mots, sortir le porte-monnaie.

C’est à cette période que, tous les jours, je discute avec F*, mon amie de Montréal devenue une confidente. À mes plans A qui trop souvent s’effritent, elle suggère des plans B.

 

SAIGON

 

    Lorsque Phuoc et moi partons pour Saigon, vers la fin du mois  d’octobre, je m’installe chez des amis dans le District 2. Le rendez-vous avec un neuro-chirurgien à l’hôpital Cho Ray a été programmé par le Dr Lu à Da Nang. Nous dûmes le déplacer en raison d’une tempête tropicale nous paralysant dans le wagon du train, de sorte que la durée du trajet passe de 19 à 29 heures.

La chirurgie (“gamma knife”) aura lieu fin octobre à l'hôpital Cho Ray ; rassuré par le médecin que cela ne m’empêchera pas prendre l’avion le 4 novembre 2021, à 23h50.

 

Hôpital Cho Ray (Saïgon)

 

À minuit mon visa ne sera plus valide.

J’ai souvenance qu’une fois assis dans l’avion, la pression qui flottait au-dessus de moi depuis des mois sans que je ne puisse la faire disparaître, me tombe dessus comme une tonne de briques.

Tout mon système nerveux s’écroule.

Le voyage durera vingt-neuf (29) heures.

En transit à Doha (Qatar) je réalise que les dernières heures avant Montréal seront infernales..

Ça sera le pire voyage de ma vie...

 

À la prochaine


 

mardi 5 mars 2024

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 4



 TIRÉ À PART... # 4

                        DÉPRESSION

 

    La dépression appelée dépression caractériséedépression clinique ou dépression majeure, est une maladie psychiatrique caractérisée par des épisodes de baisse d'humeur accompagnée de plusieurs autres symptômes tels qu'une faible estime de soi, des difficultés à se concentrer ou à mémoriser, d’une perte ou prise de poids plus ou moins importante, de troubles du sommeil, ainsi que d'une perte de plaisir ou d'intérêt (anhédonie) dans des activités habituellement ressenties comme agréables par la personne.

Cet ensemble de symptômes (syndrome individualisé et anciennement classifié dans le groupe des troubles de l'humeur par le manuel diagnostique de l'association américaine de psychiatrie) figure depuis la sortie du DSM-5 en mai 2013 dans la catégorie appelée « troubles dépressifs ».

Le terme de « dépression » peut s’avérer ambigu ; il est en effet parfois utilisé dans le langage courant comme abus de langage pour décrire d'autres troubles de l'humeur ou d'autres types de baisse d'humeur moins significatifs qui ne sont pas des dépressions proprement dites.

La dépression est une maladie handicapante qui peut retentir sur le sommeil, l'alimentation et la santé en général avec notamment un risque de suicide dans les cas les plus graves (notamment dans la dépression mélancolique), ainsi que sur la famille, la scolarité ou le travail. Aux États-Unis, approximativement 3,4 % des individus souffrant de dépression meurent par suicide et plus de 60 % des individus qui se sont suicidés souffraient de dépression ou d'un autre trouble de l'humeur. Les individus souffrant de dépression ont une espérance de vie raccourcie par rapport aux autres individus, en partie à cause d'une plus grande susceptibilité à d'autres maladies et au risque de suicide. Les patients actuellement ou anciennement dépressifs sont parfois stigmatisés.

 


Hypothèses causales

 

    Les facteurs causant la dépression peuvent être, selon les hypothèses, biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux.

Le modèle biopsychosocial, par exemple, met en avant une interpolation de ces facteurs.

Le modèle diathèse–stress propose que la dépression, provenant d'une vulnérabilité préexistante, survient lors d'événements stressants dans la vie d'un individu. La vulnérabilité préexistante peut comprendre une influence génétique.

Des chercheurs concluent que la variation du gène codant le transporteur de la sérotonine (5-HTT) affecte les risques de dépression lorsque des individus font face à des événements très stressants. Plus précisément, la dépression peut succéder à de tels événements, mais semble plus probable chez des individus possédant un ou plusieurs allèles (variants)courts du gène 5-HTT.

L'héritabilité de la dépression sévère (c'est-à-dire le degré avec lequel les différences individuelles d'apparition sont dues à des différences génétiques) serait d'environ 40 % chez les femmes et 30 % chez les hommes dans la population européenne.

La dépression peut être causée directement par des lésions du cervelet, comme dans le cas du syndrome cognitivo-affectif cérébelleux (i.e un syndrome combinant des signes cognitifs et affectifs).

Les modèles interactifs avancent une validation empirique. Par exemple, des études par cohortes démontrent la manière dont la dépression apparaît depuis un comportement dit normal..

Cependant, d'autres chercheurs contestent l'hypothèse sérotoninergique ainsi que de tout déséquilibre chimique cérébral comme facteur causal, en ce sens la dépression ne serait pas réductible à un désordre biologique, mais le consensus actuel reste en faveur d'une intrication entre des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux.

 

)(

 

    Les troubles de l'humeur identifiables au syndrome dépressif majeur peuvent aussi être causés par la consommation de drogues à long terme, l'abus de drogue, ou le sevrage de certains sédatifs ou de drogues hypnotiques.

Des recherches en psycho-nutrition établissent un lien entre alimentation et risques de dépression. Divers aliments sont associés à une augmentation de l'incidence des dépressions : les aliments ultra-transformés, les aliments frits, la viande transformée, les produits laitiers riches en gras, les céréales raffinées, le sucre. Inversement, la consommation de fruits, de noix, de légumes et de céréales complètes ainsi que le poisson diminue le risque. Une intoxication chronique au mercure peut entraîner l’apparition d'un état dépressif.


À la prochaine                


 

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 5

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