vendredi 21 septembre 2018

CHRONIQUES VIETNAMIENNES



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          Ça y est, le 3ième débat (un face à face celui-là) présenté sur les ondes de TVA, fait partie des archives. Je l’ai visionné à partir du site web « Gang  de caves » qui le retransmettait une heure après sa fin. Il ne faut pas voir dans le vocable dudit site une quelconque allusion à que ce soit, à quoi que ce soit.

Je l’ai suivi ayant en tête qu’il s’agissait d’un troisième affrontement, que chacun des débatteurs a eu le temps de revoir les précédents leur apportant les correctifs nécessaires, soit à leur performance, soit à leur argumentation, mais surtout conscients que la partie, loin d’être jouée, ils se devaient de donner leur 110%.

Les derniers sondages ont pimenté ces deux heures durant lesquelles on n’allait pas se faire cadeaux. Jean-François Lisée le premier, attaquant Manon Massé, et cela d’entrée de jeu, aura possiblement refroidi l’atmosphère, mais sonner une alarme, celle que de s’attaquer devait être accompagnée d’un peu de courtoisie et surtout rester dans les limites du vérifiable. Ses propos, retournés contre lui, l'ont dépeint comme un être arrogant, ce à quoi justement il a travaillé fort pour faire disparaître cette opinion dans la tête des gens. Lorsqu’il a traité le Premier ministre de menteur, cela n’a pas augmenté son potentiel de sympathie.

François Legault jouait son avenir politique, sa crédibilité et surtout il devait évacuer de l’esprit des électeurs qu’il n’a absolument pas la stature intellectuelle d’un Premier ministre. Il n’aura pas suffi qu’il parle avec son cœur, comme il l’a mentionné, il nous a, à nouveau, montré le même visage, le même discours et aussi qu’il ne semble pas vouloir changer. Pourtant le changement est la pierre angulaire de sa campagne.

Plus beige que Philippe Couillard, est-ce vraiment possible ? Il a encaissé les coups, entre autres ceux portant sur l’éthique, laissant voir que son désir de transparence, ce qu’il avait tant et tant décrit lors des élections de 2014, ne s’est pas réalisé. Il faisait tout sauf un Premier ministre. Piteux même à l’occasion.

Manon Massé a suivi son plan de match : informer les électeurs sur les grandes orientations de Québec Solidaire. Elle a su, je crois, se montrer rassurante faisant taire les critiques qui l’assomment avec les « irréaliste », « impossible », « pelletage de nuages ». L’urgence de la situation l’exige, et sans montrer alarmiste, Manon Massé a démontré qu’elle possède bien ses dossiers et que le peuple est au cœur de son action.

Dans les trois billets portant sur la campagne électorale, j’ai évité volontairement d’utiliser certains mots qui nous sont servis fort souvent autant par les politiciens eux-mêmes que par les commentateurs : le populisme et la démagogie.

En politique, le mot « populisme » prend un sens péjoratif. Il est défini comme un discours politique s’adressant aux classes populaires, fondé sur la critique du système et de ses représentants.

La « démagogie » se saisit mieux en terme de concept si l’on définit « des propos démagogiques » : ils sont proférés dans le but d’obtenir le soutien d’un groupe en flattant les passions et exacerbant les frustrations et les préjugés populaires. Voici pourquoi le démagogue utilise des propos délibérément simplistes, sans nuances, dénaturant la vérité et faisant preuve d’une complaisance excessive. Il fait ainsi appel à la simplicité, voire à la paresse intellectuelle, en proposant des analyses et des solutions qui semblent évidentes et immédiates. Il ne fait pas appel à la raison et ne recherche pas vraiment l’intérêt général.

-       - Ces deux définitions proviennent d’un dictionnaire et non le fruit de mes connaissances. 
Je vous laisse à réfléchir sur ces deux définitions, à vous de voir si elles s’appliquent à nos chefs en campagne électorale. Un petit détail qui est apparu de manière constante dans ce face à face : tous les chefs répétaient « les gens me disent », « j’entends ».

Revenons au débat III.

Je vous livre en vrac mes observations qui, chronologiquement, suivent l’ordre du jour auquel Pierre Bruneau devait s’en tenir. Deux mots sur le modérateur : comme il a dû trouver la soirée longue! Il a peiné durant ces deux heures à faire régner la discipline, ramener un débatteur sur le sujet à discuter, intervenant je ne sais trop combien de fois.


Santé

JFLisée : on est à risque de compressions avec le PLQ et la CAQ.
PCouillard : nourrir une famille avec 75$ par semaine…
FLegault : verbatim :  un rattrapage pour rattraper…

Éducation

JFLisée : il aura bouché François Legault sur les maternelles 4 ans, citant l'exemple de l’Ontario qui a lancé ce projet en 2011. Il est donc trop tôt pour tirer des conclusions sur l’efficacité ou pas de la mesure.
FLegault : verbatim : les enfants vont corriger leurs problèmes à cause des maternelles 4 ans.
MMassé : elle a rappelé que le ratio à la maternelle est de 17 enfants alors qu’il est à 10 dans les CPE.

Immigration et identité


FLegault : . Je suis pas parfait, il m’arrive de faire des erreurs.
                 . On ne veut pas les expulser, on ne va pas les accepter.
                 . verbatim : Le gouvernement a eu un échec.

Les interventions du chef de la CAQ laissent à penser que le nombre d’immigrants pourrait fluctuer avec le temps.

MMassé : c’est vous monsieur Legault qui avez mis la hache dans les COFI.
PCouillard : Gardez votre calme, monsieur Legault.
JFLisée : Il y a plus de membres jeunes au PQ que le nombre total de membres à la CAQ.

François Legault, sur la question de l’indépendance du Québec, se montre mal à l’aise en raison de son passé au PQ.

Économie et finances publiques


MMassé : Facile, selon François Legault, de créer des jobs à 25$/30$/40$ de l’heure, mais incapable d’augmenter le salaire minimum à 15$.
                 La transparence, monsieur Couillard… pas certaine.
PCouillard : verbatim, parlant des représentations québécoises à l’étranger :
                    … on est présent sur tous les continents, même ceux du Québec.
FLegault : verbatim, … les tarifs sont causés par les éoliens.
JFLisée :  verbatim, … le PQ, grand parti de la coalition…

À chacune des questions qu’on lui pose, François Legault commence par « Bon ».

Avez-vous remarqué que Philippe Couillard n’a pas une belle dentition ? Trop dispendieux sans doute que de voir un dentiste!


Finale


Ce débat face à face aura-t-il changer la donne ? Difficile de le dire, mais chose certaine il clôt les échanges directs entre les chefs qui maintenant retournent à leur autobus respectif. Fatigués sans doute… soulagés certainement.

Le 1er octobre, c’est dans moins de deux semaines. On le dit, en politique ça représente une éternité.

Quel conseil puis-je leur donner, à chacun d’eux.

À Philippe Couillard : arrêter de copier l’allure de Stephen Harper… drabe et plate.
À François Legault : accrocher un sourire vrai à son visage et se faire discret jusqu’à la fin.
À Jean-François Lisée : se concentrer sur sa circonscription de Rosemont et revenir à celui qu'il était, il y a quelques jours encore.
À Manon Massé : multiplier les bains de foule, cela l’énergise au plus haut point.

La situation actuelle des quatre chefs dans leur propre circonscription :

Philippe Couillard (Roberval) en avance de 13 points sur le candidat de la CAQ.
François Legault (L’Assomption) en avance de 21 points sur le candidat du PQ.
Jean-François Lisée (Rosemont) en avance de 4 points sur le candidat de QS.
Manon Massé (Sainte-Marie/Saint-Jacques) en avance de 21 points sur le candidat du PLQ.

Remarquons que les 4 chefs de parti sont suivis par des candidats représentant chacun des autres partis.

(Chiffres tirés de Too Close To Call, en date du 20 octobre 2018).

Le prochain billet fera une synthèse de la campagne électorale et présentera mes dernières prédictions.

À bientôt

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