samedi 25 avril 2020

IL NE FAUT PAS... - 2 -




Parler du coronavirus, certainement le sujet le plus répandu pour le moment, apporte certaines interrogations. Nous avons abordé, dans un premier billet, celle du temps et celle du manque, quelles seraient les autres ?

Selon moi qui ai la chance - je sais que ce mot peut paraître grossier - de vivre au Vietnam qui a réellement pris le taureau par les cornes dès le début du combat,
qui suis tous les jours ce qui se passe au Canada, aux USA, en Europe, en Afrique...
qui lis autant les articles scientifiques que les infox ( je préfère ce mot à “ fake news “),
un thème devient de plus en plus récurent, la santé.

Cela va de soi, ne sommes-nous pas en pleine crise sanitaire !

D’abord, quelle est la définition de la santé ?

Selon la constitution de l’Organisation mondiale de la Santé, la santé est “ un état complet de bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ; elle représente un des droits fondamentaux de tout être humain, quelles que soient sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale. “

L’état actuel du monde permet-il d’avancer que nous sommes en santé ? La réaction de nos différents réseaux ayant des préoccupations sanitaires ou visant à assurer un bien-être mental ainsi que social, est-elle adéquate face à cette pandémie ?

De belles questions ! J’y ajoute celle de comment départager le curatif ( le maintenant ) du préventif ( le lointain ) ? On dira qu’il faut résoudre le problème urgent avant de se pencher sur les correctifs à moyen et long terme. Sans doute est-ce là ce qu’il faut faire, mais...


En médecine, on s’en remet aux symptômes permettant d’identifier les pathologies afin de proposer des traitements pour éliminer autant que possible la problématique, cela dans le respect le plus strict de la science médicale. Parfait !

On doit, par la pharmacologie, s’assurer qu’un médicament ne puisse pas annuler ses bienfaits par l’absorption d’un autre et minimiser les effets secondaires. Parfait !

Si je me réfère à la définition proposée par l’OMS, puis-je me demander si le confinement, présenté comme une mesure curative, a été ou est toujours la bonne avenue prescrite ?

On note, les spécialistes en santé mentale ne cessent de le répéter, que le confinement peut représenter un stress social important dont il est difficile d’en mesurer l’étendue ou la portée. Cela augmenterait la prévalence de situations familiales pouvant mener à la violence ; verrait le taux des dépressions bondir, possiblement celui des suicides ; une hausse importante des conflits intergénérationnels ; l’apparition de nouvelles addictions que ce soit l’alcoolisme ou la toxicomanie ... et j’en oublie plusieurs autres.

On isole la population afin de la protéger du potentiel effet de la propagation du virus et de l’autre côté on la soumet à d’autres effets pervers qu’un tel retranchement social peut occasionner. Quel dilemme ! Serions-nous devant une victoire à la Pyrrhus ? Une sorte de quadrature du cercle !

Vient-on de réaliser que le confinement a ses limites ? Est-on en train de se dire que tout le système de peur implanté afin de convaincre les gens qu’il fallait, au risque de notre vie et celles des autres, s’en remettre à cette seule et unique thérapie, saupoudrée bien sûr du port du masque et de la distanciation sociale ? Croit-on que le fait de définir l’individu comme étant potentiellement victime et coupable à la fois, selon que l’on reçoive ou que l’on transmet le virus, soit le message à privilégier ?

On nous parle maintenant “ d’immunité naturelle “. De quoi s’agit-il exactement ? Selon un infectiologue sérieux ( me semble-t-il ), il s’agirait de se fier à la réaction immunitaire. Si je comprends bien le concept, il faut laisser intervenir nos barrières naturelles - la peau et les muqueuses - laisser agir nos molécules et nos cellules contre les agents infectieux.

Cette nouvelle manière d’aborder le coronavirus, tout à l’opposé de ce qu’on  claironnait il y a un peu plus d’un mois, aurait l’avantage de le dérouter, à la limite le voir disparaître.

Question de la part d’un nul : 
pourquoi ne pas y avoir pensé avant ?
Réponse du même nul : 
à toute maladie, un vaccin ou une pilule...

Sans m’immiscer dans le débat au sujet des travaux du Professeur Raoult, à Marseille, qui utilise l’hydro-chloroquine à laquelle il ajoute un antibiotique, me serait-il pertinent de penser qu’en tant de guerre - combien de politiciens ont utilisé ce chemin de traverse afin de galvaniser leurs troupes à suivre ce qu’ils annonçaient - c’est le temps de laisser aux généraux la responsabilité d’établir les tactiques ? Dans le cas qui nous préoccupe, les spécialistes en virologie et infectiologie.

On entend parler, maintenant, de l’artémisia, de ses effets thérapeutiques. Dans les deux cas ci-haut mentionnés, il n’aura pas fallu beaucoup de temps à la médecine dite officielle, pour les décrier, les qualifiant de charlatanisme. La seule et unique réponse étant le vaccin... prévu pour dans deux ans, si tout va bien.

Ceci soulève la délicate question des compagnies pharmaceutiques et la frilosité de ceux qui voient dans toute forme de vaccin, une inoculation mortelle. Difficile de départager tout cela, mais une chose m’apparaît claire : des sous, beaucoup de sous, y sont accrochés.

Un autre aspect qu’il ne faut absolument pas négliger : les approches alternatives. Je réfère à ce que j’observe sur les réseaux sociaux, principalement Facebook qui n’aura jamais été aussi achalandé que maintenant. J’y vois quotidiennement des vidéos de tout un chacun proposant des séances de yoga, de voyance, d’interprétations de ceci ou cela, des recettes de breuvages aux vertus miraculeuses, sans oublier les différentes religions qui orchestrent des réunions virtuelles, des messes dans des églises vides.
  
( Vous voyez que j’annonce le sujet de mon prochain billet qui portera sur les différentes théories de complot ou de conspiration. )

Je ne veux pas achever ce billet sans aborder l’embarrassant problème des personnes âgées, les 70 ans et plus. Qu’elles soient parquées ou non dans des maisons qui reçoivent ceux et celles qu’on a placés afin qu’elles y finissent leurs jours. Une étonnante statistique indique qu’environ 10 % d’entre elles, une fois admises, reçoivent la visite plus ou moins régulière, de leurs proches. 90%, donc, y vivent éloignées des leurs, emmurées dans des espaces plus ou moins convenables, recevant des services essentiels au compte-gouttes, classées selon des termes administrativement gérables (autonomes / semi-autonomes / non-autonomes) et profitant d’un peu plus si les moyens le leur permettent.

Encombrante cette clientèle, car il s’agit bien de cela... une clientèle  d’encombrants... Combien d’enquêtes québécoises nous ont fait réaliser ce que nous savions déjà, l’âge d’or n’est pas si dorée qu’on serait porté à le croire. ?

Les politiciens agissent (ou réagissent) habituellement lorsque un iceberg apparaît devant le bateau, que peu d’options s’offrent à eux, si ne n’est de crier “ Sauve-qui-peut “.

Les personnes âgées ont droit à l’application intégrale du concept de santé, tel qu’élaboré par l’OMS. Le confinement, l’isolement, la distanciation, elles en sont  devenues des professionnels, avec le temps.

Je n’ose pas penser à quoi ressemblera les derniers instants de ce monsieur de la chambre 201 et de cette madame, celle qui est en train de mourir dans la chambre 302 d’un CHSLD, d’une résidence privée subventionnée ou pas... ou les autres, ces personnes qui ont choisi de demeurer à la maison. Pour lui, ça sera peut-être devant les yeux d’un militaire des Forces armées du Canada ; pour l’autre, entre les bras distendus d’une préposée aux bénéficiaires épuisée et craintive.

La situation que nous vivons est morbide. Faudra-t-il parler de corde dans la maison du pendu ?

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