samedi 2 février 2008

Le cent quatre-vingt-quinzième saut de crapaud




Bon! Ça va! Cessez de me poser toujours la même question. Ça fait bientôt trois ans que je n'y réponds pas. Alors, aujourd'hui, en ce jour de la marmotte, j'y répondrai donc. La voici, «la question qui (tor)tu(r)e». Qu'est-ce que ça lit, un crapaud?

Banale comme question, me direz-vous! Faites l'exercice vous-même, vous verrez que ce n'est pas si «pas originale» que cela. Voici donc la liste des livres - car je déduis par votre insistance que c'est du côté des livres que votre intérêt se porte, non pas des journaux, revues ou circulaires, que j'ai d'ailleurs bannies de ma boîte aux lettres grâce à un petit icône tout simplement magique repoussant plus loin d'elle tout passeur de papiers inutiles ne faisant que «déviarger» notre forêt boréale et «montréale». Nous disions donc, les livres. D'accord. Voici ce que le crapaud a lu en 2007.


2 Jean Bédard:
COMENIUS OU COMBATTRE LA PAUVRETÉ PAR L'ÉDUCATION DE TOUS;
LA FEMME AUX TROIS DÉSERTS;


2 Fernando Savater:
CHOISIR LA LIBERTÉ;
REPENSER SA VIE;


Marie-Claire Blais:
LA BELLE BÊTE ( relecture avant de visionner le film);


2 André Gide:
LA SYMPHONIE PASTORALE;
LA PORTE ÉTROITE;


2 Colette:
CHAMBRE D'HÔTEL;
LA MAISON DE CLAUDINE;


Andrée Chedid:
L'AUTRE (un petit bijou qui pourrait devenir un film sublime);


Sébastien Chabot:
L'ANGOISSE DES POULETS SANS PLUMES;


Lise Bissonnette:
LA FLOUVE;


4 Francis Carco:
LA RUE;
L'HOMME DE MINUIT;
L'HOMME TRAQUÉ;
BRUMES;


Pablo Neruda:
LA SOLITUDE LUMINEUSE;


Dr Claude Olievenstein:
IL N'Y A PAS DE DROGUÉS HEUREUX;


Benjamin Kunkel:
INDÉCISION;


Alexandre Bourbaki:
TRAITÉ DE BALISTIQUE;


Joseph Boyden:
LE CHEMIN DES ÂMES;


Nancy Houston:
LIGNES DE FAILLE;


Jonathan Little:
LES BIENVEILLANTES;


Éric-Emmanuel Schmitt:
ODETTE TOUTLEMONDE ET AUTRES HISTOIRES;


2 Truman Capote:
DE SANG-FROID (le film tiré du roman est génial);
PETIT DÉJEUNER CHEZ TIFFANY;


5 Robert Lalonde:
ESPÈCES EN VOIE DE DISPARITION;
QUE VAIS-JE DEVENIR JUSQU'À CE QUE JE MEURE?;
UN JARDIN ENTOURÉ DE MURAILLES;
LE VACARMEUR;
DES NOUVELLES D'AMIS TRÈS CHERS;


Yvon Rivard:
MORT ET NAISSANCE DE CHRISTOPHE ULRIC;


2 Nikos Kazantzaki:
ALEXIS ZORBA (comment oublier le film Zorba le Grec, si génial);
LE CHRIST RECRUCIFIÉ;


Nietzsche:
AINSI PARLAIT ZARATHOUSTRA;


Alexandre Baricco:
SOIE (avant d'aller voir le film);


Roger Peyrefitte:
LES AMITIÉS PARTICULIÈRES (livre trouvé par terre sur la rue lors d'une marche et que j'avais lu il y a de nombreuses années, tiré de la bibliothèque de mon père);


Érik Rémès:
KANNIBAL;


Lois Lowry:
LE PASSEUR (lu à Cuba en décembre... livre qui passa de Catherine à Nicolas à....);


Danny Plourde:
CALME AURORE (S'UNIR AILLEURS, DU NAPALM PLEIN L'OEIL) Recueil de poèmes.

Voilà. Ça satisfait la galerie. Je vous promets de refaire l'exercie en 2009 pour les lectures de cette année. Je vous invite à en faire autant.


J'ajoute à cette liste, un commentaire adressé au poète Danny Plourde suite à ma lecture (en fait lecture et relecture) de son recueil de poèmes publié chez Hexagone, Calme aurore (s'unir ailleurs, du napalm plein l'oeil).




Calme aurore (Danny Plourde)

J'achève la re-lecture de votre second recueil. J'avais été fort impressionné par (vers quelque) mais j'avoue que ce deuxième m'a plu tout particulièrement.

Le lecteur fait le texte, parfois le défait. Je devais certainement être dans un état «x» losrque je me suis aventuré de Montréal à Séoul en passant par toutes les émotions d'un poète extrêment bien ancré dans sa terre natale (native) et ouvert à la diversité mondiale. Ouvert sur les autres, un peu comme s'il enviait ceux et celles qui ont mis dans leur sac à dos la liberté personnelle et collective.

Les influences (je pense surtout à Miron) étaient frappantes dans le premier - c'est loin d'être néfaste, au contraire - sont ici plus subtiles. Le style s'affine, se purifie.

Parfois, des coups de génie:
« entre l'inquiétude et l'indifférencele poème est insoutenable»

« les mots ont tant de valeurlorsqu'on se parle sans eux»

« combien de foison a refait le mondeavec les débris qu'on nous a laissés»

Souvent, une telle lucidité que je me suis pris à croire encore:
« demain on s'en souviendra
on aura encore sur les lèvres
cet arrière-goût amer
de ceux qui nous hantent
une fois qu'on est seuls»

« si loin de chez-moi pour comprendre qu'il ne peut y avoir autre demeure qu'en moi-même qu'il y aura chez nous tant et aussi longtemps que mon propre crâne sera lui-même assiégé par la peur d'être ce que suis aucun confort sans un corps meurtri pour s'y reposer»


Toujours cet ancrage dans le réel où nous «sommes nombreux à être seul» comme ce «poète (,,,) sans foule parce qu'il côtoie une foule sans poésie», réel si bien perçu, je dirais décodé, décrypté.

Je termine ce message en vous disant tout le bonheur reçu à la lecture de ce deuxième qui me ramena au premier, et souhaite vous retrouver bientôt chez cet Hexagone, cette boîte à poètes qui doit absolument survivre.

Le sans-je de Danny Plourde me fit penser à Rimbaud que je vous offre en vous saluant:« Et à l'aurore, armés d'une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.»
LeCrapaud


À la prochaine.

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