( Depuis trois ou quatre sauts, le crapaud tente des choses.... des choses techniques, là où il n'excelle pas du tout...
Je ne pouvais plus déposer des photos; je ne pouvais plus retrouver la bonne police... J'ai changé, et le saut que vous lirez, il contient trois poèmes fabuleux, a été déposé sur le blogue à partir d'un autre fureteur... Voyons ensemble les résultats de l'expérience!
Bonne lecture. )
Chanson (Jacques Prévert)
Le malheur avait mis
les habits du mensonge
Ils étaient d’un beau rouge
Couleur du sang du cœur
Mais son cœur à lui était gris
Penché sur la margelle
il me chantait l’amour
Sa voix grinçait comme la poulie
Et moi
dans mon costume de vérité
je me taisais et je riais
et je dansais
au fond du puits
Et sur l’eau qui riait aussi
la lune brillait contre le malheur
la lune se moquait de lui
La Lorelei (Henrich Heine)
Ich weiss nicht, was soll es bedeuten
Dass icht so trauring bin;
Fin Märchen aus alten Zeiten,
Das kommt mir nicht aus dem Sinn.
« Je ne sais pas pourquoi
Mon Coeur est si triste;
Un conte des vieux âges
Toujours me revient à l’esprit.
La brise fraîchit, le soir tombe
Et le Rhin coule silencieux;
La cime du mont flamboie
Aux feux du soleil couchant.
La plus belle des jeunes filles
Là-haut assise, merveilleuse,
Ses joyaux d’or étincellent.
Elle peigne ses cheveux d’or.
Elle les peigne avec un peigne en or,
En chantant une romance,
Son chant a un pouvoir
Étrange et prestigieux.
Le batelier dans sa petite barque
Est saisi d’une folle douleur;
Il ne voit plus les récifs, les rochers,
Le regard perdu là-haut.
Je crois que les vagues ont finalement englouti
Le batelier et sa barque;
Et c’est la Lorelei, avec son chant fatal,
Qui aura fait tout le mal.»
C’en fut une de passage (St-Denys-Garneau)
C’en fut une de passage dans notre monde
Une fin de semaine une heure
quelle importance a le temps
Pour visiter notre monde
notre ville notre espèce de monde
À vrai dire c’est une reine qui a le droit de vivre
Cette visite nous a fait plaisir
malgré notre crainte des vivants
Quand elle est venue cela a bien fait
un peu mal à nos yeux
Mais cela a fait à nos yeux du bien
Elle nous a dit faites-moi visiter
Elle ne nous a pas connus tels que nous étions
Étant tout à son désir et sa curiosité
Elle nous a dit faites-moi visiter le monde
Nous l’avons prise par la main alors
Un peu mal à l’aise parce qu’elle n’était pas
une compagnie familière
Et que son pas n’avait pas la même allure que le nôtre
Nous sommes un peu trop habitués à l’allure
de notre propre pas
Les reines nous déconcertent quelque peu