dimanche 14 octobre 2012

QUATRE ( 4 ) CENT-QUARANTE-DEUX ( 42 )

Gérard Sauvé

J'apprenais cette semaine, avec un immense regret, le décès d'un ami; je crois pouvoir me peremttre de le nommer ainsi. Gérard Sauvé. Fidèle lecteur du CRAPAUD, nous avons échangé quelques courriels alors que j'étais au VietNam. Nous devions nous rencontrer cet été, un souper, et j'allais lui remettre un livre (La Piste Ho Chi Minh) qui trace l'histoire ancienne et récente de ce pays. Il est décédé ( en août dernier ) sans avoir donné signe de vie. On ne m'a pas avisé de la triste nouvelle.

Aujoud'hui, je tiens à le saluer, lui dédiant ce poème de Pierre Nepveu.

LES GRANDS LIVRES OUVERTS 

Tant de mal pour revenir à soi,
tant de lampes allumées dans la nuit
sur les visages des enfants qui dorment
et au fond des tiroirs les tic-tac
des mécaniques continuent de tourner,
les animaux de fer ou de plastique,
et aux rideaux le gyrophare
d'un chasse-neige et quand
tu te couches, les fantômes se couchent,
les mots de toutes occasions sortent
leurs griffes, sous le drap
tu sens d'autres draps plus rudes,
et le plancher tremble et l'eau
du robinet continue de couler,
toute la nuit, toute la vie
pour éviter le gel des points d'eau
depuis le fleuve à demi mort.
Au fond de la nuit les grands livres
sont restés ouverts, des pages
éblouissantes sont tournées contre le ciel,
des histoires tragiques restées en suspens
sur lesquelles ton visage penché
s'est reconnu sans tomber,
tu entends dans le matelas cogner
les trois coups menaçants,
tu roules vers le mur et puis
l'autre mur, dans l'intense
désir de flotter hors de tout,
d'échapper à ce remue-ménage
qui te rappelle au monde
où brillent les fillettes de la nuit,
et les grands livres de vie et de mort
attendent que tu reviennes
les fermer.

Gérard aimait lire
Apprendre. Savoir qu'il ne savait pas tout et qu'il pouvait toujours continuer d'apprendre à savoir.
Gérard s'intéressait à tout. 
Curieux. Avide de comparer sa compréhension d'une idée afin de la préciser, la raffiner.
Gérard parlait de tout.
Il avait du bagout. Loquace. La parole était pour lui une marque de commerce.

Salut Gérard, je conserve un chaleureux souvenir de toi.



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