dimanche 24 novembre 2024

Projet entre nostalgie et fantaisie ... (10)

 



il y eut une invitation
et
elles furent nombreuses



il y eut une invitation      un deuil à transcender
invitations adressées par courriel sur clavier qwerty
et elles furent nombreuses

ébranlées, les âmes s’en étonnèrent 
et elles furent nombreuses

invitation plus buffet que banquet au centre de l’île 
où pleurent des nymphéas

un bateau évanescent transporterait les invitées

l’incompréhensible palabre débuta dans la cohue
simultanément tenu d’un bout à l’autre de l’île

sur la grève empoussiérée des sirènes serinaient
les hôtesses démaquillées marmonnaient des appeaux

on assécha le feu depuis le matin il dévorait les coraux
entrées froides pour invitées surprises

on alluma les eaux salées depuis la nuit elles bouillonnaient
dans quelques mains sacrilèges, aveugles et impaludées
 
- la vie,
un fantôme activé
par une marionnette à fils -

                                                     
 
cette redondante mélopée sortie de la bouche affamée
d’on ne sait trop combien de lamantins voraces
arpente les berges d’où les âmes accostèrent
 
la vie,
cette marionnette à fils
hantée par un fantôme -

                                                   

le chevrotant écho bégaie en accents torrides
de monocordes paroles,
de monotones redites
lançant la discorde au visage des convives javanaises

un long manteau blanc-fantôme, 
une jaquette noire-marionnette
enfouis dans un bol de chiffres,
minime espace si vaste à la fois,
les couvrent
offrant aux convives sulfureusement nourries
de creuses paroles, des messages surannés 
pour qu’elles ne cherchent plus

un chemin pavé de laideurs mène à la BEAUTÉ -

les invitées païennes et meurtries
bourrées de regards vaporeux
retiennent de longs soupirs marins
jusqu’à l’heure des condoléances gratuites

elles inscrivent avec des os de requins affamés
le nom des âmes éternellement mortes
unanimement reconnues puis oubliées
adressant aux anges noirs de l’atoll
des psaumes racornis
des fils fantomatiques
aux marionnettes désarticulées

la vie,
du silence devant une fenêtre fermée -

et elles mangent comme mangeraient à des noces mortes
des convives inconnues à qui on aurait greffé à l’aisselle
des palimpsestes indéchiffrables
enrubannés du colophane des violons timorés

elles écoutent antiennes et mélopées résonnant à leurs pieds
elles attendent, impatientes,
un déplacement de vagues      un long répit des marées

elles attendent, de la patience des coquillages,
que le deuil, entre ressac et mer bleue-verte,
pour lequel il y eut invitation 
que des âmes invitées recueillent 
sur le sable jaune
des marionnettes sans fils
des fantômes dévastés
sans vie 
sur un bateau sabordé

elles attendront comme on attend
lorsqu’en attendant on croit ne plus attendre

 
17 novembre 2009
313e saut











Projet entre nostalgie et fantaisie ... (10)

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