Combien de fois l'ai-je dit "Venez me chercher demain!" alors que je souhaitais que ce merveilleux vent déguisé en attaque tranquille et douce, jamais ne s'éloigne... alors que je souhaitais voir le temps se coucher dans l'éternité... alors que je souhaitais que plus rien de bouge autour de moi... alors je répétais cette déclaration: Venez me chercher demain!
À un dodo du départ, en guise de transition entre Saïgon et Saint-Pie, voici ce poème... inachevé.
les bougainvilliers
toit de tôle brûlant, toit de tôle rouillé,
rougissent au soleil les bougainvilliers
un soleil qui écrase l'étouffante journée
ce matin, lentement couraient les enfants
figé au ciel qu'immobilisaient les nuages, un cerf-volant
chromatisé, nacré, blanc
les bougainvilliers du toit brûlant
les mêmes qu'hier, les nuages aussi
demain courront encore les enfants
leurs yeux au ciel sur un cerf-volant havi
ces fleurs de papier
ce cerf-volant de carton
ces enfants, les yeux à pied
et ce toit, toit sans maison
sur lequel se mire le ciel
pleure des bougainvilliers...
À la prochaine