mardi 20 décembre 2005

Le soixante et unième saut de crapaud

Ouf! J’aurais presque le goût de dire qu’enfin cette histoire fantasmagorique est achevée… Passons à quelques poèmes dont le thème sera… non pas la mer, on y reviendra à un autre moment, mais le fantôme


la chanson morte

une vieille musique en sourdine
balayant les devenirs
se glisse entre les taches vernies
sous le tapis
épie une présence lointaine
qui, à pas feutrés, allait se rapprochant


il y a une fois la claire noirceur
prenant forme sur la portée de la nuit
seule,
criante,
assoupie,
accrochant à l’arbre écorcé
le squelette d’un fantôme évanoui


le vent entre les stores fermés
se faufile par la fenêtre ouverte sur l’hiver
encore et pas encore froid
où un corps endormi empalé au poteau
pointe sa solitude jazzée
vers le firmament entrouvert


en marche sur un piano sans notes
silencieuse symphonie
on entend la fugue éteinte des saisons sans raison
entonner de sa voix continue
les mots d’une chanson morte



le fantôme

le fantôme diaphane
emmêlé au brouillard
yeux noircis et pas rouges
durcit et glace
ses pas à pas
dans des foulées défraîchies


il marche glisse et frôle


son solitaire manteau
oublié près du trou
lèche les mouillures de neige
échappées des nuages engourdis


sa marche sa glissade et sa frôlure


le froid transperçant ses veines orageuses
s’accroche à lui comme autant de flèches
bousculées par le vent

il allait et venait aux sapins endeuillés et revenait


il marche glisse et frôle


dans la rigueur de la nuit
venu d’un autre monde,
le froid fantôme
marque ses pas
sur un horizon piqué de musiques égarées


il marche glisse et frôle


des banquises enfermées dans son âme
réchauffent le globe
ozone bleu électrique

il s’avance, frêle, sur notre temps


en marchant glissant et frôlant

et là encore

... et encore

à écrire
dans l’hiver
comme un fantôme qui passe
harcelant les solitudes
les impatiences
les anxiétés...
... et encore

dans l'hiver
les pieds se promenant dans de tristes ruelles blanches comme des brouillards perdus
qui neigent de fulgurantes tempêtes
balayant des passés aux avenirs trop présents


... et au printemps revenuencore immobilisés
làau coeur de la ville ployant sous d'immenses placards d'érableles pieds du fantôme écraseront les impatiences
les anxiétés
les solitudes

... et

fouettés par les grands vents d'avril
ils demanderontsi pour toujours

encore
les rêves inanimés que la vie aura sauvés des feux de l'hiver
vieilliront encore

là…






l’haleine de la neige


l’haleine des mots du silence
tombent en neige
s’accumulent auprès des étoiles


douce équinoxe


s’éteint le soleil de minuit
alors que rôdent
ruellement poursuivis
de magnétiques chats
électrifiant les feuilles mortes en quête d’eau


étrange accalmie


plus loin que les proches paroles échappées dans les flaques mauves
circulent parallèlement
les croisées de chemin


fulgurante étoile filante


les saisons emmêlées comme de chaotiques girouettes
pointant leurs ailes de plomb aux embrasures du vent
idéefixent le nord
retrouvent les routes égarées
se multiplient
encore
et encore
tels des guignols pivotant sur eux-mêmes


triste légende


au bout des années
que buvait l’éphémère
se dressent
telles de transparentes colonnes de givre
les trous des pas incertains engorgés de ciment


lancinante mélancolie
Y aura-t-il un conte de Noël? Encore quelques jours pour y songer... Je fouillerai dans les carnets de notre grand-père, juste pour voir...

Un être dépressif... TIRÉ À PART # 6

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