Un peu de politique à saveur batracienne…
LA GUERRE EN UKRAINE ET À GAZA
Voici les guerres qui, depuis, ont marqué notre imaginaire:
1946 : début de la guerre d’Indochine;
1947 : début de la «guerre froide»;
1950 : guerre de Corée;
1954 : guerre d’Algérie et début de la guerre du Vietnam;
1967 : «guerre des six jours» Israël/Monde arabe;
1975 : les Kmers rouges au Cambodge;
1979 : les Russes entrent en Afghanistan;
1980-81 : guerre du Golfe;
1992 : guerre de Bosnie;
1994 : génocide au Rwanda
1999: guerre au Kosovo;
2001 : attentats à New York et début de la guerre contre le terrorisme;
2003 : début de la guerre au Soudan (Darfour);
2003 : guerre des USA contre Sasam Hussein;
2014 : début de la guerre en Ukraine;
2023 : guerre Israël / Hamas.
À ce listing, il faut ajouter tous les autres conflits locaux et régionaux, les violences à gauche et à droite, les diverses tensions qui risquent d’évoluer vers des hostilités menant à des combats armés, guerres civiles et de religions, et à la limite… guerres de clocher.
Je me suis par la suite interressé aux «Lois de la guerre». Celles-ci sont «un ensemble de règles internationales qui constituent le «droit à la guerre» et ont pour objet de fixer ce qu’on peut faire et ce qu’on ne peut pas faire en cas de conflits.»
Vous vous en doutez bien que lesdites lois ne sont que superficiellement respectées. Là où l’on devrait se sentir plus sérieusement interpelé, c’est l'article qui invite les belligérants à «chercher un retour à l’état de paix»…
Un autre point devient pertinent lorsqu’on regarde ce qui se déroule actuellement en Ukraine et dans la bande de Gaza : «ne pas détruire ni imposer de souffrances au-delà de ce requiert le but recherché». Voici certainement l’élément le plus élastique de ces lois. On n’a qu’à suivre (parfois en direct) la transmission des actions militaires dans ces deux régions du globe pour constater de visu qu'«imposer des souffrances au-delà…» s’avère de bien vaines écritures.
J’aime bien ce que Jean-Jacques Rousseau écrit dans CONTRAT SOCIAL : «La guerre n’est donc point une relation d’homme à homme, mais une relation d’État à État, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement, non point comme hommes, ni même comme citoyens, mais comme soldats.»
Qu’en est-il des crimes de guerre ? Des crimes contre l’humanité ?
Voici les nuances entre les deux : « les crimes de guerre sont des violations des lois et coutumes de la guerre telles que définies par les Conventions de Genève et de la Haye : ils comprennent les attaques délibérées contre des civils, la torture, le meurtre ou les mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre.»; «la notion de crimes contre l’humanité, elle, s’applique également en temps de paix. Elle englobe les disparitions forcées, les homicides, la réduction en esclavage, l’expulsion et le viol généralisé et systématique.»
Croyez-vous que dans les deux cas d’espèce qui nous préoccupe, en Ukraine qu'on se soit attardé à porter des accusations contre le chef du Kremlin alors que dans la bande de Gaza on soit allé plus loin, en autres en exigeant un cessez-le-feu, croyez-vous que cela puisse un temps soit peu modifier le cours des choses ?
En sortirons-nous un jour ? Si les guerres actuelles n’ont rien à envier à celles du passé - lointain et proche - qu’au contraire des arguments qui se répètent continuellement, les moyens, eux, pour y parvenir ou les déclencher se sont raffinés pour en arriver toujours aux mêmes conclusions, celles que les politiciens cachant leurs larmes de crocodile à travers des discours hurlant à la paix sur un ton geignard nous aspergent lors des cérémonies d’armistice.
Il existe, encore, tellement d’interrogations au sujet de la guerre et de la nature humaine au point que certains en arrivent à confondre les deux. Sociologues, psychologues et autres chercheurs, au cours des siècles, ont élargi le débat sans parvenir à en cerner toutes les dimensions. Personnellement, je n’arrive pas encore à me résoudre au fait qu’un être humain, constitué d’une âme empathique et habité par un profond sentiment à voir disparaître tout ce qui est nuisible au bonheur des hommes, qu’il ne se lève pas pour s’indigner des effets de la guerre, allant même à la réclamer dans plusieurs cas.
Dans mon deuxième roman ( LES ANCIENS COLONELS) écrit au Vietnam - on le retrouve en entier sur ce blogue - j’aborde le thème de la guerre avec, en fond de scène, la triste histoire des cambodgiens souffrant sous la dominante férule des Kmers rouges. Je pouvais distinguer dans ce conflit les éléments suivants : la volonté de domination et son exécution au service d’une idéologie pernicieuse. On retrouve cela dans la guerre en Ukraine et celle qui sévit dans la bande de Gaza. On désinforme, réécrit l’histoire, diabolise tout ce qui n’est pas allié à notre doctrine pour en arriver à la fin à tuer, bafouer les droits humains et, s'appuyant sur la sauvegarde de la démocratie, assassiner et le présent et l’avenir.
Il faut éviter, entend-on quotidiennement, que les erreurs de l’Histoire ne se répètent pour ne recevoir en plein visage que son écho percutant. Nos préoccupations individuelles et collectives, trop souvent éloignées des principes humains qui devraient nous habiter font de nous de passifs spectateurs et notre silence, notre inaction nous rendent collaborateurs.
« Faites l’Amour et non la guerre!»
ou
« Si vis pacem, para bellum!» ?