Marché Ben Thanh
Les papiers-mouchoirs TEMPO, les
pastilles STREPSILS miel et citron, les médicaments aux quatre heures afin
d’enrayer ce rhume gracieusement offert par les systèmes d’air climatisé de
Saïgon.
Imaginez la
situation : 30 degrés à l’extérieur sous un soleil ardent puis, vous devez
absolument entrer dans un magasin où la climatisation roule à fond de train autour
de 16 degrés. Le contraste est stupéfiant. Et vous retournez dehors à la chaleur
tropicale. Difficile de m’y habituer. Résultat: quatre jours de cette médecine qui
a le petit inconvénient d’apporter une bonne dose de somnolence avant de
reprendre la routine quotidienne.
Si le dicton
populaire, ''rien de pire qu’un rhume d’homme'' alors imaginez ce à quoi peut
ressembler un rhume d’homme en pays tropical… J’vous dis pas!
J’ai passé quelques
jours à Saïgon, en fait je m’y étais arrêté deux jours lors de mon arrivée et
comme il me fut impossible de croiser tous les amis que je souhaitais voir, la
semaine dernière – du mardi 17 à samedi 21 novembre – revenu au même petit
hôtel situé derrière le Marché Ben Thanh, je poursuivais mes salutations auprès
de ceux qui sont de plus en plus occupés par leur travail et leur famille.
C’était plus facile, plus simple alors que tout ce monde vivait à
l’estudiantine…
Cela m’a donc permis
de remarcher Saïgon, m’y retrouver, m’apercevoir à quel point cette ville fait maintenant
partie de ma vie. Elle n’a pas tellement changé depuis avril dernier, toujours
aussi elle-même, enveloppée dans ses odeurs, exaltée par sa vitesse de jour et
reposante dans sa lenteur de nuit.
Nous sommes souvent
portés à la comparaison que ce soit celle en lien avec ce que nous avons vécu
dans certains lieux ou encore comment nous ressentons les mêmes lieux dans une
autre circonstance.
Renouer avec Saïgon
mais cette fois sans domicile fixe autre qu’un hôtel, revoir les bus s’étouffer
avant de se lancer dans une mêlée de motos zigzagantes, se faire offrir un
déplacement ou un éventail, une paire de lunettes ou un massage, le meilleur de
Saïgon, tout cela fut un immense plaisir. Une joie même.
Je ne voulais pas
tomber dans la nostalgie facile et parfois un peu niaise, alors je me disais,
plutôt je me répétais, que me voici revenu dans mon deuxième chez-moi. J’en
avais comme preuve le fait de me déplacer sans aucune difficulté moi dont le
sens de l’orientation n’est pas le talent premier.
Je craignais aussi,
en flottant carrément dans l’univers de cette merveilleuse grande ville qui ne
cesse, à chaque coin de rue, de m’épater, m’éblouir, je craignais de trouver
mon Vung Tau… quelque peu ''boring''.
Comme il n’y a pas de fumée sans feu, j’ai
reçu quelques jours avant mon départ sur Saïgon une copie du contrat qui doit
me lier à la compagnie de gestion de l'appartement de Vung Tau.
Mon œil s’est accroché sur un petit détail, assez petit du moins pour me faire
sursauter. À la clause ''payment'', le montant est exact sauf qu’on ajoute que
les $ sont en US. Donc, autour de 20% de plus que ce que j’avais prévu dans mon
budget et cela en raison du taux d'échange entre les dollars canadien et américain. Ce n’est
pas l’arrivée au pouvoir de Justin Trudeau qui, par magie, allait corriger
cette situation… disons embarrassante.
J’ai avisé ma logeuse
de la fâcheuse situation, situation qu’elle comprend parfaitement bien,
ajoutant que j’allais opter soit pour une tournée des locations moins dispendieuses
sur Vung Tau ou encore, un retour vers Saïgon.
J’en suis là pour le
moment. C’est évident que de pouvoir vivre dans ces deux mondes différents que
sont Vung Tau et Saïgon est l’idéal mais il me faut tenir compte de la réalité.
Autrement, j’ai fait
la connaissance de charmantes personnes alors que je flânais au Café
Martin. Deux types qui ont des racines ici mais qui, pour un, travaille comme
ingénieur pour la compagnie japonaise Fecon ( elle a un gigantesque contrat en
lien avec le métro de Saïgon ) et, pour l’autre, responsable financier pour une
compagnie coréenne de cosmétiques. Nous sommes allés souper la semaine dernière
avec un troisième ami qui lui travaille à l’aéroport de Vung Tau. Ce dernier
est l’heureux papa d’une petite fille de cinq mois. Les deux premiers, comme tout bon vietnamien, n'envisagent le mariage qu'après avoir engrangé assez de sous pour se le permettre.
Assez régulièrement au Vietnam, un contact puis un réseau s’organise.
De sorte que je puis dire qu’avec Chien, Dat et Thaï, malgré le fait qu’un soit
maintenant à Hanoï, nous allons nous croiser pour l’appéro assez régulièrement.
D’ailleurs, comme Dat remontait à Saïgon dimanche dernier, j’en ai profité pour y retourner, cette fois en moto : près de 3 heures. Faut le faire.
Une expérience à vivre avec le rhume, le vent et la vitesse d'un motocycliste pressé de rentrer en ville.
L’intéressant aussi
de faire partie d’un réseau c’est qu’il permet de recueillir des informations diversifiées directement sur le terrain, connaître certains petits détails qui, sans en être
bien avisés, auraient pu devenir inconfortables. Pourquoi ne pas plutôt aller là
qu’à cet endroit… je connais quelqu’un… et la machine est partie.
Voici pour
maintenant. Une petite somnolence me gagne…. J’y reviendrai.
À la prochaine