mardi 17 juillet 2012

Dur dur d'écrire...

Tante Madeleine
... et je ne sais trop pourquoi.

Certainement pas en raison de la chaleur - ici, après trois journées au cours desquelles le mercure stationne ou dépasse les 30 degrés Celcius, on parle de canicule - puisque mon système reconnaît illico ce genre de température et s'y adapte rapidement.

Certainement pas en raison du contenu de mes cahiers de lecture qui attendent stoïquement que je les feuillette et y puise quelques petits trésors pour les déposer ici sur LE CRAPAUD... je les remplis actuellement plus vite que je ne les vide.

Certainement pas en raison de l'actualité autant nationale qu'internationale qui foisonne de sujets dans lesquels mordre serait un plaisir.

Certainement pas en raison d'un manque de temps ou d'une mauvaise gestion du temps car mon rythme de vie campagnard - disons plutôt villageois - me permettrait amplement de le faire..

Certainement pas en raison de manque de poèmes à travailler; ils dorment sur un Word quelconque et lorsque je m'y attarde, ça avance.

Alors? Pourquoi est-ce si «dur dur d'écrire»?

Mon ami Mario, l'écrivain professionnel qui a à son actif plus d'une douzaine de romans publiés et besogne actuellement sur deux ou quatre à la fois, s'interrogeant sur des questions littéraires et fondamentales, sur la stylistique ou encore sur le bien-fondé d'écrire ou ne pas écrire, mon ami Mario me rappelle que c'est toujours «dur dur d'écrire» et qu'il faut absolument se discipliner, presque s'astreindre à une rigueur quotidienne, et au-delà de l'écriture automatique, s'obliger à coucher sur un carnet de notes ou sur une page blanche l'expression de ce qui trotte en soi et autour de soi.

Je ne serais donc ni discipliné ni ascétique. J'en conviens. Mais je conviens d'abord que je ne suis pas un écrivain. Plutôt un plumitif. Mais j'aime bien lorsqu'une image me parvient par je ne sais trop quel chemin ou quel détour de route, j'aime bien lui donner une forme écrite, c'est comme si je la dessinais pour mieux la visualiser. Comme le disait Roland Giguère: «Je peins pour parler comme j'écris pour voir.»

Indiscipliné et éparpillé. Je ne peux que me souvenir du pourquoi de ce blogue lancé en septembre 2005 alors que je revenais d'un voyage en Gaspésie complètement bourré de belles choses et de semailles d'histoires, celles du grand-père et des habitants de l'Anse-au-Griffon. Se mêlèrent à celles-ci, les citations de mes cahiers d'écriture, les vieux ainsi que les nouveaux poèmes, par après quelques petites chroniques - je pense à «un carnet d'ivoire avec des mots pâles» - par la suite, celles sur la nouvelle orthographe et les cadavres exquis. Sans oublier les récits de voyages, ceux qui furent brefs et les plus longs. Plus un florilège qu'un blogue. Un florilège d'éléments hétéroclites et éparpillés.

Dur dur d'écrire... Je remarque que lors de certaines commandes de textes pour des événements singuliers, il me faut du temps, beaucoup de temps pour arriver exactement à ce que je désire. J'ai besoin d'un premier jet, de le modifier, le remodifier et à la fin cela donne une dizaine de versions... Et jamais ce n'est tout à fait simple, encore moins facile. Lorsque je me relis, j'ai la vague impression de toujours écrire de la même manière, avec les mêmes tournures.

Nous étions, deux de mes soeurs et un de mes frères, chez la tante Madeleine qui fêtait ses 81 ans la semaine dernière et on se rappelait l'excellente plume que maniait ma grand-mère Turcotte. Elle réussissait, tout en captivant, à nous informer sur tous les membres de la famille - elle s'oubliait toujours - avec une précision à la fois concise et complète. Lire une de ses lettres a toujours été un grand plaisir. Une en particulier qu'elle m'adressait, s'excusant d'écrire si mal à un étudiant universitaire. Pourtant, si elle savait combien j'ai appris de sa façon toute personnelle de tourner les phrases, transcrire des mots et des expressions inconnus du dictionnaire mais utilisés régulièrement dans son Gentilly de pays...

Indiscipliné, éparpillé, mais j'avoue qu'une fois lancé, le rythme vient et je m'amuse... comme aujourd'hui en vous rapportant qu'il est dur dur d'écrire.

Au prochain saut

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...