vendredi 20 février 2015

Le 700ième message



La première parution - le premier billet, le premier saut, le premier message  -du CRAPAUD sur BLOGGER remonte à septembre 2005. Depuis, 699 autres se sont succédé; voici le sept centième.

Plus de 96 000 pages ont été consultées depuis 2008 alors que j'installais un compteur me permettant d'abord de dénombrer l'étendue de ce blogue, constater à travers les chiffres s'il intéressait assez de gens et principalement découvrir d'où les lecteurs provenaient.

Au début, je croyais que les amis du Canada, principalement Québécois, quelques connaissances françaises se révélaient être les fidèles amis du CRAPAUD. Mais au cours des mois et des années qui suivirent, quelle ne fut pas ma surprise de noter que ce blogue voyageait un peu partout dans le monde, sur ses cinq continents!

J'appréciais à ce moment-là le fait que la langue français ne se réfugiait pas seulement dans les pays francophones mais à un public élargi. Aujourd'hui, et régulièrement, des visiteurs proviennent beaucoup des USA, d'Europe et la clientèle s'étend jusqu'en Asie.

Lors du 10e anniversaire du CRAPAUD - septembre 2015 - il me sera permis de faire un bilan plus exhaustif de cette expérience qui me tient à coeur et prend beaucoup de mon temps. Pour le moment, je tiens à signaler que ce billet (je les appelle ''sauts de crapauds'') franchit le cap des 700.

Pour l'occasion, je vous offre deux poèmes vietnamiens, l'un de l'époque classique, le second issu de la littérature moderne.

Pourquoi deux poèmes vietnamiens?

Depuis décembre 2011 et, je me le souhaite, pour plusieurs autres années encore, je vis à Saïgon du début novembre jusqu'à la fin avril. Ce pays est devenu ma deuxième patrie. Il m'apparaît donc intéressant de puiser dans mon recueil de littérature vietnamienne ce qu'aujourd'hui vous pourrez lire.


MATINÉE DE PRINTEMPS
du poète Chu Van An a été écrit en caractères chinois au XIVe siècle, à l'époque de la littérature classique. Le voici:

Dans la chaumière de montagne, on se sent libre tout le jour,
La claie de bambou inclinée protège de l'air froid.
L'herbe verdoie et le ciel est comme ivre,
Les gouttes de rosée s'attardent sur les fleurs vermeilles.
L'homme et le nuage solitaire s'attachent à la montagne,
L'âme, comme l'eau du vieux puits, n'est troublée par aucune ride.
Le bois de pin odorant se consume et la théière s'arrête de bouillir,
Un murmure d'oiseau échappé du ravin m'arrache au sommeil printanier.


COULEUR DU TEMPS
du poète Quach Tan né en 1910 qui fut longtemps fonctionnaire au temps de l'administration française, tranche sur le premier, également sur ceux de son époque alors que la poésie se veut plus engagée envers la patrie et invitante à la résistance vietnamienne.

À l'aube, un gazouillement éthéré
Dans la brise azurée
Exhale un relent de l'ivresse printanière.

Émoi d'un passé millénaire
Je t'offre, odalisque de l'époque Tsin,
Mon âme, nuage palpitant couleur du temps.

Pas bleue, la couleur du temps
Mauve est la couleur du temps
Pas enivrant, le parfum du temps
Léger est le parfum du temps.

D'un coup de ciseaux d'or
Elle avait coupé ses cheveux d'ébène,
Don sublime à son Seigneur et Maître.
Elle ne voulait pas le revoir
De peur de faire faner ses souvenirs.

Léger, léger est le parfum du temps.
Mauve, mauve est la couleur du temps.


À la prochaine

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