L’étendue blanche
L’étendue des champs s’écrit à l’encre blanche.
Les yeux peinent à rejoindre l’horizon,
de tout ce qui l’accompagne, le convoie.
Les savoirs d’auparavant sont calfatés,
regarder derrière soi, tout est renversé.
Les souvenirs dormant dans son cerveau dénué,
maintenant devenus fantômes par contumace,
calculent l’espace chimérique qui s’éternise
alors qu’il vagabonde sous un firmament aubergine.
L’écho polyglotte parvenu d’un racon nébuleux
étourdit cet être nouveau, sans but, sans repère,
orientant ses pas vers le titanesque inconnu,
plus incertain de lui encore, de ce qui se révèle…
À ses pieds, le salpêtre résistant d’anciens murs
devient, sous ses pas, une poudre malodorante
qui retombe gravement, chute brutale et taciturne
comme si une secousse de bing bang l’eut basculé…
Il marche, robot métallisé et désorienté,
tel une toupie centripète et curviligne
dans une direction de plus en plus blanche
une étendue immense grignotant l’espace.
Sans nom, encore, entité fragile et vacillante
qui tangue, titube, mollit, hésite, dodeline,
un être nouvellement nouveau dans ce monde
qui semble tout doucement s’ouvrir devant lui…
Un point noir éclôt...