lundi 28 mars 2022

Les Anciens Colonels

     Publier un roman au Vietnam exige, d'abord, d'être sur place et, deuxièmement, d'investir beaucoup d'énergies. DEP en est l'exemple. Puisque je suis de retour au Québec et qu'il n'est pas dans mes plans à court et long terme de retourner là-bas, je vous offre sur LE CRAPAUD GÉANT DE FORILLON, mon deuxième roman LES ANCIENS COLONELS. 



PROLOGUE


Il croyait qu’il avait ressuscité, une résurrection à l’envers, vers le passé.

Bao Ninh

 

Lecteur, je m’adresse à toi qui entrera d’ici quelques lignes dans l’histoire des ANCIENS COLONELS. 

Tu liras une fiction dans laquelle certains mots, souvent, reviendront . Je te les cite avant que tu ne te lances : mémoire... silence... nuit... secret... peur... guerre...tranchées. 

Assis entre Saïgon et Phnom Penh, entre deux périodes précises, les débuts de la réunification du pays vietnamien et le génocide cambodgien orchestré par les Khmers Rouges, ce récit se veut un effort de mémoire des personnages qui en furent autant les témoins que les acteurs. 

Le silence qui se faufile en secret la nuit, la peur que la guerre a imprimée en eux, cette histoire d’hommes, tirée des tranchées qu’ils ont creusées ou découvertes en route pour la liberté qu’on appellera “ la victoire “, cette histoire aura fait d’eux des hommes différents, suivis par d’autres, eux aussi à la recherche de qui ils seront ou pourront être. 

On ne crée pas des humains, on se crée humain. Parfois, les moyens pour y parvenir révèlent des horreurs ; la pire demeurant celle qui s’est incrustée en soi.

Les histoires de guerre se ressemblent toutes à maints égards et ce n’est pas le fait d’ajouter de nouveaux exemples, de nouveaux mots à ce florilège monstrueux qui rendra plus compréhensible notre propension presque génétique de recourir aux armes afin de se l’expliquer ou, comme le veulent les discours d’armistice, nous en éloigner définitivement. 

Les histoires de guerre sont des histoires d’hommes et de mémoire, d’oubli également, si cela est possible. On part pour la guerre, certains en reviennent alors que d’autres pourriront sur des champs de bataille qui n’ont rien à voir avec l’espace et le temps. Les survivants ne le seront que physiquement alors que leur intérieur a basculé dans des trous noirs indicibles. 

Revisiter nos souvenirs, même les plus morbides, c’est, comme le dit Bao Ninh,  “ une résurrection à l’envers “. Revoir et à la limite, revivre ces hurlements, ces coups de fusils et de bombes qui encore emplissent notre âme en lambeaux, des routes sur lesquelles on a marché, ces forêts dans lesquelles les oiseaux se sont tus et que chacun de nos pas en est un gagné sur la survie. 

Lecteur, je m’adresse à toi qui entrera dans quelques lignes dans la vie des ANCIENS COLONELS. 

La fiction parfois dépasse la réalité, mais la réalité demeure dans sa cruelle évidence.


à suivre...

 


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