En forme pour un tout petit cours de géographie? Bravo! Alors voici.
Tout au sud du Vietnam, entre Saigon et la frontìere du Cambodge, la mer de Chine et le Golfe de Thailande, sur une immense et basse plaine extrêmement fertile, se déploie le delta du Mékong ( 9 bras d'un fleuve qui aurait éclaté en chemin, 9 bras que l'on nomme en vietnamien Cuu Long - c'est-à-dire Neuf Dragons - se jettent dans la mer). Le delta est quadrillé par une multitude de canaux et d'arroyos verdoyants, des rizières et des vergers, d'iles et de villages vivant au rythme du fleuve et de la mer.
Lorsque l'on se rend dans le delta, il faut choisir parmi les destinations aussi intéressantes les unes que les autres dont Sa Dec, la ville où a vécu Marguerite Duras... finalement nous avons opté pour Can Tho; principalement pour ses marchés flottants.
Vous vous souvenez sans doute le blogue sur Da Lat, on disait qu'il s'agissait de la ville des fleurs, alors pour Can Tho il faut la surnommer la ville des fruits. Il n'y a pas beaucoup à faire sinon de saluer la statue de Ho Chi Minh, se promener sur la rue du marché couvert, faire un court arrêt à cette pagode kmère tout à fait impressionnante et se lever tôt, très tôt le matin, pour la visite des marchés flottants.
La veille, nous avions rencontré cette dame remarquablement experte en marketing qui a nous vendu l'idée qu'une ballade sur le Mékong devait absolument se faire non pas sur un bateau pour touristes mais sur sa bicoque qui nous permettrait une meilleure vue, une meilleure approche et surtout d'être seuls (2) à bord en compagnie de la capitaine. Elle avait raison...
Nous voilà, à 6 heures du matin, sur ce petit bateau. Pour l'amateur d'eau que je suis, j'avoue ne pas m'y être senti à l'aise... sur le coup. Mais une fois en route, sous un soleil qui rapidement prenait de la force, voir de près ces maisons sur pilotis, ces innombrables embranchements d'où partent les arroyos, pour arriver au marché Cai Rang où de nombreux bateaux remplis de fruits, de légumes attendent pour transiger d'un bateau à l'autre: unique.
Puis nous avons emprunté un arroyo. J'avais l'impression d'entrer dans la jungle. Large puis étroit, on circule doucement parfois dérangés par les cris des oiseaux que l'on ne réussit pas à voir. Quelques canards traversent en caquetant d'un côté à l'autre. Des cocotiers d'eau... des arbres dont les fleurs, de toutes les couleurs, se penchent vers l'eau... le soleil qui se dissimule derrière un verger, nous laissant un peu de repos dans ce matin d'une chaleur écrasante... Mais la magie joue à tout instant. On croit ne jamais sortir de ce labyrinthe de canaux qui surgissent de partout et suivent leur chemin. Et ces libellules. Des myriades de libellules qui dessinent des nuages noirs devant nous.
Les marchés flottants laissent derrière eux quelques petites surprises: la pêche aux melons en est une. Puisque tout ce négoce a lieu sur l'eau, il arrive que des fruits tombent à l'eau et suivent le courant. Notre capitaine possède des yeux d'aigle. Elle voit, longtemps avant nous, dissimulé dans une grappe de feuillages, de nénuphars et autres verdures, un melon perdu. On le récupère, de sorte que quelques minutes plus tard, la bicoque en est remplie...
Trois heures sur le Mékong, sous un soleil qui réchauffe l'air jusqu'à 40 degrés Celcius, après cette randonnée, nous rentrons... direction, la douche!
Nous serons en route, demain, vers l'ile de Phu Quoc.
À la prochaine