samedi 25 mars 2023

ÉPILOGUE - 2 - marcher à l'ombre des fantômes






    Le deuxième billet sur le thème de l'épilogue au roman inachevé MARCHER À L'OMBRE DES FANTÔMES abordera deux (2) questions, dont voici la première:

1) Pourquoi l'auteur le bâcle-t-il alors qu'il s'approche du dénouement ?

    Sans résumer l'intrigue qui s'arrête à la page 245, rappelons que ce roman (inachevé) prend la forme d'une série de marches - celles de Fanny, Phuoc et Narrateur - pendant lesquelles se développent une série de textes commandés par cette femme au caractère singulier revenant d'un voyage en Chine et atterrissant au Vietnam afin de conclure une requête que lui a confiée le Dalaï-Lama XIV. En compagnie d'un guide, un jeune photographe-philosophe vietnamien - Phuoc - elle traversera le pays de Ho Chi Minh de l'extrême sud au nord du nord.

Tentons maintenant de répondre à la question. Un roman c'est avant tout une question d'environnement qu'il soit physique, intellectuel ou géographique. J'imagine que chaque écrivain développe en cours d'écriture une routine et certaines manies. Du moins, c'est mon cas. 

Lorsque j'arrive à Da Nang après neuf (9) années vécues à Saïgon, je plonge en pleine pandémie et surtout avec les contraintes imposées par le gouvernement vietnamien reposant sur des couvre-feux extrêmement rigoureux. Je cite en exemple celui qui m'a enfermé dans mon appartement durant près de six semaines à raison de 24 heures sur 24. Cela démontre à quel point l'environnement physique et géographique en fut perturbé. J'arrive dans une nouvelle ville qu'il m'est impossible de ... marcher. Cet état stationnaire me permettait seulement de corriger - voire même réécrire ce roman qui n'allait jamais voir la fin - et développer tout doucement un état semblable à une dépression. 

Les gens du Québec et par extension ceux de l'Occident ont vécu des confinements, mais ils étaient chez eux, entourés des leurs, informés de l'évolution de la pandémie et par la suite furent en mesure de recevoir le vaccin qui allait, selon les scientifiques qui se confrontaient au virus du covid-19, parvenir à soulager les effets mortifaires dans plusieurs cas. 

Au Vietnam, rien de tout cela n'était à la disposition de la population : aucune information - le black-out total - aucun vaccin, que le confinement menant à l'isolation. Je perdais mon environnement intellectuel. Sans la présence de Phuoc (nous avions réussi à louer deux appartements dans le même building) je me serais retrouvé complètement démuni, pire, j'aurais enfreint, faute de les bien comprendre, l'ensemble des directives qui se résumaient à se rendre à un endroit précis afin d'y subir des tests - j'en aurai subi plus de dix (10) durant cette période.

Je peux véritablement dire que mon environnement intellectuel venait de s'évaporer et MARCHER À L'OMBRE DES FANTÔMES ne pouvait plus avancer.

F A N N Y  /  D A L A I - L A M A  XIV


*****

Voici la deuxième question:

2) S'il ne s'était pas sabordé, quel en serait le dénouement ? 

    Si on ajoute la méthode de travail à l'environnement, à la routine et aux manies de celui ou de celle qui écrivent, nous entrons dans ce que je pourrais appeler la "mécanique" de l'écriture. Elle varie, d'accord, et surtout en fonction du texte que l'on élabore. On écrit un poème de manière différente à celle que nous impose une nouvelle, voire un roman. Plus qu'une question de souffle et d'imagination, plus loin que la création, écrire un roman exige d'abord et avant tout de construire un monde dans lequel évolueront des personnages aux prises avec une histoire de quelque nature qu'elle soit. Personnellement, je ne peux m'attaquer à un tel chantier sans avoir en tête la première phrase et la dernière, de sorte qu'il ne me reste qu'à improviser pour amener les personnages à la fin.

Pour MARCHER À L'OMBRE DES FANTÔMES qui suivait de près le deuxième roman LES ANCIENS COLONELS - exigeant des recherches innombrables autant au Vietnam qu'au Cambodge - j'avais prévu me rendre en Chine et possiblement au Tibet, le Dalaï-Lama étant au coeur de cette fiction. Avant de faire une demande de visa pour la Chine, je me suis informé auprès de l'ambassade canadienne à Hanoï afin de faire valider mon voyage. Nous sommes à ce moment-là (2018) au début de ce qui allait devenir l'affaire des deux (2) Michael ; j'ai dû oublier cette escapade devant m'amener de Beijing à Turpan. Dans le roman inachevé, ce qui y est écrit dans ces chapitres relève donc strictement de recherches faites soit sur Internet ou dans des livres de géographie.



L'AMANT CHINOIS


Lors de mon séjour en Chine (2012) je n'ai visité qu'une partie du sud autour de Shenzhen. Ce voyage ne m'avait pas convaincu d'y retourner, mais lorsque MARCHER... s'installe dans mon imagination, cela devient comme une commande. Les circonstances qui se manifestèrent avec la venue de la covid-19 mêlées aux relations sino-canadiennes pour le moins froides, j'ai dû m'en remettre davantage à l'imagination ainsi qu'à ce qu'un ami de passage à Saïgon après un séjour en Chine qu'il fit à vélo m'en rapportait.


 T I N H

Alors... ce dénouement ? Le voici dans un bref résumé alors qu'il me faudrait un peu plus d'espace pour l'y déposer. 

Le mandat du Dalaï-Lama que Fanny a accepté de remplir comporte deux axes principaux : 1) un volet géo-politique et 2) sa succession. On sait que le prochain dalaï-lama est la réincarnation de celui qui vient de disparaître et que les Tibétains mettent tous les efforts nécessaires afin de le découvrir et le préparer à sa charge. 
(Rappelons que les Chinois ont décidé que le prochain en serait un qu'ils auraient choisi eux-mêmes.)
Sauf qu'ici, il n'est pas en terre tibétaine et en plus il s'agit d'une jeune fille.
                                                                                            
L É A           



C'est fou comme l'imagination peut nous entraîner à... imaginer.

                 









                       


























 








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