MARCHER
À L’OMBRE
DES FANTÔMES
quatrième marche
N A R R A T E U R
La démonstration faite par Phước sur “ l’unicitude “ allait me poursuivre un long moment et j’étais à me convaincre de ne pas y ajouter autre chose, la recevoir me suffisant, persuadé que les conversations entre les deux personnages approfondiraient le sujet à plus ou moins brève échéance. Sans pouvoir écrire que j’entrais dans l’intimité du guide de l’expédition, je me doute bien qu’il profitera de leurs séances quotidiennes de retour sur chacune des journées passées ensemble devrait évidemment me permettre d’étayer le sujet. Ce jeune homme est tellement à la recherche d’explications entourant ses divers questionnements qu’il ne laisserait jamais passer une occasion de pénétrer davantage dans l’expérience de Fanny.
Je dois tout de même dire que ma réflexion fit jaillir deux mots ayant la même terminaison, celle en “ -ude “. Ces mots fusèrent à mon esprit : attitude et solitude. Restons l’espace de quelques lignes sur ces deux appellations, question de préciser un tant soit peu ce qu’ils éveillent dans la vie de Narrateur.
Le premier - l’attitude - je le classerais dans la catégorie des mots qui portent un jugement, positif ou négatif. Quels messages ces jugements m’ont-ils lancés en plein visage : authentique ? improductif ? Y ai-je porté une attention spéciale ou n’ont-ils finalement été que des paroles en l’air ?
Je passe sous silence les rapports associés à des règles de vie que l’on doit adopter dans telle ou telle circonstance, pour me centrer uniquement sur ce qui s’adressait personnellement à moi.
Dans ma famille nucléaire, j’arrive au second rang et le premier fils. On se doute bien que ce fait vous contraint au rôle de modèle d’exemplarité pour ceux qui vous succèdent. Pour moi, quatre individus dont deux frères et deux soeurs. Je ne sais pas si tel fut le cas, mais comme ma relation fraternelle se résume à proprement parler qu'à celle entretenue avec mon frère, le numéro trois de la famille, m’engageant très peu auprès des autres, n’étant sans doute qu’un miroir à leurs yeux.
Je devais, on me rappelait constamment qu’à titre de “ plus vieux “, donner l’exemple, adopter des comportements répondant aux prescriptions des parents. Avoir une bonne attitude, telle était la prescription. Si, par mégarde, je m’en éloignais, tout de me suite on me ramenait à l’ordre, croyant sans doute qu’en corrigeant une mauvaise attitude servirait de message aux suivants.
Nous avons fréquenté, mon frère jumeau d’une année et moi, l’école où mon père était le directeur. Raison de plus de toujours manifester un comportement adéquat, ce à quoi, sans nous le dire expressément, nous avons acheté. Comme privilégiés, il nous fallait en payer le tribut.
Mais je saute quelques années pour arriver à l’adolescence, la mienne. Je me considère, rétrospectivement, comme un être ayant habituellement adopté de bonnes attitudes. Si je fais fi de mon désintérêt chronique pour les études - je crois que jamais mes notes n’auront dépassé la barre élémentaire qui assure le succès - ce qui n’était pas le cas pour ma soeur la plus âgée et mes autres frangins, principalement mon jumeau d’une année qui se classait toujours parmi les meilleurs de classes autant à l’école primaire qu’après, la fréquentation scolaire me fut toujours aussi pesante que harassante.
J’ai pris goût aux choses scolaires lorsqu’elles me permirent de faire autre chose que les contenus pédagogiques. Je cite en exemple, mes deux passions qu’auront été de participer à des journaux étudiants - mes confrères et moi ayant la prétention de s’attribuer le titre de journalistes - et l’animation d’une émission hebdomadaire à la radio scolaire. Sans doute que certains enseignants et directions d’école perçurent tout le bouillonnement que ceux-ci me procuraient et devaient se dire qu’au moins cela pouvait me garder présent à l’intérieur des murs de l’école.
Mais, je dis bien mais, il fallait dans ces deux activités, conserver une bonne attitude, respecter un code déontologique non écrit. Bizarrement, ce genre d’école buissonnière, le fait de ne me présenter en classe que de façon épisodique, m’aura permis d’achever mes études secondaires et frapper à la porte de l’université.
Lorsque vint le temps de dévoiler mon choix de carrière afin que cela soit inscrit dans le traditionnel journal des étudiants de dernière année, je n’avais aucune espèce d’idée vers quoi me diriger. C’est un directeur d’école qui me guida par ces mots :
“ Tu détestes tellement l’école que tu devrais te lancer dans l’enseignement, question de pouvoir changer les attitudes de ce milieu. “
Cet homme venait d’utiliser le mot qui m’apparut pour une fois exempt de jugement. L'attitude prit une tout autre signification, quelque chose comme monter sur un tremplin. Et j’ai suivi son conseil. Les deux premières choses que je fis, une fois accepté dans le plus au haut lieu du savoir, fut de m’inviter à la rédaction du journal et fonder une radio étudiante. Toutefois, il y eut une condition qui s’appliqua aux deux activités : ne jamais présenter des notes faiblardes.
La question de l’attitude me sauta au visage lors de ma première année comme enseignant. Nous sommes en 1969 et le système d’éducation qui avait pris un certain retard dans mon Québec en marche vers cette paraphrase à l’allure politique, “ Maîtres chez nous “, une incroyable lenteur sur ce que j’appellerai “ la pédagogie moderne “, mon patron - celui-ci était mon ancien directeur devenu à la barre de ce qu’on nomme la commission scolaire - me fit venir à son bureau et me dit :
“ Nous allons ouvrir une classe pour des élèves présentant d’importants retards pédagogiques et j’ai tout de suite pensé à toi comme pouvant être le type idéal afin de les récupérer. “
Ce fut le début d’une carrière vouée essentiellement auprès d’élèves manifestants des retards, des problèmes, voire même des troubles de l’apprentissage et leur attitude face à l’école ressemblait étrangement au cheminement qui fut le mien tout au long de ma carrière sur les bancs d’écoles.
Je ne sais pas si cette concordance entre eux et moi joua un rôle, mais tout de suite je me suis mis à la tâche de voir et faire l’école - à l’époque ceci était synonyme d’enseigner - d’une autre manière. Ces élèves m’auront aidé à réconcilier l’apprentissage avec la vie régulière. C’est à eux, plusieurs années plus tard, lorsqu’ils, rétrospectivement, jetteront un oeil sur leur temps scolaire de le dire, de saisir qu’ils avaient devant un eux un fervent de l’école buissonnière.
Le mot “ attitude “, par extension, peut aussi s’associer à deux autres éléments : une figure de danse dans laquelle le corps repose sur une seule jambe, tandis que l’autre est repliée à la hauteur des hanches. Cela m’amuse passablement, car j’y vois une belle métaphore de la vie. Alors que nous devons marcher vers ce qui est le mieux pour soi ici et maintenant afin de nous permettre un avenir plus satisfaisant, c’est souvent sur une seule jambe que nous avançons.
Mes années d’écolier et d’étudiant, j’ai tenté de le démontrer, furent un copier/coller de cela. J’avançais sur une seule jambe comme si m’engager totalement pouvait signifier mon accord avec ce qui se passait dans les corridors des écoles, dans ces milieux factices parce qu’éloignés de la vraie vie. Je rejoins ici, d’une certaine façon, Phước avant d’être mis en relation avec Fanny.
Je peux résumer mon propos sur l’attitude avant de passer au second mot, la solitude, par ceci : souvent, il s’agit d’une manifestation extérieure de sentiments que l’on n’éprouve pas. Jamais n’aurais-je adopter l’opinion que les adultes me lançaient, à moi ainsi qu’à tous les enfants de mon époque, que le temps d’école est le plus beau de notre vie. J’imaginais, recevant cette maxime, que le pire s’il ne s’était pas produit avant l’âge scolaire allait se produire une fois avoir quitté les bancs d’école. On oubliait certainement de mettre en perspective l’autre aphorisme définissant l’adolescence comme l’âge idiot.
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La solitude. Second mot qui a jailli à mon esprit après avoir écouté attentivement les éléments de la théorie de “ l’unicitude “ de Fanny.
À lui seul, il inspire la peur. C’est Robinson Crusoé avant sa rencontre avec Vendredi. C’est le désert à perte de vue ; un radeau perdu en mer, voguant vers nulle part. Combien d’auteurs, de poètes, d’essayistes et de philosophes ont-ils tenté de circonscrire ce concept qui, en soi, peut difficilement se définir qu’en rapport avec soi-même, que l’on peut découvrir que le jour où, face à soi-même, nous réalisons que les autres aussi vivent sur une île déserte ou au coeur de tous les Sahara du monde ?
C’est sans doute le meilleur mot pour décrire une comparaison, nous laissant en partage le jugement appliqué sur autre chose. Au singulier, il porte tout le poids de notre être alors qu’au pluriel il suppose une comparaison. Il s’agit de faire cette courte expérience sémantique : la solitude et les solitudes...
Quand cette situation vous arrache du contact avec autrui et devient un état, plus ou moins permanent, s’enclenche inévitablement divers phénomènes qu’il serait trop long d’énumérer, de sorte que je me permettrai seulement d’y aller à titre personnel, après tout cette marche de Narrateur ne regarde que moi.
Il m’est impossible de remonter dans mon temps d’enfance, lorsque je fais un effort de mémoire, je me rends tout au plus jusqu’à l’âge de 5 ans. Un taxi m’attend à l’entrée de la porte de ce deuxième étage que nous habitons, ma famille et moi ; il doit me mener vers une école dite “ maternelle “ dans laquelle la base de tous les apprentissages repose sur la danse ; le ballet plus précisément.
Pour quelle raison décide-t-on de m’y inscrire ? Avec le temps j’en suis arrivé à une explication : ma soeur plus âgée fréquente déjà l’école primaire, mon deuxième frère est né quelques mois auparavant et se retrouve en pension chez les grands-parents maternels puisque ma mère a difficilement accouché de lui et se retrouve de nouveau enceinte, alors la solution la plus pratique était sans doute de la libérer d’un enfant.
Mon premier contact avec la solitude remonte à cet embarquement dans une voiture taxi qui me conduit au centre de la ville que nous habitions et mon entrée dans un immense local aux murs faits en miroirs. Que l’on projette son regard à gauche ou à droite, continuellement votre image rebondissait aux yeux. Pour moi, ils reflétaient la figure d’un enfant effrayé cherchant à s’éloigner du groupe. D’ailleurs, cette dame aux cheveux bizarrement colorés du jaune Marilyn Monroe qui ne lui seyait pas du tout, engageait périodiquement un photographe afin d’immortaliser qui elle croyait être les prochaines ballerines à la mode et les danseurs de ballet qui feraient le tour du monde avec à la boutonnière une cocarde à l’effigie de son école maternelle qu’elle tenait en haute estime.
Venait le photographe qui ne cessait d’encenser notre enseignante sur la qualité de son travail ; tous les enfants, nous avions à prendre une posture de danse avant de nous regrouper pour la photo générale. Du haut de mes 5 ans, je refusais la séance individuelle et me retournait vers le miroir, ayant développé une frayeur avoisinant la terreur lorsque l’éclat du flash de son appareil nous momifiait sous l’effet éblouissant de la poudre de magnésium qui brûlait.
Ce comportement me valut même une exclusion, comme une mise au rancart lors du spectacle de fin d’année qui se tint dans la salle d'un grand théâtre de la ville. Je ne peux pas oublier la déception de ma famille élargie - oncles, tantes, grands-parents - alors que jamais je n’apparus sur scène. Moi, caché derrière les grands rideaux en velours rouge, je me revois jeter un coup d’oeil dans la salle remplie à pleine capacité, en attente de pouvoir manifester leur étonnement devant le talent de si jeunes enfants, chercher parmi la foule enthousiaste le regard de mon frère jumeau d’une année.
Je crois, sans risquer de me tromper, que cette année de mes 5 ans fut celle de la solitude. On ne m’isolait pas, je le faisais moi-même et mon père dut se résoudre à me soustraire de cette école qui, selon ses dires, avait une réputation quasi internationale. Avait-il perçu chez son fils le plus vieux quelque talent artistique que moi-même je ne réussissais pas à imaginer ?
Il existe une nuance entre la solitude et l’isolement. Elle est profonde et, pour certains spécialistes de la santé mentale, une attitude - tiens le premier mot revient - devant être corrigée à ses débuts puisque la solitude peut mener à l’isolement et de possibles troubles allant jusqu’à la schizophrénie. Peut-être qu’à mon époque, si le terme eut existé, on aurait diagnostiqué un facteur d’autisme.
Pour moi, quitter le cocon familial, c’était m’enfermer dans cette voiture taxi qui m’éloignait de mon jumeau d’une année. Je n’ai pas souvenir si lui et moi avons, à ce moment-là, discuter de la situation, mais je sais pertinemment qu’il aurait davantage profité de cette école maternelle, car pour lui le contact avec les autres est ancré dans sa personnalité de fonceur avide d’expériences nouvelles. Sans risquer de me tromper, son leadership lui est venu en très bas âge et ne l’a plus jamais quitté.
Un second événement, formellement sinon plus important dans ce que je pourrais appeler mon contact avec la solitude aura été la maladie de mon jumeau d’une année.
Nous déménageâmes de cette ville qui jouxtait celle de la famille de ma mère pour une autre située au coeur du Québec. Ce délogement fut pour elle d’ailleurs l’occasion de souffrir d’une importante dépression. Quelques mois plus tard, victime d’une attaque virulente chez celui qui représentait l’essentiel de ma vie sociale se transforma en une maladie qui faillit l’emporter. Il fut hospitalisé et son retour à la maison représenta le début de notre séparation physique. J’ai vécu son malheur comme une plongée dans le gouffre de la solitude. On nous séparait, je le comprenais sans pouvoir être en mesure de m’y habituer.
Il avait 10 ans lorsque ce virus le coucha littéralement, m’atrophiant en même temps. J’allais devoir composer avec la solitude et c’est la poésie, quelques mois après, qui s’avéra ma bouée de sauvetage.
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La solitude pose le problème de la sociabilité, cette aptitude à vivre en société. Tout être humain ne peut vivre seul retenu sur une île déserte. À l’opposé, vivre avec les autres c’est peut-être aussi cultiver une volonté consciente ou pas de s’en éloigner. Je ne sais le dire, mais j’avoue de pas être une personne super sociable. À cet effet, je crois ressembler un peu à mon photographe-philosophe. Lui, c’est volontairement qu’il ne multiplie pas les rapports sociaux, sans nécessairement les rompre, disons qu’il les évite. Son parcours de vie jusqu’à maintenant en est un exemple probant.
Pour ce qui est de moi, si je tente une démonstration, disons que la présence de camarades soit à l’école ou dans mon milieu de travail, n’a jamais été une priorité. Qu’en est-il maintenant alors que vivant au Vietnam, tellement loin de mes attaches familiales ou amicales ? Je peux résumer mes contacts en les chapeautant sous le vocable de “ réseaux “.
Je suis de l’époque au cours de laquelle le travail en équipe fleurissait. Dans les écoles, plusieurs enseignants y avaient recours afin de faciliter les apprentissages, mais le problème se situait dans le fait qu’ils y lançaient leurs élèves ou leurs étudiants sans, au préalable, les avoir préparés en proposant une méthode de travail. On nommait un chef d’équipe et un secrétaire, puis on se fiait à une sorte de débrouillardise générale pour faire jaillir des résultats concluants. Je crois que ce procédé a abouti à d’énormes pertes de temps et permis aux plus faibles et aux moins intéressés de recevoir les fruits d’une note globale que chacun se partageait également.
Ici au Vietnam, je vis en réseau. Plusieurs réseaux possédant chacun sa spécificité. La grande majorité des membres de ces groupuscules sont des étudiants ou de nouveaux venus sur le marché du travail. S’accoquiner avec un étranger qui maîtrise un tant soit peu la langue de Shakespeare ne peut que leur être bénéfique autant pour l’avancement professionnel qu’individuel. Pour moi, une façon de mieux entrer en relation avec la culture vietnamienne. C’est un échange de bons services.
J’achève sur le thème de la solitude en posant cette question : est-ce que ma décision de demeurer dans le pays de Hô Chi Minh soutient une certaine forme de solitude ? Que je le veuille ou pas, je suis et resterai continuellement un étranger sur cette terre, impossible d’en sortir même si parfois on me dit que j’ai davantage voyagé dans le pays que la moyenne de ses habitants. Mes nombreuses lectures sont toujours quelque peu superficielles, à une certaine distance de ce que je pourrais appeler le “ vrai monde “.
Il y a, je le dis sans risquer de me tromper, un temps avant Fanny et Phước et un autre après eux. Entre les deux, le fait que je bouge, souvent seul, sur les routes du pays et dans les rues de Saigon avec en tête un seul objectif, apprendre.
On apprend de la solitude, on cherche à s’en faire une compagne de tous les jours afin qu’elle nous enseigne les rudiments de la vie et de la mort. Si je m’en remets à “ l’unicitude “ de Fanny, nous naissons et mourrons seuls, qu’avec nous-même. Elle n’a pas complètement tort, je l’avoue. Mais il y a la route qui les sépare. Je sais par expérience que beaucoup d’individus sont à la recherche de celle qu’ils tracent ou leur est tracée pour la suivre de manière la plus immobile possible afin de pas à avoir, occasionnellement ou non, à en modifier le mouvement. C’est comme si son déroulement ne devait jamais être perturbé par quoi que ce soit. La vie, ce n’est pas cela ; la vie se compose de deux actions fondamentales, emplir une bouteille vide pour ensuite la vider.
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Où suis-je rendu dans ma démarche d’écriture, cette appropriation de deux personnages que le hasard a réunis. Vous dire à quel point je suis anxieux de recevoir la partie ( DEUX ) de la missive du Dalaï-lama afin de finalement saisir la motivation de cette femme à quitter, le jour même de son anniversaire, famille et pays pour se rendre en Chine, puis au Vietnam ?
Je me doute bien, comme vous lecteurs et lectrices, que l’aspect instantané de son départ devait nécessairement faire partie du contrat qu’elle accepta en 2002, devant démarrer en 2005 et qu’elle n’a annoncé qu’à sa petite-fille Léa, précisant qu’elle ne devait en aucun cas chercher à entrer en contact autrement que par son canal habituel, celui du courriel. Pourquoi, une fois arrivée en Chine, avoir à renouer avec l’amant chinois ? Par la suite, ce saut de sept mois au Vietnam qui ne devait sans doute n’être pas strictement motivé par le fait de retrouver Tình, la nounou se sa fille Marie.
Alors que je nage en plein mystère, chercher à en savoir plus en interrogeant Phước c’est comme tenter de traduire un message en sanskrit. Je dois absolument m’en remettre au bon vouloir de Fanny et attendre qu’elle soulève le voile qui recouvre cette histoire.
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