vendredi 30 janvier 2009

Saut: 259


Virginia Woolf écrivait « Rigide, le squelette de l’habitude maintient seul la forme humaine», alors vous ne vous surprendrez pas que je vous glisse d’abord ce poème en provenance du thème ombre/lumière; par la suite les citations qui m’ont éclairé qui sans doute vous surprendront...

Ce poème – premier de l’année 2009 – le crapaud ne sait pas encore comment le situer parmi ou à travers les autres. Existe-t-il un ordre nécessairement obligatoire dans tout système poétique? Un fil conducteur, tout au moins? Un fil d’Ariane?

Les auteurs, ceux qui s’échinent à travailler sur leur œuvre, et c’est tant mieux, vous diront que oui. On ne peut, du moins pour la poésie, placer tel ou tel poème avant ou après celui-ci ou celui-là sans risquer que l’ensemble en soit modifié. Je n’ai aucune prétention dans ce sens. La seule chose que je remarque depuis que je m’amuse à revisiter les vieux cahiers et y ajouter les nouveaux-venus, ce sont certains cycles de même qu'une profonde difficulté à accepter de mettre le point final.

Le point final, c’est passer à autre chose: une autre idée, une autre image. Je n’y arrive pas. Pourtant, j’ai réussi à dépasser cette période des fantômes… puis celle des marionnettes, bien qu’encore inachevée… je ne suis pas tout à fait revenu de Mars que j’ai tenté de faire «atterrir» dans ma ruelle… Y a-t-il un liant dans tout cela? Aucune idée.

Gaston Miron, lors de l’entrevue faite pour le journal Le Clairon de Saint-Hyacinthe à l’automne 1969, me disait quelque chose qui allait dans le sens suivant: une œuvre à construire est bien souvent l’œuvre des autres.

J’avais un 22 ans d’avant les années 1970, à peine revenu de l’Expo’67 qui m’avait ouvert les yeux sur tellement d’inconnus, de différences et d’inimaginés… que la poésie à cette époque n’avait aucunement la portée qu’elle a maintenant. Et cela me permet de dire combien je regrette de ne pas avoir été davantage «conscient» de la présence de Miron, de la poésie et des poètes.

Mais il subsiste dans nos vies de ces espèces de nostalgies non productives mais combien révélatrices de ce qui aurait pu être… si!

Le voici ce premier poème de l’année deux mille neuve…




ombre et lumière d’âme


- s’il y a de l’ombre c’est qu’il y a de la lumière -


sur l’ombre, de l’ombre fut mise
on retira l’ombre de l’ombre
puis une âme apparut

… une légère, … une toute légère couche d’âme à peine lumineuse



- s’il y a une âme c’est qu’il y a de l’ombre -


on trifouilla l’âme
remit de l’ombre
puis âme et ombre fusionnèrent

… une petite, … une toute petite couche de lumière chromatique



- et si la lumière sur l’âme déplaçait de l’ombre -


on s’en éloignerait
alors que le vent briserait la lumière
et que rapetisserait la silhouette

et l’ombre comme un ange phosphoré
se retrouverait devant ou derrière
de ce côté, de l’autre
entre ailleurs et ici
à l’abri d’une âme ombragée
coincée dans le clair-obscur

l’ombre des lumières se déchiquette
en mille cristaux éparpillés
puis s’éteignent les bougies
se taisent les musiques d’ascenseur




«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»


A C C E S S I T (nom masculin)
. distinction, récompense accordée à ceux qui, sans avoir obtenu de prix, s’en sont approchés.


C A B A L I S T I Q U E (adjectif)
. qui a rapport à la science occulte;
. mystérieux, incompréhensible.
- ésotérique, magique


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