dimanche 15 novembre 2015

LES CHRONIQUES VIETNAMIENNES - Vung Tau - (2)

Café Martin


                   )(                                                                                       )(                 

La très grande majorité des chroniques (et voilà que je ne suis plus du tout certain de la justesse de ce terme pour décrire ou illustrer ce que je place sur le blogue, c’est-à-dire cet ensemble de billets, de petits articles, d’humeurs…) sont publiées après avoir séjourné, mûri dans l’ordinateur au minimum deux jours. De sorte que ce que j’écris présentement est ultérieur à ce qui suivra. En bref, cette deuxième chronique a débuté tout juste avant les événements survenus à Paris le vendredi 13 novembre 2015.

Je m’intéresse à ce drame à partir de mon Vung Tau éloigné, me répétant sans cesse que je n’allais pas réagir avec célérité, que j’allais lire le maximum de reportages en provenance de diverses sources d’information, suivre sur Facebook tout le barouf que les utilisateurs allaient y faire – opinions, rages, cris de guerre, appels au calme, ''Je suis Paris'', ''Pray for Paris'', tous ces drapeaux français qui pleurent ou sont déchirés – et attendre, attendre que la poussière des armes à feu s’estompe, s’atténue.

Alors que je croise dans un ATM (guichet bancaire pour retirer des sous) un Français tout juste arrivé à Vung Tau, je lui demande s’il est au courant des tribulations parisiennes, il me répond ''non, pas du tout'' et alors que je le mets au parfum en deux trois mots de ce que je sais à ce moment-là, il quitte la boîte surchauffée où les distributrices se tiennent au garde-à-vous, saute dans un taxi sans rien dire, sans rien me dire. 

Les informations circulent au Vietnam plus rapidement par les canaux internet. Je me rends compte, une fois de plus, qu’il faut alimenter et alimenter encore si on souhaite que les messages provenant d’ailleurs dans le monde soient reçus puis décodés voir décryptés. 

Je n’ai donc pas modifié mon profil Facebook pour manifester ma solidarité, ma rage, mon incompréhension... plusieurs l’ont fait.

Je n’ai pas ''partager'' rien d’autre qu’un court texte écrit par Olivier Kemeid, auteur, metteur en scène, directeur artistique de la compagnie Trois Tristes Tigres, fils d’un père égyptien et d’une mère québécoise : ''Suis-je le fils du terrorisme?'' Il parle de Beyrouth. De Paris. Touchant.

C’est tout ce que j’ai fait jusqu’à maintenant. Et une autre chose. En réponse aux questions des Vietnamiens qui me demandaient pourquoi cela était-il arrivé à Paris, je me suis entendu répondre dans mon anglais approximatif : ''Si tu fais la guerre attends-toi à ce qu’elle te rejoigne, chez toi, tout comme tu es allé là-bas, chez l’autre, la mener.''

C’est tout ce que j’ai fait jusqu’à ces quelques mots qui paraîtront en caractère gras et sur fond rouge afin de mettre une certaine distance entre ce qui devait être le sujet de ce billet, de cette chronique, et Paris.

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Vue à partir du Café Martin


Vue à partir du Café Martin


Vue à partie du Café Martin



     Parmi les différences manifestes, si je compare le café O Cap au café Jolie, une saute aux yeux, en fait je devrais plutôt dire aux oreilles. L’absence chez le premier alors qu'au café Jolie on retrouve un bénéficie d'un sustème de son que je qualifierais d’excellent, sans doute un Bose, de même qu’un choix musical fort intéressant.

Bon. Fort possiblement qu’au Québec c’est la même chose, il n’y en a ici que pour Adèle et son nouveau tube HELLO. Sur You Tube, ça dépasse les 300 millions d’écoutes. Je ne suis pas spécialiste, mais ça me semble assez impressionnant.

Lorsque je l’entends jouer, rejouer, c’est fou comme j’aimerais me lever de ma table, demander un petit moment d’attention et dire, auréolé d'une petite gloire, que la vidéo du clip est l’œuvre d’un Québécois… que je suis Québécois moi-même. Le chauvinisme me rejoint rapidement. Sauf que l’on semble s’en foutre comme de l’an quarante. On aime. Un point c’est tout. Et Xavier Dolan, pas évident à répéter pour le vietnamien moyen.

Des haut-parleurs qui dirigent le son vers la mer – je ne le répéterai jamais assez, Vung Tau c’est la mer – nous lancent en première partie des succès connus du répertoire anglo-américain : Beatles, John Legend et d’autres dont je ne saurais dire ni les titres ni les interprètes mais que j’ai souvent entendus. À ma grande surprise, pas de Céline mais Cœur de Pirate; ici également je  chercherais à me faire une gloriole personnelle.

Dans mes recherches pour dénicher le café où établir mes quartiers généraux, les deux cités plus haut, de même que ce troisième (Lan Rung  Vieille orchidée ) dont l'aspect fashionable se reflète d'abord sur le coût du café, n’auront été finalement que de courtes haltes. Car j’ai trouvé : THANH LONG que j’appellerai Café Martin en raison de l’inscription collée sous son nom vietnamien.

Fort bien situé, face à la mer et sous les bras tendus du Christ, c’est un café tout simple. J’y ai d’ailleurs fait la rencontre de trois vietnamiens avec qui je suis allé dîné hier soir et avec qui fraterniser fut très facile.

Pas de musique, que le grondement des vagues, leur fracas lorsqu’elles éclatent sur les pierres du rempart protégeant le café de la marée et le vent qui chante dans les feuilles des grands arbres en forme de parasol.

Pas de serveurs vêtus d’un pantalon noir et d’une chemise blanche aux manches retroussées.

La simplicité volontaire.

Vous en entendrez beaucoup parler, je crois.




Elvis vietnamien

À quelques pas du Café Martin


Jeune vietnamienne face au coucher de soleil



Sampan au coucher de soleil


Grotte à l'entrée du village de Vung Tau




À la prochaine










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