Le 28 avril 2025, le peuple canadien est appelé à élire son prochain gouvernement.
Il est de notoriété publique et cela depuis de longues années que LE CRAPAUD s'amuse à prédire les résultats des scrutins fédéral, national, international malgré une moyenne au bâton plutôt gênante. Je ne me suis jamais approché des chiffres officiels. Que voulez-vous, n'ayant pas la science infuse et surtout mes critères d'analyse n'ont jamais rien eu à voir avec ceux des journalistes et encore moins ceux des sondeurs. J'assume.
D'entrée de jeu, voici ma prédiction au jour du lancement de la campagne électorale qui sera suivie d'une dernière, à la veille du vote :
si la tendance se maintient,
LE CRAPAUD prévoit l'élection
d'un gouvernement minoritaire dirigé par
le Parti Libéral du Canada.
Mon jugement se base sur des critères d'une complète neutralité puisque je ne me considère pas - je devrais dire «plus» - canadien et cela depuis des lunes, de sorte que si j'agissais de quelque manière que ce soit pour perturber la campagne électorale, on m'accuserait d'ingérence étrangère dans le processus démocratique canadien. J'y pense... le «p» étatsunien se retrouve dans la même situation que moi, lui qui fourre son nez renifleur dans les affaires internes du pays, ne devrait-on pas l'assigner à comparaître devant une cour de justice canadienne pour ce délit ?
Je reviens à mes critères. Le premier est de l'ordre des personnages en présence. Résoudre cette énigme est tellement simple, le libéral et le conservateur s'arrachent mutuellement les mêmes propositions pour en faire des promesses électorales ; le NPD, n'en parlons pas puisque ce parti sera littéralement rayé de la carte, chanceux si son chef survie à l'hécatombe ; le Vert n'a jamais été dans la course, encore moins cette fois-ci alors que l'environnement ne sera qu'à peine effleurer dans les débats ; le Bloc québécois à qui j'accorderai mon vote n'est présent qu'au Québec - son nom l'indique d'ailleurs - récoltera des résultats positifs qui, sans le mener à diriger l'opposition officielle, lui conférerait une crédibilité améliorée. D'ailleurs, puisque j'en parle, cela me ramène à une idée que je défendais il y a quelques mois alors que l'idée de l'indépendance du Québec devenait de plus en plus moribonde, j'avais proposé qu'il devienne un parti fédéral officiel en s'étendant au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, le tout sous le vocable LE BLOC. Ça serait amusant.
Le deuxième critère qui m'amène à la prédiction ci-haut mentionnée, les programmes. Ça se résume en quelques lignes pour ne pas dire quelques mots : libéral et conservateur, bonnet-blanc blanc-bonnet. Le NPD, pardonnez mon ignorance, mais je ne saurais en dire deux mots, idem pour les Verts alors que le Bloc on est bien fixé.
Comme troisième critère, celui-ci est d'une telle évidence que l'énoncer devient quasi un truisme : l'affrontement commercial Canda/USA. On le résume en posant la question suivante : qui sera le meilleur, le plus efficace Capitaine Canada ? Ma réponse peut paraître sarcastique, je vous l'énonce quand même : aucun. Nous assistons à une «guerre» économique semble-t-il et n'en sortira qu'un seul gagnant : le capitalisme. Pensez-vous un seul instant que tous nos chevaliers canadiens revêtus de leur armure pugnace partent au combat pour défendre la veuve et l'orphelin ? Tous et je n'en oublie aucun, sont de serviles domestiques à genoux les bras en croix n'ayant pas su se maintenir sur leur monture, prosternés devant le capital, le profit et le pouvoir. Il n'y a que le vocabulaire qui varie.
Dernier critère, un peu ratoureux. Le candidat qui jouera le mieux la carte du patriotisme canadien au point de nous arracher des larmes à peu près sincères, celui-là - et pour le moment le libéral est en tête - gagnera. Attendons-nous à des publicités électorales remplies de drapeaux du Canada flottant dignement... à des Rocheuses qui nous appartiennent à tous, même ceux qui ne les ont jamais vues... à des Prairies sur lesquelles se balancent des épis de blé dorés sous un vent doux mais capricieux... à des Ontario et Québec se tenant candidement la main... alors que des Maritimes on enverra des bye-bye atlantiques aux confrères et consoeurs du Pacifique. Ça sera à pleurer !
Ceux et celles qui, encore, croient que l'exercice du droit de vote représente l'apothéose des bienfaits de la démocratie, je passerai sûrement pour un rabat-joie machiavélique en affirmant que la démocratie, eh bien ! c'est loin de se résumer à cela.
L'image choisie pour illustrer mon propos parle d'elle-même. Un grand oiseau noir tout à côté d'un lutrin semblable à ceux sur lesquels nos politiciens s'appuieront pour nous dire et redire : voter est un privilège, celui qui tient la démocratie vivante. Un grand oiseau noir...
Bonne saison électorale !