mardi 3 février 2009

Saut: 260



La surprise à laquelle je faisais référence dans le dernier saut, en lien avec le thème ombre/lumière qu’abordait le poème ombre et lumière d’âme, eh! bien la voici : peu mais alors là très très peu de citations. Qu’est-ce que cela signifie? Sans doute que mes lectures de jadis et de maintenant n’ont que fort peu tourné autour de ce thème ou encore qu’il ne s’est jamais tout à fait présenté à mon esprit.

Mais il y a ces Monique Proulx, Jean Rouaud et Saint-Denys-Garneau… Et cette formidable allégorie de Platon qui nous sera racontée par Jostein Gaarder. Les voici.


. Je reste une ombre légère en retrait.
Monique Proulx

. La pénombre n'a pas son pareil pour imposer avec une autorité naturelle le silence.
Jean Rouaud

. Dans le bas du ciel, cent visages
Impossibles à voir
La lumière interrompue d'ici là
Un grand couteau d'ombre
Passe au milieu de mes regards
Hector de Saint-Denys-Garneau


. Imagine des hommes qui habitent une caverne. Ils sont assis le dos tourné à la lumière et sont pieds et poings liés, de sorte qu’ils sont condamnés à ne voir que le mur devant eux. Dans leur dos se dresse un autre mur derrière lequel marchent des hommes brandissant diverses formes au-dessus du mur. Parce qu’il y a un feu derrière ces figures, celles-ci jettent des ombres vacillantes contre le mur au fond de la caverne. La seule chose que les habitants de cette caverne puissent voir est par conséquent ce «théâtre d’ombres». Ils n’ont pas bougé depuis qu’ils sont nés et pensent naturellement que ces ombres sont la seule réalité au monde.
Imagine maintenant que l’un des habitants de la caverne parvienne enfin à se libérer. Il se demande d’abord d’où proviennent ces ombres projetées sur le mur de la caverne. Que va-t-il selon toi se passer quand il va découvrir les formes qui dépassent du mur? Il sera dans un premier temps ébloui par les formes, puisqu’il n’a vu jamais que leurs ombres. À supposer qu’il réussisse à escalader le mur et à franchir le feu pour se retrouver à l’air libre, il serait alors encore davantage ébloui. Mais, après s’être frotté les yeux, il serait frappé par la beauté de tout ce qui l’entoure. Il distinguerait pour la première fois des couleurs et des contours bien précis. Il verrait en vrai les animaux et les fleurs dont les ombres dans la caverne n’étaient que de pâles copies. Il se demanderait d’où viennent tous les animaux et toutes les fleurs. Alors, en voyant le soleil, il comprendrait que c’est lui qui permet la vie des fleurs et des animaux sur terre, de même que le feu dans la caverne permettait d’apercevoir des ombres.
Maintenant l’heureux habitant de la caverne pourrait s’élancer dans la nature et profiter de sa liberté reconquise. Mais il pense à tous ceux qui sont restés là-bas. C’est pourquoi il veut y retourner et, dès qu’il est redescendu, il essaie de convaincre les autres habitants de la caverne que les ombres sur le mur ne sont que le pâle reflet vacillant de choses bien réelles. Mais personne ne le croit. Ils montrent le mur du doigt et maintiennent que la seule réalité est ce qu’ils voient. Et ils finissent par le tuer.


Ce que Platon illustre avec l’Allégorie de la caverne est le chemin du philosophe qui va des représentations incertaines aux vraies idées qui se cachent derrière les phénomènes naturels. Il pense sans aucun doute à Socrate que les «habitants de la caverne» mirent à mort parce qu’il dérangeait leurs représentations habituelles et leur montrait le chemin d’une vraie vision intérieure. L’Allégorie de la caverne devient une métaphore du courage du philosophe et de sa responsabilité vis-à-vis des autres hommes sur le plan pédagogique.
Platon veut démontrer que le contraste entre l’obscurité de la caverne et la nature à l’extérieur est le même qui existe entre le monde sensible et le monde des idées. Cela ne veut pas dire que la nature est sombre et triste, mais qu’elle l’est, comparée à la clarté du monde des idées. L’image d’une belle jeune fille n’est pas non plus sombre et triste, bien au contraire. Mais ce n’est qu’une image.
Jostein Gaarder


«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»

B A R B A C A N E (nom féminin)
. au Moyen-Âge, ouvrage avancé, percé de meurtrières. – Meurtrière pratiquée dans le mur d’une forteresse pour tirer à couvert;
. ouverture verticale et étroite dans le mur d’une terrasse pour l’écoulement des eaux.


C A C O G R A P H I E (nom féminin)
. état d’un écrit très fautif (graphies, syntaxe, vocabulaire, style)

- charabia

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