mercredi 29 juin 2016

QUATRE (4) CENT-QUATRE-VINGT-SEPT (87)













la musique égarée


sur l'autre palier flâne une musique 
il n' y a qu'elle pour polir le silence

violon
trois notes égarées sur le vent
tachent l'atmosphère, nettoient l'âme      

d'ici, on entend Paganini
la Mose fantasia, sons graves
sur une seule corde, elle saute
mouton égaré à la recherche de trois soeurs

les nuages parlent au diable
en des trilles lanscinantes
que reproduit l'Amati


sur l'autre palier flâne une musique 
dans une sérénité ouatée de silence 

Paganini, le violoniste aux doigts allongés
et son guitariste espagnol
l'inconnu aux doigts magiques

quelles folles variations les tourmentent!
comme s'ils parlaient d'un insecte à trois ailes
d'une île où on allait les enterrer
sous la symphonie des airs de Berlioz

visite à l'enfer, on y brûle les sonates
dans une impatience polyphonique
quelques malins inventent des frissons


sur l'autre palier flâne une musique  
cosmopolite, bohémienne, gitane

la musique survole lestement les fleurs
telle un papillon capricieux aux ailes de papier
s'amourachant d'un vibrato de colibri immobile

l'espace d'un instant, le temps d'un soupir
fluide comme de la vapeur d'eau
la musique imprègne, majestueuse,
les quatre murs aérés et aquatiques

comme elle sait se faire languissante
tirailler entre gris ciel et bleu palier
la musique égarée qui ensorcelle






À la prochaine









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