vendredi 5 juillet 2024

GABRIELLE ROY

Gabrielle ROY

 

   

    Je viens de replacer mon livre dans la bibliothèque. LA DÉTRESSE ET L’ENCHANTEMENT, de Gabrielle Roy : son autobiographie (non achevée). Relire est trop souvent une action que l’on ne répète pas beaucoup, malheureusement. Je rêve maintenant que bientôt, en compagnie de mon frère Pierre et ma belle-soeur Claire, j’aurai l’occasion de marcher près de sa maison à Petite-Rivière-Saint-François. D’ici là, voici quelques phrases qui pourraient rejoindre l’état d’âme qui ressort de ce bouquin de Gabrielle Roy.

 

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. Il y a des mots comme ça : une fois dits, on les entendra toujours. Ils se logent dans quelque coin de la mémoire d’où on ne pourra les faire sortir. Ils nous attendent à un tournant de la pensée, la nuit souvent, quand nous ne pouvons nous rendormir, alors que ce sont toujours les vieilles souffrances qui viennent nous retrouver les premières. Peut-être, quand nous serons cendre et poussière, ou âme immortelle, que nous nous en souviendrons encore. Et s’ils nous traquent ainsi à travers la vie, et peut-être au-delà, c’est sans doute qu’ils contiennent une part de vérité.
GABRIELLE ROY
 
. Nous devons traiter les mots comme des grenades.
AMOS OZ
 
. Ils vivaient en silence comme deux vieux époux échaudés par la vie, au-delà des pièges de la passion, au-delà des mensonges barbares du rêve et des mirages de la déception : au-delà de l’amour. Car ils avaient vécu ensemble assez de temps pour comprendre que l’amour est l’amour, en tout temps et en tout lieu, et qu’il est d’autant plus intense qu’il s’approche de la mort.
GABRIEL GARCIA MARQUEZ
 
. Pour diminuer nos fautes passées, nous nous efforçons de croire qu’elles étaient fatales. Nous nous persuadons que nous avons lutté par scrupule, par générosité et par égoïsme, alors que nous savions dès le premier instant qu’il n’y avait rien à faire, que la tentation était trop forte, et la partie perdue d’avance. Et pourtant, si nous sommes honnêtes, si nous évoquons ces instants, parfois si brefs, hélas! dans leurs détails tragiques, nous nous rappelons que nous étions alors libres, libres de choisir entre le sacrifice d’un plaisir et le sacrifice d’un devoir : et le remords que nous éprouvons aujourd’hui n’est que la certitude d’avoir été libres alors.
MARIO SOLDATI
 
. … nommer un être, c’est le rendre présent…
MICHEL TAURIAC
 
. Comme tout le monde, elle se parlait à elle-même. Il paraît que c’est un signe de folie, il paraît que c’est une preuve de sagesse. Nous nous parlons tous à nous-mêmes et ce dialogue entre le moi que nous sommes et celui que nous voudrions être permet de mieux mesurer l’étendue de notre solitude et mieux écarter les tentations de nos mensonges.
PHILIPPE LABRO
 
. … il est vrai que les mots peuvent être tellement vacillants, tellement fragiles, il existe un tel abîme entre eux et les choses qui s’agitent au fond de vous, et cette distance est souvent source de regrettables malentendus, il arrive même qu’elle détruise des vies. Voilà pourquoi il vaut parfois mieux se taire et s’en remettre à ce que voient les yeux.
JON KALMAN STEFANSON 
 
. En racontant des histoires, vous rendez objective votre propre expérience. Vous la séparez de vous-même. Vous cernez certaines vérités. Vous en inventez d’autres. Vous commencez parfois par un incident qui est réellement arrivé … et vous le projetez en avant en inventant d’autres incidents qui ne se sont pas réellement produits mais qui cependant aident à l’éclaircir et l’expliquer.
TIM O’BRIEN
 
. D’un côté, il racontait son histoire avec trop d’animation, trop d’esprit de suite et de méthode, marques essentielles de la vraisemblance, pour qu’on pût la mettre en doute ; de l’autre, il y avait trop de beautés poétiques dans son récit et ces beautés elles-mêmes faisaient naître des soupçons.
TOLSTOÏ
 
. Tout finit comme tout a commencé, ou presque.
ÉRIC FOTTORINO
 
Je m’enfonçais, je le voyais bien. Et en plus je me débattais dans les contradictions alors qu’il faut s’accrocher au plus simple. Il n’y a pas de raison à ce qui arrive. Chercher une origine au mal est absurdité, il est, avant même la création. Inventer des processus à cliquet et des explications à ressort ne sert à rien et tout mettre sur la balance la détruit, la fausse sûrement. Je m’en tiens à cela, le mal est un accident perpétuel qui envoie contre le mur autant les bons que les mauvais conducteurs. Le bien n’a cours que le temps des enterrements, ce sont les seuls moments de la vie  nous voyons avec nos yeux ce que nous sommes : de la poussière que le prochain courant d’air emportera. Car, et je le crois, c’est cela le bien : voir sa propre fin dans celle des autres. Rien n’est plus dissuasif, rien n’est plus bénéfique. S’ils meurent nous mourons, tout est là. Mais il n’y a pas de bien, le mal est roi.
BOUALEM SASSAL
 
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    Ne trouvez-vous pas que plusieurs extraits cités plus haut et que vous venez de lire ont un lien, parfois direct, avec GABRIELLE ROY ?
 
    Mon petit-fils achève ses études au CEGEP et lorsqu’on discute littérature, je me rends compte que les lectures suggérées par son enseignante de français sont davantage des oeuvres d’auteurs (trices) modernes. À ma question au sujet de KAFKA et GABRIELLE ROY, la réponse fut la même pour les deux : «je ne connais pas.» Je souhaite qu’il aborde LA MÉTAMORPHOSE, puis, BONHEUR D’OCCASION.


                                                       

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