Ce matin, un mardi pourtant tout ce qu'il y a de plus ordinaire, régulier, rien à signaler, ce matin... au milieu de ma randonnée, j'ai failli, mais alors là à un centimètre près, me faire projeter au sol par une motocyclette alors que je faisais une manoeuvre hautement vietnamienne basée sur la stratégie du bouclier.
Il me faut d'abord vous expliquer en quoi consiste la stratégie du bouclier. À Saïgon, mis à part les grandes artères qui sont régies par des feux de signalisation, les autres rues et ruelles, rien, on y va comme on le sent, se protégeant le plus adroitement possible de ce qui pourrait nous atteindre et qui peut provenir d'un peu partout. La règle d'or: si tu t'arrêtes, t'es mort!
Donc, la stratégie du bouclier. Je croyais qu'elle s'appliquait à tous les véhicules... je me suis bien rendu compte que les vélos sont l'exception. Elle ne nous est pas accessible pour la simple raison qu'elle exige une certaine rapidité d'exécution. Le pilote (moto ou auto) peut utiliser le bouclier ou devenir un bouclier. Simple, mais encore faut-il le faire!
Vous êtes arrêté. Des véhicules vous entourent. Vous attendez soit le feu ou encore l'occasion de démarrer. Là, si vous utilisez le bouclier, vous devez vous coller contre une autre moto ou auto en laissant une certaine distance devant vous. Cette moto ou auto s'avance, vous la suivez sur la voie, vous vous dissimulez, le passage devient inaccessible à celle qui doit vous croiser et doit obligatoirement s'arrêter, et vous foncez. Si vous servez de bouclier, vous devez vous avancer, conscient que l'on vous colle soit sur la droite ou sur la gauche et faire le bloc, remettant la politesse. Il fallait y penser!
Alors moi, ce matin, je tente d'appliquer le stratégie du bouclier. Mon vélo «Baby» répond du mieux qu'il peut mais n'étant propulsé que par la force de mes jambes, la moto qui me suit, dans une gestuelle qui bafoue littéralement les règles de la stratégie du bouclier, me passe devant la roue avant, la frôle même, au point que «Baby» frisonne sous le léger coup de vent qui lui passe en travers la roue... La maîtrise de la situation exigeait que je freine mais le réflexe de survie, lui, que je pousse davantage sur le système de pédales. J'ai ainsi échappé à une chute qui aurait certainement blessé mon orgueil et fait sourire quelques Vietnamiens...
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Vous remarquez que le lotus m'attire beaucoup cette année. |
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La dame attend le chaland qui fait la navette entre les deux rives de la rivière quelque part dans Nha Bé. |
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École primaire et son autobus scolaire. |
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Le lotus, oui, et les flamboyants. |
Ces endroits, je les croise au moins une fois semaine quand le besoin d'air pur me prend.
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Comme de la mauvaise herbe ces fleurs poussent le long de la route. |
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On trouve de tout... |
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... même un petit feu solitaire. |
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Il ne verra rien de l'année du serpent. |
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C'est un faux. |
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Voilà donc quelques photos prises lors de mes randonnées en vélo.
Je vous en envoie d'autres, bientôt.