mardi 15 décembre 2009

Le trois cent vingtième saut / Le trois-cent-vingtième saut



Dans le dernier saut, j’ai glissé un peu moins de deux mots sur la question de la nouvelle orthographe, vous promettant d’y revenir à l’occasion. Puisque l’occasion fait le larron… saisissons l’occasion et nous l’aurons…

RENOUVO est un réseau qui réunit des associations privées oeuvrant pour diffuser les rectifications orthographiques proposées et recommandées par les instances francophones compétentes parmi lesquelles on retrouve l’Académie française, le Conseil supérieur de la langue française.

J’ai trouvé sur leur site internet cet article qui expose bien la question de la nouvelle orthographe.

«L’Académie française, comme les instances francophones compétentes (notamment en Belgique et au Québec), a approuvé à l’unanimité un certain nombre de rectifications proposées par le Conseil supérieur de la langue française. Celles-ci ont été publiées au Journal officiel de la République française le 6 décembre 1990.

L’orthographe, si on la compare à un vêtement de la langue, doit s’ajuster à l’évolution. Depuis trois siècles, l’Académie française n’a cessé de s’en occuper.

En 1740, par exemple, dans la troisième édition de son Dictionnaire, elle a modifié la graphie d’un mot sur quatre. Un siècle plus tard, en 1835 (6e édition), l’Académie a réintroduit le «t» dans les pluriels «enfans», «contens» et d’autres; «ai» a remplacé «oi» dans «j’avois», « il étoit», qui sont devenus «j’avais» et «il était».

Les rectifications actuelles touchent quelques milliers de mots; or, près d’un tiers d’entre eux avaient déjà en 1990 une forme dite nouvelle dans un ou plusieurs dictionnaires d’usage courant. Les éditions récentes de ceux-ci enregistrent une très large proportion des formes rectifiées. Les outils informatiques, en particulier les vérificateurs d’orthographe, sont également mis à jour.

Ces rectifications tendent à supprimer des anomalies de l’orthographe française, des exceptions ou des irrégularités (les rectifications ne touchent ni les noms propres ni leurs dérivés). Elles touchent en moyenne moins d’un mot par page d’un livre ordinaire et, souvent, il s’agit d’un accent.

. Par exemple, l’accent circonflexe ne se met plus (à quelques exceptions près, justifiées) sur les lettres «i» et «u» : abime, assidument, connaitre, il apparait, couter.

. L’accentuation de mots tels «allègement», «allègrement», «évènement» correspond maintenant à leur prononciation actuelle.

. Des familles désaccordées sont harmonisées : «bonhommie» s’écrit avec deux «m» comme «homme»; «boursouffler» ressemble à «souffler».

. Les numéraux composés, cardinaux ou ordinaux, sont unis par des traits d’union : «vingt-et-un-mille-deux-cent-cinq», «huit-centième».

Les graphies anciennes restent admises. Quant aux graphies nouvelles, elles ne peuvent que rendre service aux usagers d’aujourd’hui et de demain.»

RENOUVO est l’acronyme de Réseau pour la nouvelle orthographe du français.

Des questions récurrentes quant à la pertinence de la nouvelle orthographe - d’ailleurs Denise Bombardier les mentionnait dans un article publié dans LE DEVOIR il y a une ou deux semaines - les deux suivantes viennent en tête de liste : Va-t-on écrire au son? A-t-on nivelé par le bas?

Voici les réponses que nous offre le Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français (GQMNF) :
« Non. La nouvelle orthographe n’est pas une écriture phonétique. Les rectifications de l’orthographe n’ont pas été mises en place dans le but de simplifier bêtement l’écriture et de régler le problème de l’échec scolaire en laissant passer des «fautes», mais bien dans le but de RÉGULARISER une partie du système orthographique du français et ainsi d’ÉLIMINER plusieurs incohérences et anomalies. »



Nous allons dès aujourd’hui aborder une première rectification :

(1) LES NUMÉRAUX COMPOSÉS SONT SYSTÉMATIQUEMENT RELIÉS PAR DES TRAITS D’UNION

« vingt et un » en ancienne orthographe devient dans la nouvelle orthographe « vingt-et-un »;
« deux cents » devient « deux-cents »;
« trente et unième » devient « trente-et-unième ».

Observation : on distinguera désormais soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-un-tiers (61/3). Cette nouvelle règle supprime de nombreuses difficultés et évite des pratiques jusque là largement aléatoires.

Allons-y maintenant d’une application pratique : vous venez de lire le trois-cent-vingtième saut de crapaud, le prochain sera donc le trois-cent-vingt-et-unième…

Au prochain saut

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

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