samedi 14 novembre 2009

Le trois cent douzième saut



Je suis convaincu que vous manquez de poèmes… On ne vivre sans poésie. On risque la sécheresse permanente. Dans ce novembre encore si beau, si illuminé et presqu’en réconciliation avec l’été pas encore indien, voici un coup de pinceau de celle-ci et un autre de ceux-là…

Quand elle retire sa petite robe de nuit
et la pose au nord des ruptures
l’après-midi je sais que ça recommence
dans la transparente averse
de ses hanches
je connais ses mensonges
chacune de ses manies
alors qui osera demain et en quelle langue
me dire qu’elle m’a tué
avec ma déroute pour mobile
et mes chemises comme bestiaire
(Tania Langlais)


j’oublie ta joue parfois
même certains mouvements des draps
si étroits pourtant
dans leur chorégraphie
quand je reste j’alterne les choses
fragiles comme les océans
qu’on verse le matin
au compte-gouttes
pour rincer nos blessures
(Tania Langlais)


personne ne menace
la solitude des autres
mon obstinée verticale
à présent se retrancher pour penser
à autre chose
car la chasse continue
par-dessus nos épaules
malgré le temps qu’il fait
chaque chose à sa place
la mémoire se ramasse tout à fait
(Tania Langlais)

Extraits tirés de DOUZE BÊTES AUX CHEMISES DE L’HOMME


rien de ce que vous dites n’est oublié
si votre parole s’effeuille et tombe
en terre ferme qui recueille
et allume les moindres brindilles
(Roland Giguère)


on a beau dire l’avenir
le présent n’est jamais là quand il le faut
(Roland Giguère)


À l’horizon va bientôt surgir le griffon que l’on attendait pour poursuivre ce voyage insensé dans les failles du visible.
(Roland Giguère)

Extraits tirés de TEMPS ET LIEUX


La folie seule de l’amour
perce le trou par où s’échappe
l’ivresse d’être enfin dans l’azur
ou dans un carnage éclatant.
(André Frénaud)


Où m’atteindre, qui ne sais où je suis?
Pourquoi je n’aime la voix que fêlée?
Des yeux que ne vente plus aucun vent.
Ce n’est pas moi, c’est l’autre.
(André Frénaud)


Si je dois renaître, que ce soit
dans du bois bien mort,
ou dans de la neige
parce qu’elle fond,
ou dans de la pierre
qui jamais ne rêve.
(André Frénaud)


Extraits tirés de LES ROIS MAGES suivi de L’ÉTAPE DANS LA CLAIRIÈRE


Je me fuis chaque jour mais jamais ne m’échappe
Et la vie me rattrape avec ses bras de plomb.
(Sylvain Lelièvre)


Et nous faisons le voyage
Vaincus d’avance et désarmés
Dans la merveille et dans la rage
D’aimer.
(Sylvain Lelièvre)


Extraits tirés de LE CHANTEUR LIBRE


«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»

A I G U I È R E (nom féminin)
. vase à eau, le plus souvent en métal précieux ciselé, muni d’une anse et d’un bec


A L A N D I E R (nom masculin)
. foyer placé à la base d’un four servant à la cuisson des céramiques



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