lundi 19 mars 2007

Un saut inhabituel!

Le crapaud saute rarement dans la mare politique. Puisque le Québec se retrouve à une semaine du rendez-vous électoral, que chaque citoyen est convié à exercer son droit de vote suite à une longue et profonde réflexion sur les enjeux en présence, le crapaud s'y aventure...
Je suis un indécis hésitant. Indécis car il reste encore deux formations qui se disputent mon suffrage; hésitant car il reste encore deux formations qui pourraient recevoir ledit vote et qu'un jour je penche pour un, le lendemain l'autre...
Le Parti Vert et Québec Solidaire. Je peux donc me définir comme étant un vert solidaire...
Deux jours après la Saint-Patrick, journée verte par excellence et en cette journée de la Saint-Joseph, exista-t-il un homme plus solidaire que lui dans toute l'histoire des personnages célèbres qui vécurent sur cette terre? nous voici donc à une semaine de l'ouverture des bureaux de votation. Déjà, certains de nos concitoyens se sont prévalus de la possibilité d'anticiper ce jour et de voter, soit hier ou aujourd'hui.
Parlons d'abord de la campagne électorale. Avouons qu'elle fut longue à démarrer, les autocars/autobus roulant sans doute au diésel ont pris le chemin qui allait les mener aux quatre coins du Québec. Certains coins se voyant davantage favorisés par rapport à d'autres, sans doute que c'est par là que des choses peuvent arriver. Je pense ici à la grande région de Québec, la Captiale Nationale, là où à la dernière élection fédérale, le bât blessa. On n'allait pas se faire prendre deux fois! D'un commun accord des trois chefs officiels (mes deux/trois chefs qui forment mon indécision hésitante n'étant pas invités) le grand débat s'y déroula...
Avant celui-ci, je dois avouer que nous nagions dans des eaux connues où les attaques mutuelles avaient une odeur de déjà vu. Avant celui-ci, les sondages ne nous surprenaient pas outre mesure. Il est normal que chez le bon peuple on veuille faire sentir aux forces en présence qu'une forme de mécontentement règne et que ces forces doivent s'aiguiller sur ce qui intéresse vraiment les gens, sinon... les urnes parleraient, et fortement d'ailleurs. Sans doute ce qui explique le montée de l'ADQ, la stagnation du PQ et une espèce de dégringolade du PLQ.
Au Québec, il est presque de tradition de donner la chance au coureur, c'est-à-dire un deuxième mandat au gouvernement. Voilà que l'on risque de s'éloigner de cette coutume. Ce qui m'amène à regarder les partis en présence. Le Parti Libéral du Québec qui formait le gouvernement sortant a à sa tête Jean Charest, un ex-chef du Parti Conservateur du Canada. Il est Premier Ministre du Québec depuis avril 2003 et solicite le fameux deuxième mandat. Davantage conservateur que libéral, il a réussi à mener son gouvernement au plus profond taux de mécontentement de l'histoire moderne du Québec. Ses législations ont soulevé des tollés - comme tout tollé, une fois soulevé il retombe aussi vite - parmi plusieurs couches sociales de la population, au point qu'il est difficile de cibler ceux qui n'ont pas été atteints par sa gestion néo-libérale (c'est de l'ancien conservatisme revu et corrigé) des finances publiques.
Mario Dumont, chef de l'Action Démocratique du Québec - un autre parti issu d'un schisme à l'intérieur du Parti Libéral du Québec, l'autre étant le Parti Québécois - malgré son jeune âge, est celui des trois chefs (on peut ajouter les autres, ça fonctionne tout de même) qui a le plus d'expérience à l'Assemblée Nationale. Dumont démontre parfaitement bien que jeunesse ne rime pas avec avant-garde. Populiste, de droite, réactionnaire, Mario Dumont survole les dossiers en leur apportant des réponses ou des solutions qui défient l'intelligence. Il nous prouve que pour diriger les affaires publiques, ça prend tout ce qu'il ne possède pas, c'est-à-dire de la perspective. Ce qui le caractérise, en fait c'est plus simple: j'écoute le mécontentement et je le répète, en brandissant des solutions réductrices tout en affirmant être le digne représentant de la classe moyenne. Pas beaucoup d'avenir, mais de fortes chances de mêler les cartes.
André Boisclair, le chef du Parti Québécois, se voulait le porte-drapeau de la jeunesse, d'idées jeunes et modernes. En fait, nous découvrons une coquille vide qui, lorsque ça va moins bien, retrouve un discours, avouons-le plutôt ambigu, passéiste auquel peu de gens semblent encore attachés. On attendait au PQ du renouveau en élisant Boisclair. Ils ont récolté une image qui malheureusement n'aura pas tenue la route. Un programme de plus en plus emmêlé qui a comme seul mérite de se situer moins à droite que les deux autres.
Ne restent que mes deux/trois chefs. D'entrée de jeu, j'avoue qu'ici ce ne sont pas les chefs qui intéressent, ce sont les horizons qu'ils exploitent. D'un côté, la voie de l'environnement; de l'autre, la voie citoyenne. Comme une élection a pour objectif ultime l'élection d'un gouvernement qui saura nous organiser durant les quatre prochaines années, mes deux/trois chefs et leur Parti Vert et/ou Québec Solidaire, d'autre part, n'ont aucune chance (les sondages le démontrent également) d'aller aussi loin que leurs amibitions le souhaitent.

Voilà pourquoi, aujourd'hui, le crapaud qui s'amuse dans cette mare politico-électorale lance une grande invitation à tous les Québécois et à toutes les Québécoises qui n'ont pas encore voté: d'abord, de le faire... et ensuite de voter de manière à ce qu'un gouvernement minoritaire en ressorte.



VOTONS MAJORITAIREMENT POUR UN GOUVERNEMENT MINORITAIRE.



Comment fait-on cela, me demandera-t-on? Très simple. Voici la recette:
1) vous devez vous rendre voter;
2) vous devez bien connaître tous les candidats en présence;
3) vous devez savoir lequel est l'ancien député de la circonscription;
4) vous devez savoir lequel des candidats a le plus de chance d'être élu;
5) vous devez NE PAS VOTER POUR LUI/ELLE;
6) vous devez ne pas voter pour celui qui risque de passer si vous ne votez pas pour celui qui a le plus de chance d'être élu;
7) vous devez alors voter pour le troisième.
Voici un exemple plus ou moins concret.
Dans mon comté de Hochelaga-Maisonneuve, celui où actuellement madame Louise Harel en est la députée sortante (elle entre et sort depuis 25 ans, faut le faire...). Elle a bien des chances d'être réélue. Donc, si nous appliquons le modèle du "VOTONS MAJORITAIREMENT POUR UN GOUVERNEMENT MINORITAIRE" vous ne devez pas voter pour elle. Ni pour le candidat de l'ADQ (désolé, je ne connais pas son nom, mais c'est un disciple de Mario Dumont...) car il serait celui qui a le plus de chance d'être élu si ce n'était pas madame Harel. Donc, votre vote devrait s'acheminer vers le troisième candidat, à savoir le Libéral (désolé, je ne connais pas son nom, mais c'est un monsieur qui se tient le menton - Mentons!, le solgan libéral - ).
Ainsi, si ma méthode est bonne, nous élirions dans Hochelaga-Maisonneuve un député libéral et dans les autres comtés du Québec, ça basculerait tellement que nous en arriverions à un gouvernement minoritaire.
Ici, je vous entends me dire que moi-même j'aurais de la difficulté à bien respecter la démarche. En effet. Étant un indécis hésitant vert solidaire, ne connaissant pas parfaitement bien le nom de tous les candidats de mon comté, je suis bien mal placé pour élaborer ma théorie et l'appliquer. Ceci n'est pas grave, seuls les résultats comptent.
Je termine donc en me lançant dans des prédictions:
1) Le Québec élira un gouvernement minoritaire;
2) ce gouvernement minoritaire sera libéral;
3) l'opposition sera dirigée par le PQ;
4) l'ADQ se verra confier la balance du pouvoir;
et 5) mes deux/trois chefs ne seront pas de la partie...
Mais je dois avouer que j'hésite encore dans mon indécision...
Bon vote!

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

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