En 1994, enseignant dans une école secondaire de la rive sud de Montréal, j'ai publié, avec un groupe d'élèves, un roman jeunesse qui porte le titre de UN DOUBLE EXIL. Je remarque qu'il ne m'en reste qu'un seul exemplaire et pour ne pas le perdre, je vous le propose aujourd'hui à raison d'un chapitre par jour. L'histoire débutera demain. Pour aujourd'hui, vous aurez droit à la présentation de même qu'au résumé de l'histoire.
PRÉSENTATION
Vous avez entre les mains un roman collectif: l'oeuvre d'une vingtaine d'élèves du groupe 31, achevant en juin 1994 leur dernière année dans un groupe à cheminement particulier.
Entre octobre 1993 et la fin de l'année, ils ont relevé le défi d'écrire un roman d'aventures avec leur enseignant. Et ce fut toute une aventure... Je ne veux pas expliquer ici notre démarche, ressasser nos problèmes, répéter nos hésitations, remâcher nos arguments faisant qu'un jour on avançait, le lendemain, on s'immobilisait et qu'une semaine après, on partait pour la gloire.
Seulement vous dire qu'UN DOUBLE EXIL, c'est le résultat de l'élaboration d'idées divergentes en route, bon gré mal gré, vers la cohérence. Aussi, une image de ce groupe qui partagea durant trois années - fort longues selon certains - les hauts et les bas de sa vie scolaire.
Tout comme Patrice et Alex, personnages du roman, les élèves du groupe 31 risquent de demeurer unis par des liens indéfectibles dont j'espère ce roman sera un symbole tangible.
À la lecture de ce récit, vous verrez que le pont, l'exil et la volonté inébranlable d'arriver à l'autre bout du pays sont des symboles gravés entre les lignes. Ils s'apparentent bien aux élèves: le pont, cet ouvrage qui relie des obstacles; l'exil, cette impression de bannissement ressentie par les élèves à l'intérieur de l'école et finalement cette volonté arrimée profondément au fond du coeur qu'ils pouvaient franchir les difficultés et accoster au port de la réussite.
UN DOUBLE EXIL, roman de l'identité; celle d'individus qui auront su, à leur rythme et à leur manière, dire et écrire le cheminement entre la pensée et le mot.
S'il fallait saisir un message de cette expérience et chercher à le partager, permettez-moi de suggérer qu'au-delà des quatre cents pages qui furent écrites par les élèves, les heures à discuter sur un chapitre ou une péripétie, la quasi certitude parfois que tout allait nulle part, l'important restera toujours qu'à partir d'une idée, ils auront fait vivre des personnages et les auront placés dans des situations vraisemblables.
Et que d'une certaine façon, les élèves seront peut-être revenus de leur propre exil.
RÉSUMÉ
Patrice Lanctôt aurait pu, aurait dû s,appeler Gansou. Sa mère, une mystérieuse Japonaise, est arrivée au Canada en 1967 afin de visiter l'Exposition universelle de Montréal. Elle ne se doutait jamais que son périple de Vancouver à la rue Hochelaga, en passant par Toronto, allait devenir le chemin de croix de son fils... vingt-cinq ans plus tard.
En effet, ce fils en exil, achève des études en psychologie. Le roman débute alors qu'il vient tout juste d'achever son dernier stage. Celui-ci aura des répercussions significatives sur lui-même et sur les recherches qu'il décide d'entreprendre afin de retrouver cette inconnue. Le samouraï de Saint-Camille part en cavale...
Sa route sera remplie d'embûches, tout comme celle de cette mère énigmatique, doublement exilée. Il partagera périodiquement son temps entre un jeune fugueur, qu'il connaîtra de mieux en mieux, une histoire abracadabrante devant éclater à Toronto, et les nombreuses enquêtes le menant à celle qui le laissa dans une famille d'adoption dès sa naissance.
Cette quête, car il s'agit de cela, le poussera au bout de lui-même... et du pays. Que trouvera-t-il? Qu'apprendra-t-il? Que saurons-nous?
Un roman d'aventures où se mêlent à l'exil, à la fois l'identité et la solidarité. Et vous aurez le choix de voyager en camionnette ou en Shelby 1984.
Et voilà, nous sommes maintenant prêts pour cette histoire que vous pourrez suivre chapitre par chapitre au cours des prochains jours.
Bonne lecture.