Le crapaud ne reviendra pas sur le psycho-drame politique canadien... même si la tentation est forte.
Lundi prochain, la situation décrite dans mon préambule aux prédictions électorales ne verra pas le jour... ou le soir. Il y a accalmie, du moins pour le moment. Mais il faut avouer que cela nous change du petit train-train habituel. Le crapaud a presque le goût de souhaiter le re-venue d'un gouvernement minoritaire à Québec, juste pour voir si nous pourrions être aussi théâtraux qu'à Ottawa....
Mais les prédictions sont faites et je n'y reviens pas.
Passons à autre chose de plus sérieux.
Je vous parlais de ce poème sur la mort. Il est présentable et vous l'offre en ce début du mois de décembre.
si mourir avait un sens
si mourir avait un sens
yeux ouverts cœur sur la main âme alerte pied léger estomac vide
et mal de tête
si mourir avait un sens
du nord vers le sud à l’est ou à l’ouest de l’éden
où l’œil des ouragans se noie au centre des circonférences
si mourir avait un sens
qui le saisirait ?par la peau du cou de chagrin des fesses au mieux la peau de l’autre
que peaufinerait un serpent comme un cadavre à nos pieds
si mourir avait un sens
(et comme mourir n’est pas la mort)il n’en a pas
pas plus que ces yeux fermés sur un cœur arrêtépas davantage qu’une âme placée à l’intersection
dirigerait le vent immobile, un pied devant l’autre,
en route vers les mots ne sachant dire le sens délétère de la mort
que par des abstractions chimériques
aussi grandes que des trous noirs à l’intérieur de l’épiderme
si mourir avait un sens
(et puis mourir n’est pas la mort)
il n’en a pas
pas plus que la signalisation-cul-de-sac qui obstrue nos vies
gommée à des panneaux frais peints annonçant le début
de cette marche létale vers des décors factices
puis s’arrêterait, sens dessus dessous,
comme paralysée de peur et de honte,
là où les boussoles déréglées rejoignent le néant
Au prochain saut