mercredi 26 octobre 2016

5 (CINQ) (CENT NEUF) 09

Quand la poésie va, tout va!

Je ne crois pas me tromper en disant cela. Le poème que je vous offre aujourd'hui a pris racine à Saïgon, a longtemps mûri et s'avère prêt à être déposé ici.

Bonne lecture!






alors que…


alors que
la grisaille brouille les nuages et l’humidité écrase le jour
un cactus assoiffé meurt dans l’aquarium en feu
sur les rues filandreuses murmurent des anges
ils auront beaucoup à accomplir ici et ailleurs

alors qu’
un papillon gondole entre le toit et les murs,
raccourcit l’espace, rétrécit les intervalles
il tronque les écarts quand un cœur saigne
et les distances s’épuisent au cœur du temps

alors que
les heures s’enfuient sous la pluie polychrome
une hirondelle dérive vers le soleil couchant
et au-dessus de la ville bruyante
le vent multicolore étend un parasol

alors qu’
une libellule guerrière s’amuse à faire la paix
au poème qui puise creux au fond de l’âme
y cherchant des mots, y relevant des couleurs
pour dire, plus vrai encore, l’échec du réel

alors que
quelques fines vagues épuisées s’écrasent
puis meurent sur le quai vermoulu,
une araignée immobile, pendue au fil de soie,
au bout de ses yeux frétille lentement la rivière




À la prochaine


l'oiseau

  L'OISEAU Un oiseau de proie patrouille sous les nuages effilochés plane aux abords du vent  oscille parfois puis se reprend agitant so...