Au début de l'année 2025, à l'heure des résolutions - sachant très bien qu'elles ne durent que peu longtemps - je me suis tout de même permis - souhaitant qu'elles puissent faire l'année - permis donc de me lancer un défi.
Dans mon parcours scolaire et l'histoire de mes apprentissages, toujours aurai-je buté sur les phénomènes scientifiques. Lors des cours de physique, je n'arrivais pas à saisir le concept de l'électricité ; les cours de chimie, malgré un professeur ultra compétent, les interactions entre les divers éléments ainsi que les conséquences qui en résultent, tout ça ne franchissait pas mon système cognitif. Je vous épargne mes difficultés majeures en mathématiques qui sont de l'ordre du surréalisme. Pour affronter les examens dans ces trois matières que mes confrères et consoeurs parvenaient, avec une aisance légendaire, à s'y présenter sans crampes au ventre ni maux de tête, je devais tout mémoriser ce qui avait pour résultat de multiplier - non, je n'utiliserai pas un vocable mathématique - à favoriser et les maux de ventre et les maux de tête. Les résultats s'en sont d'ailleurs ressentis: comme se plaisait à me le répéter mon père complètement désespéré devant mes bulletins catastrophiques, «tu passes sur la fesse»... Aux phénomènes scientifiques expliquables et rationnels, j'aurai toujours préféré... les éphémères littéraires, si je peux m'exprimer ainsi. Mais je m'éloigne de mes résolutions 2025. Je vous demande de retenir sourires et/ou moqueries, car cela risque de vous y inciter. J'ai choisi de m'intéresser à la mécanique quantique et aux trous noirs : l'infiniment petit et l'infiniment inconnu. Sachez que si on me soumettait à un examen à la suite des documentaires que j'écoute sur les deux sujets, ça ne serait pas «sur la fesse» mais davantage à genoux face à ces merveilles que sont l'astronomie et la physique post-newtonnienne que je me retrouverais.
Nous arrivons au mois d'avril, et ça tient toujours. L'intérêt est comme renouvelé après chaque écoute. Comme l'infiniment grand est... grand et l'infiniment petit... multi complexe ! Parfois, lorsque je bute sur un poème n'arrivant pas tout à fait à extraire de l'idée initiale les éléments qui pourront le constituer, le rendre, disons ... le rendre plus en mode découverte, je me réfère aux notions apprises lors de mes recherches scientifiques... bizarre pour moi d'écrire cela. La découverte de la matière noire ainsi que de l'énergie noire a eu l'effet sur moi d'une commotion cérébrale. Réalisant qu'il est facile d'arriver à des conclusions sans jamais, au préalable, avoir procédé à des analyses rigoureuses, longtemps tout cela ressemblait à mes yeux... à de la science-fiction. Y suis-je arrivé ? De la science...fiction.
***************
L’énergie noire
Elle referma la porte derrière elle
Incapable d’entendre parler de la mort
Doucement je l’avoue mais tout de même
Elle aura masqué les couleurs du cimetière
Congelé le froid des stèles inertes
Effacé les illisibles écritures posthumes
Ses yeux depuis si longtemps fermés
En plein cœur les mêmes images, toujours
Elle n’y ira plus, c’est définitivement avoué
Plus sa place autour de cette pénurie d’arbres
Où des fleurs artificielles défraîchies
Vous obligeront à cette servile obligation
Qu’imposent, telle une lettre à la poste
À laquelle on ne répond plus,
Les protocoles bien enracinés
Les mots vides oubliés une fois dits
Elle s’enfermera derrière la porte
Ayant arraché de ses doigts devenus griffes
Les souvenirs enfouis dans son âme asséchée
Alors ne coulera plus qu’un fiel acide
Tout au long de ce corps égratigné
Que le temps brusquement arrêté
Aura statufié, en aura biffé l’épitaphe
Que mille années auront construite
La mort est morte et les morts vivent
On ne parlera plus d’elle, que d’eux
Qui pas à pas aussi lentement que la fatigue
S’en iront sans savoir exactement où
Ne sachant qu’avancer vers… peut-être
Une énergie noire, défiant toute gravité
Qui, jadis et un peu avant… peut-être
Agglomérait d’indépendantes étoiles