samedi 4 février 2006

Le quatre-vingt-cinquième saut de crapaud

Léa


Aujourd’hui, c’est ton anniversaire: 2 ans. Papi-Jean tient à le souligner, toi ma belle enfant pour qui les papillons sont si importants. Toi pour qui le bleu, la couleur qui te va si bien, te fait plus belle encore… comme si cela pouvait être possible!



Tu sais Léa, ton prénom vient d’un mot latin signifiant « lion ». C’est le signe astrologique de ta mère. Je la vois beaucoup à travers tes yeux.

Ce jour de février où tu naquis, sévissait une formidable tempête de neige. Papi s’en souvient comme si c’était hier. Tu sais Léa, les papas et les mamans ne peuvent oublier la journée de naissance de chacun de leurs enfants. Ça s’inscrit en eux pour toujours. Parfois, comme pour ton frère Émile, c’est la canicule. Celle de juillet. Elle est rare mais combien fut-elle foudroyante? Pour Arthur, ton plus jeune frère, une journée toute calme, toute en douceur. Juillet aussi. Comme quoi, les jours et les enfants peuvent être si différents même s’ils côtoient les mêmes dates.

Nous t’attendions tous pour la fin de janvier: le 28 aurait été particulier car c’est le jour-anniversaire de ton arrière-grand-père Gérard que tu connaîtras seulement par les souvenirs qu’il nous reste de lui, que nous nous ramenons à l’esprit souvent, par pur bonheur.

Mais déjà, tu savais nous dire que toi seule allais décider. Et c’est le 4 que tu as choisi. Le même que ton grand-oncle Jacques. Un 4 comme celui de ta grand-maman Loïse et de ton arrière-grand-mère Aline.

Dans une tempête d’hiver comme il s’en fait presque plus.

Tante Mathilde m’avisa que tu étais en chemin. Alors parti de Saint-Jean-sur-Richelieu en route vers toi, j’ai dû affronter un blizzard incroyable.

Je me souviendrai toujours de mon arrivée à l’hôpital. Ta mère, assise sur son lit, belle et radieuse. De sa longue chevelure noire quelques cheveux blancs déjà, parsemés ici et là se faisaient visibles. Ton père, fier et heureux ou heureux et fier, les deux qualificatifs se lisaient en lettres d’amour dans son regard émerveillé. Tu étais dans les bras de Mathilde. Petite, fragile et noiraude.

Les enfants sont des poèmes que les parents composent. En toi, on avait déposé l’image des clartés pures de l’hiver… la douceur d’un vent violent… la fureur d’automne, celle qui transforme les couleurs en des lumières uniques… l’espoir de ce printemps qu’on attendait, éternel comme l’amour que ton odeur éparpillait.

Il y avait plus encore. Un bleu de firmament, visible dans ton regard si calme, si ouvert que déjà à l’entrée de ce sentier parfois broussailleux qu’est
la vie, ça irradiait autour de toi.

Tu sais Léa, ton papi aime bien les odeurs. Elles parlent vraies, ne prennent pas le temps de se cacher dans les mots. Ça s’imprègne chez quelqu’un et y demeure. C’est en lien direct avec le cœur et la tête. Ça fait son chemin avec une telle rapidité, un peu comme ce blizzard du 4 février 2004. Et voilà, une fois inscrite, l’odeur devient un infaillible repère.

Voilà pourquoi, quand papi t’a pris dans ses bras, la première chose qu’il a faite, fut de te sentir. Te respirer. Maintenant, tu es en lui…

Bon anniversaire mon beau papillon bleu à odeur de chocolat!

Papi Jean qui t’aime.



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