une main ouverte
sanglante de mille taches blanches
d’un million de sillons bleus
se détache une marionnette-fantôme noire
petit reliquaire enchâssé sous les ongles
sanglante de mille taches blanches
d’un million de sillons bleus
se détache une marionnette-fantôme noire
petit reliquaire enchâssé sous les ongles
tout se meut
au bout d’une main blanche
ouverte
de l’ouverte main blanche
deux jonquilles se referment
puis s’effritent
quatre
bagues
en jonc
encorbellement
la grande porte se referme
emmurant huit cancers en phase terminale
qui s’attristent à mourir
et guettent la dernière pelletée de terre
la grande porte se referme
emmurant huit cancers en phase terminale
qui s’attristent à mourir
et guettent la dernière pelletée de terre
la grande porte refermée
devant derrière emmêlés
ne restent plus que les bruits
des grands airbus décollés
grafignant le ciel
y semant des traces diaphanes
que mangent les oiseaux
devant cette porte impénétrable
debout et vivantes se tiennent
les images que le temps a figées
pattes d’oie et ridules
sous des mains croches
des ondes doucement exposées
derrière la porte refermée
le nord en sud changé
bouleverse le vent sur les feuilles
puis recule
dans une grande poussée en avant
la porte-fantôme
qu’un mur a fait éclater
n’a de visible
qu'une poignée de terre
en cendres
au cimetière des feuilles mortes
au cimetière des feuilles mortes