lundi 2 mars 2009

Saut: 266

Début mars, le mois qui nous mène vers le printemps. Souhaitons que cela se fasse à vive allure. Non pas seulement pour nous débarrasser de l’hiver qui fut, somme toute, moins pénible que celui de l’an dernier. Tout risque d’être moins pénible que l’année dernière puisque nous sommes en deux mille… neuve.

Mais quand même, tout file à vive allure. Pour le crapaud, cette période est celle de la mise à niveau du point de vue santé. Hypocondriaque reconnu, je dois dire que j’aborde la période des examens médicaux avec une autre approche… celle de la sagesse, me disait le médecin. Peut-être aussi celle de l’âge! De toute manière, je me suis résolu à remettre entre les mains de la médecine tout l’espace qui lui revient et d’accepter les verdicts comme autant de nouvelles expériences me rapprochant de moi-même.

Mon propos d’aujourd’hui est loin d’être celui du patient en route vers l’hôpital mais plutôt celui d’un regard sur la vitesse du temps. Tout roule à vive allure un peu comme s’il ne voulait pas nous laisser cet espace indispensable, comme un arrêt en plein mouvement, cet espace qui fait agir la réflexion, l’introspection…

Cela m’amène à vous présenter le poème d’aujourd’hui. Il s’intitule à vive allure. Faut-il une clef particulière pour le décoder? Je ne crois pas. Il s’inscrit dans la veine du temps, de la mort et de l’ombre/lumière.

Bon début de mars!




à vive allure

(leur bolide se dirige vers le mur)

à vive allure

bolide vert qui s’emmure
dans une vitesse incandescente


(leur souffrance cherche sa blessure)

à vive allure

les derniers mots sur la langue
comme des violences éclatées
dilacèrent leurs tympans


(leur bolide se noie aux cendres du sang)

à vive allure

recouvrant les bruits tachés sur le mur
hargneux, huit hommes hirsutes hurlaient
on accrocha un numéro muet
comme pour étiqueter leur cadavre


à pleine vitesse
au non vu/au non su
de tous/de toutes
agenouillés au pied du mur vert

à vive allure

on referma le bolide
puis
on nettoya le tout
à vive allure




«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»



C A M A Ï E U (nom masculin)
. pierre fine taillée, formée de deux couches de même couleur mais de ton différent;
. peinture où l’on n’emploie qu’une couleur avec des tons différents;
. en camaïeu : ton sur ton.
- Grisaille


D I L A C É R E R (verbe transitif)
. mettre en pièces;
. détruire avec violence.

Au prochain saut

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