vendredi 6 août 2010

Le trois cent soixante-quatorzième saut / Le trois-cent-soixante-quatorzième




En 2004, j’étais à Paris. L’année du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Rimbaud. Tous les jours, au Jardin des Tuileries, je lisais tout ce qui venait d’être publié sur lui. Lorsqu’une adresse ou un endroit précis dans Paris était cité, je m’y rendais et j’avais l’impression que le livre devenait réalité sous mes yeux.

Je vous offre aujourd’hui quelques citations de l’homme aux semelles de vent. Tout un marcheur le bonhomme!


Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre Folle!
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l’Infini terrible effara ton œil bleu!
(Ophélie)


Nous avions quelque chose au cœur comme l’amour.
(Le forgeron)


J’ai avalé une fameuse gorgée de poison.


Mais vous finirez toujours comme un satisfait qui n’a rien fait, n’ayant rien voulu faire.
(Lettre à Izambard)


Il s’agit d’arriver à l’inconnu par le dérèglement de tous les sens.
(Lettre à Izambard)


Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens.
(Lettre à Demeny)


Donc le poète est vraiment voleur de feu.
(Lettre à Demeny)


Mais inspecter l’invisible et entendre l’inouï étant autre chose que reprendre l’esprit des choses mortes.
(Lettre à Demeny)


Nous avons seulement à ouvrir nos sens à la sensation, puis fixer avec des mots ce qu’ils ont reçu … notre unique soin doit être d’entendre, de voir et de noter. Et cela, sans choix, sans intervention de l’intelligence. Le poète doit écouter et noter quoi que ce soit.


- La Nuit vient, noir pirate aux cieux d’or débarquant.
(Les premières communions)


À son réveil, - minuit, - la fenêtre était blanche.
Devant le sommeil bleu des rideaux illunés
(Les premières communions)


La vie est la farce à mener par tous.
(Une saison en enfer)


Je devins un opéra fabuleux;: je vis que tous les êtres ont une fatalité de bonheur : l’action n’est pas la vie, mais une façon de gâcher quelque force, un énervement. La morale est la faiblesse de la cervelle.
(Une saison en enfer)


Le Bonheur était ma fatalité, mon remords, mon ver : ma vie serait toujours trop immense pour être dévouée à la force et à la beauté.
(Une saison en enfer)


J’ai eu raison de tous mes dédains : puisque je m’évade! Je m’évade!
(Une saison en enfer)


Cependant c’est la veille. Recevons tous les influx de vigueur et de tendresse réelle. Et à l’aurore, armés d’une ardente patience, nous entrerons aux splendides villes.
(Une saison en enfer)


Enfin, le plus probable, c’est qu’on va plutôt où l’on ne veut pas, et que l’on fait ce qu’on ne voudrait pas faire.
(Lettre janvier ’85)



Au prochain saut

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