mardi 25 mai 2010

Le trois cent cinquante-septième saut / Le trois-cent-cinquante-septième saut



Je me suis amusé à chercher parmi les citations des cahiers de lecture, celles qui se présentaient sous forme de questions. Voici le résultat.

. L’amour n’est-il pas une simple illusion que la peur garde contre les assauts de la lucidité?
Jean Bédard, dans Nicolas de Cues

. « Tu sembles entendre que l’amour est d’essence divine», reprit l’Iscariote. « Mais quand deux hommes prétendent s’aimer l’un l’autre, comme le font les païens, n’est-ce pas une abomination selon le Lévitique?»
« Ce que tu me demandes, Iscariote, est une condamnation et non une explication», répondit Jésus d’un ton coupant. « Si je ne devais répondre qu’à toi seul, je te rappellerais ce qui est écrit dans le Livre de Samuel, que David et Jonathan avaient conclu un pacte solennel, parce que chacun d’eux aimait l’autre autant que soi-même. Le Lévitique condamne la fornication entre hommes comme tout autre forme de fornication qui n’est pas inspirée par l’amour. Mais je veux vous répondre à vous tous, par ces paroles de Samuel, encore : «Le Seigneur n’a pas le même regard que l’homme; l’homme juge par les apparences, mais le Seigneur juge par le cœur.» Qui d’entre vous s’arrogerait le droit de juger quiconque parce qu’il lit dans son cœur? C’est de l’arrogance et non de la compassion que je détecte dans vos questions!.»
Gérald Messadié, dans L’homme qui devint Dieu

. La musique est l’accès à un ailleurs de la parole, que la parole ne peut pas dire et que le silence dit pourtant, en le taisant. Une musique sans silence, qu’est-ce, sinon le bruit?
Hélène Grimaud, dans Variations sauvages

. Car enfin, «partir un peu», qu’est-ce que cela voulait dire, sinon s’éloigner juste assez pour ne plus être là sans aller vraiment quelque part?
Yvon Rivard, dans Le milieu du jour

. Évidemment on peut se libérer même d’une mauvaise éducation. Et puis j’ai grandi en âge et en savoir, et à l’université j’ai lu presque tout Platon. Personne ne m’a jamais plus confirmé qu’il avait rassemblé une belle collection d’objets anciens. Mais si c’était vrai? Et si pour lui ça avait été la chose la plus importante, et que le reste c’était pour gagner son pain et se permettre ce luxe? Au fond, ces tortures qui ont eu lieu, je ne crois pas qu’elles soient au programme des livres d’histoire qui circulent dans les écoles, et c’est mal, il faut bien savoir de quelle pâte nous sommes faits, nous de la lignée de Caïn. Ai-je donc grandi en pensant que l’homme était irrémédiablement mauvais et la vie un conte plein de cris et de fureur?
Umberto Eco, dans La mystérieuse flamme de la reine Ioana

. Et nous-mêmes, que sommes-nous pour ceux qui nous ont vus passer?
André Carpentier, dans Ruelles, jours ouvrables

. Où aller quand la vie t’a fait arbre avec des racines qui partent de la montagne et finissent dans la mer?
Lionel Bernier, dans La bataille de Forillon

. Qui, de sa propre volonté, à part un fou, choisit le meurtre?
Jonathan Little, dans Les Bienveillantes

. - Et quel est ton plat préféré, grand-père?
- Tous, tous, mon fils. C’est un grand péché de dire : ça c’est bon, ça c’est mauvais!
- Pourquoi? On ne peut pas choisir?
- Non, pour sûr, on ne peut pas.
- Pourquoi?
- Parce qu’il y a des gens qui ont faim.
Nikos Kazantzaki, dans Alexis Zorba

. Vouloir libère, mais ce qui tient enchaîné le libérateur même, de quel nom l’appeler?
Nietzsche, dans Ainsi parlait Zarathoustra

. S’il l’aimait, quel droit avait-il de monopoliser son être?
Han Suyin, dans Jusqu’au matin

. Mais comment savoir si une personne a changé ou si elle n’a fait que digérer les événements pour faire d’eux sa propre substance, qui sait même si ce n’est pas toujours un peu ce qui arrive?
Pierre Nepveu, dans Des mondes peu habités

. Où les gens puisent-ils la force de souffrir?
Maxime Gorki, dans La mère

. N’est-ce pas justement propre aux rêves que tout paraisse plus vrai que le vrai. Au fond, la pensée humaine fonctionne ainsi. Il faut croire que l’homme accorde plus de crédit à ses rêves qu’à la réalité. Sinon, comment toutes ces révolutions, ces guerres, ces idéologies auraient-elles pu exister?
Atiq Rahimi, dans Les mille maisons du rêve et de la terreur

. De cette multitude de religions, de toutes leurs ramifications, chacune garante de la seule vérité, chacune excluant l’autre, comment Dieu s’en tirait-il?
Andrée Chedid, dans La maison sans racines

. Quelle existence impossible à découvrir valait la peine de se tenir encore éveillé? Quel avenir valait la peine indicible d’enrichir encore le souvenir? Quel avenir le souvenir devait encore pénétrer? Y avait-il dans un monde pareil encore un avenir?
Hermann Broch, dans La mort de Virgile

. On dit que la liberté libère. Mais que vaut cette liberté si elle n’est fécondée ni par un engagement quelconque ni par l’amour, et dotée ainsi d’un sens qui la dépasse?
André Major, dans L’esprit vagabond (carnets)

. Le rein, l’appendice, songea-t-il. Non, il ne s’agit pas de cela, mais de la vie… et de la mort. Oui, je vivais, et ma vie s’en va; elle s’en va, et je ne puis la retenir. Oui, pourquoi me mentir à moi-même? N’est-il pas évident, pour tout le monde et pour moi, que je meurs, et que ce n’est plus qu’une question de semaines, de jours… à l’instant même peut-être? C’était la lumière avant, maintenant ce sont les ténèbres. J’étais ici; et maintenant, où vais-je? Où?
Léon Tolstoï, dans La mort d’Yvan Ilitch


«un carnet d’ivoire avec des mots pâles»


B L A N D I C E (nom féminin)
. ce qui flatte, séduit
- charme; délice; séduction



B O M B Y X (nom masculin)
. papillon dont la larve tisse un cocon de soie;
. bombyx du mûrier : la larve est le ver à soie.



Au prochain saut

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