jeudi 2 juin 2011

QUATRE (4) CENT-QUATRE (04)


Vue du bureau

Le dernier saut remonte au 15 avril... Avez-vous remarqué que lors de grands changements dans la vie de quelqu'un - je parle de bouleversements d'importance - on cherche souvent des repères et si on ne les retrouve pas, on tente de les reconstruire un peu comme si nous reconnaissions que leur absence nous déboussolait? Et parfois, la nouvelle situation n'exige absolument pas que les mêmes repères soient réinstallés. C'est beaucoup ce que le crapaud vit actuellement alors que Montréal est derrière, que ses nouvelles habitudes n'ont pas les résonances qu'elles avaient il y a un peu plus de deux mois.

Le matin, je lis toujours LE DEVOIR qui m'arrive fidèlement sur le balcon avant de la maison, balcon donnant sur l'église et ses deux clochers de la même couleur que les nuages gris de ce matin. Par la suite, pas encore retrouvé cet élan qui me menait vers LE CRAPAUD et toujours à la recherche d'une route de marche dans mon village nouvellement adopté.

Je remarque que devant les changements d'importance, ceux qui modifient en profondeur notre vie - partir de la ville vers la campagne en est un exemple - on tente aussi de remettre ou replacer tout dans le même ordre qu'auparavant: tel cadre à côté de celui auprès duquel il était suspendu... tel meuble dans le même angle du mur... De petits gestes afin de reconstituer ce qui était. Pour se reconnaître sans doute. Ne pas se chercher lorsque le regard bondit sur un lieu de l'espace non familier. Ce n'est pas une bonne approche. Je ne sais pas encore laquelle est la meilleure mais celle-là est improductive.

Aussi, il y a la nostalgie ou, pire, la remise en question des décisions. Là aussi, c'est inutile. Se questionner sur sa faculté d'adaptation? Je pourrais continuer ainsi encore quelques lignes mais l'essentiel s'écrit facilement: une modification importante de son style de vie nous porte à une réflexion aussi fondamentale sur ce qui est à venir et ce qu'on en fera.

Autre chose aussi: je ne reconnais pas encore les odeurs de la maison. Quelqu'un me rappelait qu'une maison prend un certain temps avant de livrer ses secrets. Les premiers jours passés ici, un peu après les travaux de rénovation, je me disais qu'il serait important que je puisse en savoir davantage sur cette maison presque centenaire. Qui l'avait construite, habitée, quittée? Y avait-il eu, déjà, des drames, des tragédies, des événements heureux qui au fil des années se sont réfugiés dans ses murs, dans sa cave ou son grenier?

Reconnaître les odeurs de la maison c'est peut-être aussi permettre aux nôtres de s'installer. Leur laisser le temps... ce foutu temps... mais je ne veux pas revenir sur cet élément complexe.

Aux odeurs s'ajoutent les bruits ou les silences. Est-ce qu'une maison parle avec ses bruits et ses silences? Ceux de l'intérieur comme ceux de l'extérieur. Sans doute. Je me promets de continuer à les observer et tenter de leur donner du sens. Odeurs, bruits et silences, les signes qu'une maison vit, a vécu et vivra.

J'ai quitté Montréal il y a maintenant plus d'un mois; à l'occasion de grandes vagues d'ennui me frappent de plein fouet . Alors je sors. Coupe le gazon. Écoute les cloches de l'église qui carillonnent à midi ou à 6 heures. Je me dis que j'entends couler l'eau de la rivière au bout de la rue.

Et je souhaite me faire plus présent sur LE CRAPAUD...

J'oubliais: il y a un poème entrepris à Montréal et qui sera achevé ici. Bientôt j'espère!


Au prochain saut

PS On indique que le saut date du 2 juin, en fait il fut entrepris le 2 et achevé le 13.

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