samedi 27 janvier 2018

CHRONIQUES VIETNAMIENNES


  Selon les policiers en service sur la rue Nguyn Hu où les autorités municipales avaient installé une douzaine d’écrans géants, entre 300 000 et 500 000 personnes se sont entassés afin de participer en direct à la retransmission de la finale du AFC Championship U23.


Cette finale revêtait un caractère particulier car l’équipe des moins de 23 ans du Vietnam s’y retrouvait, du jamais dans l’histoire du football vietnamien. Le vieux dicton ‘’une défaite qui ressemble à une victoire’’ prenait tout son sens en ce dimanche gris sur Saigon alors que la neige tombait sur le terrain de Changzhou en Chine.











Les spectateurs ont rempli la rue piétonnière de Saigon dès 13 heures pour la quitter qu’une fois le verdict final (2 – 1 pour l’Ouzbékistan) tombait 3 heures plus tard.
Une foule innombrable, oui, mais combien respectueuse autant de leurs athlètes favoris que des adversaires qui, il faut le dire sans partisanerie, auront dominé le match du début à la fin.


Chaque geste, chaque moment critique, chaque bon coup… tout se transformait en des cris qui devaient sans doute être entendus au-delà de la frontière rejoignant ces jeunes joueurs courageux et surpris d’avoir à faire rouler un ballon mouillé sur une surface enneigée, sous une continuelle chute de neige se transformant en glaçons près des estrades presque vides.




L’équipe avait déjà gagné avant d’entreprendre le match, tous les partisans en étaient conscients. L’équipe était dans le cœur des Vietnamiens tout comme elle se drapait sur leurs t-shirts et les rubans qui ceignaient leurs fronts.

Le rouge, couleur omniprésente tout au cours de la journée, de la soirée et de la nuit de ce 27 janvier 2018, devenue date nationale, tranchait sur le gris de l’après-midi et sur l’obscurité de l’après-match alors que, guidés par une étoile jaune, des centaines de milliers de motos (certains diront un million) dans un tintamarre indicible ont arpenté les principales rues du District 1, menés par des partisans en liesse pour leur équipe.

Ça aussi c’est du jamais vu.

Sans être connaisseur de ce sport qui dépasse l’entendement en termes de popularité, j’avoue avoir été captivé par la parfaite exécution de ces chevaliers du ballon rond (Nike a créé un pour cette manifestation aux couleurs fort éclatantes), leur discipline, leur fair-play et leur courage.

Ils ont perdu, les Vietnamiens, mais ils auront insufflé un élan extraordinaire d’engouement pour ce sport et pour leur drapeau.

 Il était partout ce drapeau, flottant des mains de jeunes enfants, attaché à tout ce qui pouvait le recevoir, drapant les uns et les autres il semblait défier le vent qui le rendait plus fier encore.







La vie reprend ce matin, 28 janvier, son rythme habituel bien que dans la Capitale Hanoi, une autre foule se réunit afin d’accueillir les héros qui doivent revenir de Chine d’ici quelques minutes.



Vive le foot !




















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