Selon les policiers en service sur la rue Nguyễn Huệ où
les autorités municipales avaient installé une douzaine d’écrans géants, entre
300 000 et 500 000 personnes se sont entassés afin de participer en direct à la
retransmission de la finale du AFC Championship U23.
Cette finale revêtait un
caractère particulier car l’équipe des moins de 23 ans du Vietnam s’y retrouvait,
du jamais dans l’histoire du football vietnamien. Le vieux dicton ‘’une défaite
qui ressemble à une victoire’’ prenait tout son sens en ce dimanche gris sur
Saigon alors que la neige tombait sur le terrain de Changzhou en Chine.
Les spectateurs ont
rempli la rue piétonnière de Saigon dès 13 heures pour la quitter qu’une fois
le verdict final (2 – 1 pour l’Ouzbékistan) tombait 3 heures plus tard.
Une foule innombrable,
oui, mais combien respectueuse autant de leurs athlètes favoris que des adversaires
qui, il faut le dire sans partisanerie, auront dominé le match du début à la
fin.
Chaque geste, chaque
moment critique, chaque bon coup… tout se transformait en des cris qui devaient
sans doute être entendus au-delà de la frontière rejoignant ces jeunes
joueurs courageux et surpris d’avoir à faire rouler un ballon mouillé sur une
surface enneigée, sous une continuelle chute de neige se transformant en
glaçons près des estrades presque vides.
L’équipe avait déjà
gagné avant d’entreprendre le match, tous les partisans en étaient conscients.
L’équipe était dans le cœur des Vietnamiens tout comme elle se drapait
sur leurs t-shirts et les rubans qui ceignaient leurs fronts.
Le rouge, couleur omniprésente
tout au cours de la journée, de la soirée et de la nuit de ce 27 janvier 2018,
devenue date nationale, tranchait sur le gris de l’après-midi et sur l’obscurité
de l’après-match alors que, guidés par une étoile jaune, des centaines de milliers
de motos (certains diront un million) dans un tintamarre indicible ont arpenté
les principales rues du District 1, menés par des partisans en liesse pour leur
équipe.
Sans être connaisseur
de ce sport qui dépasse l’entendement en termes de popularité, j’avoue avoir
été captivé par la parfaite exécution de ces chevaliers du ballon rond (Nike a
créé un pour cette manifestation aux couleurs fort éclatantes), leur
discipline, leur fair-play et leur courage.
Ils ont perdu, les
Vietnamiens, mais ils auront insufflé un élan extraordinaire d’engouement pour ce
sport et pour leur drapeau.
Il était partout ce drapeau, flottant des mains de
jeunes enfants, attaché à tout ce qui pouvait le recevoir, drapant les uns et
les autres il semblait défier le vent qui le rendait plus fier encore.
La vie reprend ce matin,
28 janvier, son rythme habituel bien que dans la Capitale Hanoi, une autre
foule se réunit afin d’accueillir les héros qui doivent revenir de Chine d’ici
quelques minutes.
Vive le foot !
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