jeudi 15 mars 2018

humeur vietnamienne



Ma grande amie Monica, co-propriétaire du restaurant Olé de Saigon, s’inquiétait alors que je lui annonçais que j’allais déménager de Nhà Bè vers le District 7.

-      J’ai peur qu’un soir tu te trompes et te retrouves à la porte d’un ancien appartement !
-       
J’admets que depuis juillet 2017, avoir beaucoup voyagé dans Saigon passant du District 8 au District 1 puis à Nhà Bè pour finalement échouer ici, dans ce quartier populaire qui ressemble énormément à Hochelaga-Maisonneuve de Montréal. Une autre manière de visiter ma ville !

J’ai quitté le 8 pour les raisons que j’ai déjà expliquées, quelques petits problèmes avec un manager qui oubliait de régler ses comptes avec le building et associé à la mafia du District. Vous vous souvenez de cette histoire abracadabrante : eau et électricité coupées durant trois jours en raison du non-paiement par ce dernier auprès des gestionnaires de SamLand cie.

Pour le District 1, l’appartement vendu je devais quitter les lieux. Puisque cela devait se faire dans un temps record, je me suis rabattu sur Nhà Bè en compagnie de deux colocataires. Peut-être qu’à mon âge avancé, vivre en compagnie de jeunes ne me convenait pas. Alors, j’ai déniché cet appartement dans le District 7 (au 5e étage d’un building construit assez récemment, situé tout à côté d’une école primaire) qui m’offre un tout tout tout petit balcon avec vue sur un des nombreux ponts enjambant la rivière (ou le fleuve…) Saigon.

L’environnement, composé d’une population que je définirais de locale, me sera plus efficient que dans Nhà Bè où je ne trouvais pas de petits restaurants de rue et un transport vers le centre-ville exigeant que je me tape 30 minutes de bus.

Je me suis assuré avant de signer un contrat d’une année que le bougainvillier de Jacques soit bien installé tout comme le baobab de grand-papa Eudore. L’appartement donne sur l’est ce qui permet suffisamment de soleil, les deux exigeant environ trois ou quatre heures par jour.

Une autre raison qui m’incitait à me rapprocher du cœur de la ville est en lien avec le transport de mes étudiants. Nhà Bè, éloigné de leurs demeures, représentait une certaine contrainte. J’ai décidé de louer (quatre soirs par semaine) un local dans un café du District 3. Nous nous y rencontrons et ça convient davantage à tous.

Les cours d’anglais (deux rencontres hebdomadaires de deux heures pour chacun des deux groupes) roulent à plein. Je m’amuse beaucoup tout en apprenant énormément sur la langue anglaise et les différents styles d’apprentissage des Vietnamiens. Leur sérieux, leur motivation et leur enthousiasme font qu’ils progressent de façon étonnante. Alors qu’au début des cours, je devais avoir recours à un traducteur vietnamien, maintenant nous n’en avons plus besoin. Tous, sans exception, se situaient au niveau ‘’beginners’’. À la fin du ‘’level 1’’, je les mettrais… à mon niveau… Nous pouvons avoir des discussions là où il n’y avait que monologues de ma part.

Enseigner l’anglais exige pour celui qui est loin d’être bilingue, une formidable tâche mais combien exigeante. Il existe peu de liens entre la langue vietnamienne et celle de Margaret Tatcher… Je dois alors modifier les exemples afin qu’ils puissent être bien reçus de leur part. Le contexte culturel doit continuellement être tenu en compte.

Quant à l’écriture, je me dois d’être discipliné. D’ici une semaine je devrais recevoir une réponse de l’éditeur vietnamien (Thé Gio publishers) sur leur intention de publier mon roman (DEP). Deux autres maisons vietnamiennes ont le manuscrit en leur possession ; attente de ce côté. Les éditeurs français (Ella) doivent aussi me faire savoir s’ils y sont intéressés ou non. Je conclus qu’il est aussi long, en termes de temps, d‘écrire un roman que de le faire publier.

Le prochain qui s’intitulera LES ANCIENS COLONELS repose calmement sur ma table de travail. J’en suis encore à l’étape des recherches. Je compte me rendre au Cambodge d’ici ma rentrée au Québec prévue pour septembre prochain afin de visiter certains lieux où l’action se déroulera. Je suis en contact avec certaines gens qui sont des spécialistes de cette guerre qui opposa Vietnam/Cambodge, dont un vieil homme fervent adepte de Pol Pot. Ça s’annonce… captivant.

Voilà pour cette humeur vietnamienne écrite dans mon nouvel appartement, alors que dehors il fait une température frôlant les 35 degrés. Le soleil est magnifique et ce petit vent qui s’amuse dans mon 505 a tout pour se faire aimer.


À une prochaine




Si Nathan avait su (12)

Émile NELLIGAN La grossesse de Jésabelle, débutée en juin, lui permettra de mieux se centrer sur elle-même. Fin août, Daniel conduira Benjam...