jeudi 18 janvier 2007

Le cent quarante-cinquième saut de crapaud

Les citations que je vous propose aujourd'hui sont d'un tout autre registre. Elles proviennent de l'oeuvre troublante de l'auteur russe Fedor Dostoïevsky. Né à Moscou le 30 octobre 1821, il mourra le 28 janvier 1881. Son père, médecin, était un être autoritaire qui fut assassiné par ses propres paysans. Sa mère mourut lorsqu'il était très jeune. En 1838, il entre à l'école d'ingénieurs de Saint-Petersbourg. Dès 1844, il se consacre à la littérature et écrit son premier roman qui portera le titre de Les Pauvres Gens. En 1847, il apprend qu'il souffre d'épilepsie au moment où il fréquente un cercle révolutionnaire. Emprisonné en 1849 pour ses engagements révolutionnaires, sa peine de mort fut commuée en exil dans un camp de travail en Sibérie. Suite à quatre années de réclusion, il revient à Saint-Petersbourg où, sur surveillance étroite, il abandonne le chemin révolutionnaire pour devenir extrêmement religieux et conservateur. La critique le considère comme un génie de la littérature russe surtout à cause de sa maîtrise incontestable du dialogue ainsi que que sa grande qualité d'analyse psychologique. CRIME ET CHÂTIMENT, L'IDIOT, L'ADOLESCENT, et LES FRÈRES KARAMAZOV figurent certainement parmi ses titres les plus réputés.

"La véritable sécurité se trouve dans la solidarité sociale plutôt que dans les efforts solitaires de l'individu."


"À présent, je prévois la suite, songea-t-il. Je me connais: je suis énervé, je vais discuter, m'échauffer, je m'abaisserai et j'abaisserai l'idée que je représente."


"Ne vous mentez pas à vous-même, voilà l'essentiel. Celui qui se ment à soi-même et qui écoute son propre mensonge en arrive à ne plus distinguer la vérité, ni en soi, ni autour de soi; il perd tout respect de soi-même et des autres. Ne respectant personne, il cesse d'aimer et, n'ayant plus d'amour en soi, pour s'occuper et se distraire il s'adonne aux passions et aux plaisirs grossiers, et dans ses vices devient bestial; tout cela parce qu'il ment sans arrêt, et aux autres et à soi-même. Celui qui se ment à soi-même est toujours le premier à s'offenser. Parce qu'il est doux quelquefois de s'offenser, n'est-ce pas? Voilà un homme qui sait parfaitement que personne ne l'a touché, qu'il s'est forgé lui-même de toutes pièces cette offense pour faire beau, qu'il a lui-même enjolivé pour créer tout un tableau, qu'il s'est à dessein accroché à un mot et d'un petit pois a fait une montagne, voilà un homme qui sait lui-même tout cela, et qui est cependant le premier à s'offenser, au point de jouir de ce sentiment, d'y trouver du plaisir, et ainsi il en arrive à la haine véritable..."


"... ayez moins honte de vous-même, car tout vient de là."


"Ah! si seulement j'étais sûr, en entrant dans une maison, qu'on m'y tient pour le plus charmant et le plus intelligent des hommes... Seigneur! quel brave homme je serais alors!"


"Pourquoi croire à tout prix ce que nous imaginons nous-même et comme nous avons décidé de l'imaginer?"


"Si ma vie avait dû s'arrêter à cet instant, je serais mort avec joie."


"... la douleur n'est pas le lieu de notre désir mais de notre certitude."


"... on ne peut aimer ce qu'on ne connaît pas..."


"Chacun ne peut juger que d'après soi-même. [...] La liberté sera entière quand il sera indifférent de vivre ou de ne pas vivre. Voilà le but de tout."


"Trouver n'est rien, c'est le plan qui est difficile [...]"


"Il y a des choses [...] dont non seulement on ne peut pas parler intelligemment, mais dont il n'est même pas intelligent de commencer à parler."


"Mon ami, la vérité vraie est toujours invraisemblable, le savez-vous ? Pour rendre la vérité plus vraisemblable, il faut absolument y mêler du mensonge."


"La meilleure solution serait de ne jouer aucun rôle, de montrer son propre visage, n'est-ce pas ? Il n'y a rien de plus astucieux que son propre visage parce que personne n'y croit."


"L'homme est malheureux parce qu'il ne sait pas qu'il est heureux ; uniquement à cause de cela."


"[Il] brûlait de se précipiter à l'incendie."


"[...] le vieux proverbe russe qui dit : " Tel qui creuse un fossé pour autrui, y tombe... lui-même."


"Je crois même que la meilleure définition de l'homme serait : créature à deux pieds et ingrate."


"[...] plus la tête d'un homme est vide et moins elle éprouve le besoin de se remplir."


"Oui, parfois la pensée la plus folle, la plus impossible en apparence, s'implante si fortement dans votre esprit qu'on finit par la croire réalisable... Bien plus : si cette idée est liée à un désir violent, passionné, on l'accueille finalement comme quelque chose de fatal, de nécessaire, de prédestiné, comme quelque chose qui ne peut pas ne pas arriver !"

Et l'on pourrait ainsi continuer durant des heures...


À bientôt




Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...